Eurobike 2019 | Partie 1 : TRP, Zéfal, WTB, Hope, Alpinestars…
Par Léo Kervran -
Après le décalage au mois de juillet l’année dernière, l’Eurobike est de retour sur ses dates historiques, début septembre. Malgré les défections toujours plus nombreuses des grandes marques de l’industrie, ce salon reste un des rendez-vous importants de la fin de saison. Suivez-nous dans les allées des gigantesque halls de Friedrischafen, à la recherche de nouveautés et de curiosités à vous partager !
TRP
TRP dévoilait officiellement à l’Eurobike sa transmission 7 vitesses de DH, la G-Spec DH7. Composée d’un dérailleur et d’une manette, elle a été développée pendant plus de 4 ans avec les athlètes de la marque et surtout Aaron Gwin.
La marque américaine nous a expliqué avoir beaucoup travaillé sur la réduction du bruit, un facteur très important pour Gwin (à tel point qu’il roulerait avec des bouchons d’oreilles). Le dérailleur, au corps en carbone, dispose donc de deux leviers pour réduire au maximum les mouvements parasites.
Le premier est le plus classique et concerne la chape du dérailleur, comme le fait Shimano avec son Shadow+. Moins courant, on retrouve un deuxième levier particulièrement massif en haut du dérailleur qui permet de verrouiller complètement les mouvements du dérailleur dans l’axe antéro-postérieur. Il faut ouvrir ce levier pour monter le dérailleur sur le vélo mais ensuite, on le ferme et on n’y touche plus.
Côté shifter, la marque nous a dit avoir particulièrement travaillé la vitesse de descente des rapports, pour les départs notamment. Le levier ne permet de descendre les rapports qu’un par un (jusqu’à 4 d’une poussée à la montée) mais son fonctionnement est en effet plutôt rapide et franc. Nous avons également remarqué qu’il faut exercer un certain effort sur le levier pour changer de rapport mais cela permet d’éviter les changements de vitesse involontaires.
Enfin, TRP a intégré un petit détail intéressant pour faciliter le calcul de la longueur de chaîne. Deux petits logos en forme de maillon sont apposés sur la chape et sur le corps du dérailleur. Il suffit de faire passer la chaîne dans toute la transmission sur le petit pignon et de les aligner pour avoir la bonne longueur de chaîne.
WTB
Les californiens de WTB présentaient leur nouvelle gamme de selles, entièrement refaite pour plus de lisibilité. Côté esthétique, toutes les décorations ont été revues et les petites touches de couleur ont disparu pour arriver à des selles discrètes et qui s’accordent bien avec n’importe quel vélo, ce qui n’était pas forcément le cas auparavant.
La principale nouveauté concerne cependant l’organisation de la gamme et le choix de la selle. Après avoir testé de nombreuses personnes, WTB a trouvé une certaine corrélation entre la largeur du poignet et la largeur du bassin, l’un des paramètres essentiels dans le choix d’une selle. La marque a donc développé une application très simple qui permet en deux minutes de s’orienter vers les produits en théorie les plus adaptés dans sa gamme.
L’application tient compte du sexe à la naissance, de la largeur du poignet, de la position sur le vélo et/ou de la façon de rouler ainsi que de l’épaisseur de mousse souhaitée pour proposer une sélection de 2 ou 3 selles. Il ne reste ensuite plus qu’à faire son choix entre les différents niveaux de gamme (rails carbone, titane, cromoly ou acier). La marque ne prétend pas détenir la vérité absolue avec cette corrélation poignet-bassin, mais cela constitue un bon point de départ pour choisir sa selle, plus facile à utiliser qu’une mesure de la largeur des ischions.
Zéfal
La marque française d’accessoires pour le vélo est venue sur cet Eurobike avec plusieurs nouveautés intéressantes pour le VTT. La première d’entre elle est un kit de réparation pour pneus tubeless qui prend place à l’intérieur du cintre.
Le système tient en place grâce à des expandeurs, ce qui le rend très facile à sortir en tournant le bouchon, sans risque de le perdre en roulant. On retrouve d’un côté l’aiguille ainsi qu’un support pour un maillon rapide, de l’autre côté la pointe et un réservoir pouvant contenir jusqu’à 6 mèches. Ce kit sera fabriqué en France, comme la plupart des produits Zéfal.
Si vous préférez emporter une chambre à air, Zéfal disposera bientôt dans sa gamme d’un strap permettant d’attacher sur le cadre une chambre à air et un ou deux petits outils. Le scratch est large pour assurer un bon maintien tandis que le matériau extérieur a été étudié pour être facile à prendre en main et ne pas rayer le cadre.
La marque présentait également de nouvelles protections de cadre, plus résistantes que les simples films mais plus discrètes que les systèmes avec liens en caoutchouc. Disponibles pour le tube diagonal et les bases, ces protections sont composées d’une fine épaisseur de mousse recouverte d’une surface lisse pour faciliter le nettoyage et limiter les accrocs.
Enfin, voici un nouveau porte-bidon à entrée latérale « réversible ». Le porte-bidon est en réalité en deux parties, avec un support qui se monte sur le cadre et qui accueille la partie porte-bidon. On peut ainsi monter la partie porte-bidon avec entrée à gauche ou à droite, indifféremment. Le système peut également accueillir deux supports pour cartouches CO2.
Fidlock
La marque allemande, célèbre pour ses fixations aimantées (boucle de casque, bidons), présentait cette année à l’Eurobike un nouveau bidon. Rien de révolutionnaire mais l’ancien était souvent critiqué pour sa rigidité, il était difficile d’appuyer assez fort pour avoir un débit agréable. Le nouveau, bien plus souple, a donc été conçu pour faciliter cette opération. Il dispose par ailleurs d’un petit capuchon pour protéger l’orifice des projections dans le cadre d’une utilisation en terrain boueux ou poussiéreux…
Par ailleurs, Fidlock exposait un nouveau support pour téléphone, à monter sur un cintre ou une potence. Le système se compose d’une coque avec un aimant et d’un support avec un aimant doublé d’une ventouse pour plus de sécurité. L’ensemble nous est apparu facile à manipuler et de bonne facture mais les stands de l’Eurobike ne représentent pas vraiment les conditions d’un test terrain.
Hope
Peu de nouveautés chez la marque anglaise, si ce n’est ces manivelles dédiées aux VTTAE. Forgées en aluminium 7150 puis usinées, elles ne sont disponibles qu’en 165 mm de long pour l’instant. Elles sont compatibles avec les moteurs utilisant une interface Isis, comme Bosch ou Brose par exemple.
Hope présentait également un ensemble avec les deux leviers regroupés du même côté. Le système, développé Maxime Lallemand, un étudiant Français, se distingue par la qualité de finition mais aussi par le fonctionnement avec deux leviers. Une conception avec un seul levier aurait obligé Maxime et Hope à choisir une répartition de freinage définitivement alors qu’elle varie en permanence dans le cas d’une vraie pratique VTT.
Ce système à deux leviers regroupés d’un seul côté permet donc aux personnes avec un handicap sur l’une ou l’autre main de pouvoir néanmoins utiliser un VTT tout à fait normalement. L’ensemble est entièrement réversible, pour être monté aussi bien côté gauche que côté droit.
Rotwild
Sur cet Eurobike, Rotwild présentait la version enduro du R.X750 que nous avions découvert il y a quelques mois (lire Rotwild R.X750 : quand l’électrique s’attaque à la montagne). Le R.E750, c’est son nom, reprend les mêmes technologies que son petit frère avec un peu plus de débattement. Il dispose ainsi de 170 mm à l’avant et 160 mm à l’arrière, contre 150 mm sur le R.X750. La géométrie est de ce fait un peu plus couchée, avec un angle de direction à 65° notamment. Vu les performances déjà impressionnantes du « petit » vélo en descente, on ose à peine imaginer ce que ça peut donner dans cette version…
Tocsen
Tocsen est une toute jeune marque allemande qui propose un dispositif universel capable de détecter une chute et d’avertir vos proches, à l’image du Specialized Angi. Le système prend la forme d’un accéléromètre, à l’abri dans un boîtier étanche, et d’une application pour entrer les contacts des personnes à alerter. Le boîtier peut se fixer sur n’importe quel casque du marché grâce à un adhésif double-face particulièrement solide.
En cas de crash important (chute puis absence de mouvements), l’application émet un signal sonore pour avertir l’utilisateur. Si ce dernier ne fait rien, l’application alerte non seulement les proches du vttiste mais aussi les utilisateurs Tocsen à proximité. C’est là la principale différence avec le Specialized Angi, qui avertit seulement les proches. Cet aspect communautaire est intéressant sur le papier car plus il y aura de pratiquants équipés, plus chacun sera en sécurité.
Le message d’alerte comprend les coordonnées GPS et on retrouve sur l’application des instructions sur la marche à suivre en cas d’accident, pour réagir au mieux. Côté autonomie, les allemands annoncent 4 à 6 mois entre chaque changement de pile, grâce à la liaison Bluetooth Low Energy peu gourmande. Le Tocsen est déjà en vente au prix 79,99 € en noir ou en rose et la marque prévoit de livrer les premiers modèles aux alentours de début octobre.
Alpinestars
Chez Alpinestars, la gamme continue de se développer avec un objectif final : proposer une tenue complète, de la tête aux orteils. Le casque « jet » est entré en gamme l’année dernière et la marque présente cette année son casque intégral, le Missile.
Disponible avec ou sans MIPS, il se destine à la descente et aux pratiques engagées avec un poids de 1020 grammes. Ses particularités : 22 aérations, des mousses facilement retirables par les secours et un système d’éjection de la visière breveté. La marque insiste sur le fait que cette dernière s’éjectera en cas de choc, et ce peu importe l’angle de l’impact. Pour l’enduro, un guide est prévu pour le tuyau d’hydratation.
Côté protection, Alpinestars présente ses Paragon Light qui se veulent archi-discrètes et légères, tout en restant efficaces avec leur classification de protection « level 1 ». Il reste désormais à la marque encore une case à cocher : les chaussures.
Bulls
En passant en vitesse dans les allées, on s’arrête quelques instant, l’oeil attiré par ce nouveau Bulls. La marque semble se développer sur les pratiques all-mountain en enduro. On découvre d’ailleurs ce 140mm/29 pouces très haut de gamme et particulièrement soigné.
Il s’équipe d’un cockpit une pièce Gemini et ses moyeux viennent rappeler le traitement de la cassette Sram AXS.
Husqvarna
Chez Husqvarna, pas de révolution, les vélos développés dans la gamme sont peaufinés et améliorés. Au rayon des améliorations, on retrouve un véritable cache pour la prise de chargement.
Le cache de la batterie est désormais peint et livré avec une couche d’adhésif de protection et ce dernier est maintenant sécurisé par un véritable système à vis. On retrouve également un nouveau protège-bases.
Ces améliorations seront accessibles gratuitement aux magasins pour mettre à jour les vélos 2019 déjà commercialisés et vendus.
Raymon
Dans le récent groupe « Pexco », on retrouve Husqvarna, la marque plutôt haut de gamme et équipée par Shimano, mais également Raymon Bicycle. Outre le nom de la marque qui peut laisser sourire, on découvre une gamme plus vaste, au bon rapport qualité prix et qui repose sur une motorisation Yamaha avec le dernier modèle du motoriste présenté cet été.
Autres trouvailles
En dehors des plus grandes marques, de nombreux fabricants et Géo-Trouvetout sont également présents à l’Eurobike et on peut faire des découvertes intéressantes au détour d’une allée…
Voici par exemple un système d’ABS pour frein à disque hydraulique, entièrement caché à l’intérieur du cadre. Le deuxième disque permet à un capteur intégré à la rehausse d’étrier de détecter le blocage de la roue, pour permettre à l’unité centrale de relâcher la pression.
Cette tige de selle Limotec à l’allure tout à fait banale a été récompensée par un Eurobike Award. Sa particularité ? C’est en réalité à la fois une suspension et une tige de selle télescopique. Elle dispose de 40 mm de débattement « suspendu » et de 80 mm de débattement télescopique. A l’origine prévue pour une utilisation en ville, cela peut être un concept intéressant pour apporter un peu de confort en semi-rigide.
Enfin, impossible de ne pas s’arrêter quelques minutes sur le stand Early Riders. Qui n’a jamais rêvé d’avoir un vélo comme ça à 6 ans ?