Enduro World Cup 2023 | Châtel : Charre et Melamed jusqu’au bout de la bataille

Par Paul Humbert -

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Enduro World Cup 2023 | Châtel : Charre et Melamed jusqu’au bout de la bataille

C’est la dernière ! La saison des enduros, la première sous l’appellation EDR et sous la tutelle de Warner-Bros / Discovery, a pris fin à Châtel, en France, avec une toute nouvelle course et destination. À ce petit jeu, c’est Morgane Charre et Jesse Melamed qui s’imposent. Portfolio de clôture de saison :

 

 

Sept spéciales étaient au programme à Châtel. Quand le nom de la destination a été annoncé dans le cadre du « festival » Haute-Savoie, des sourcils se sont levés car aucun historique récent de course d’enduro ne pouvait attester de la qualité des parcours. La station, en lien avec Alex Balaud, a cependant réussi à conquérir le coeur des enduristes pour le dernier round de la saison 2023.

 

 

Les reconnaissances ont eu lieu entre le jeudi et le samedi, et le terrain a bien évolué et séché entre ces deux journées, notamment après le passage de la course open le vendredi.

 

 

Le tracé s’étendait entre le bikepark de Châtel, le village, et les reliefs d’Avoriaz et des Lindarets. On retrouvait un savant mélange de portions en bikepark et d’autres fraîchement taillées.

 

 

Le terrain oscillait entre de la terre meuble et « facile » et d’autres portions plus argileuses et très piégeuses dans l’humidité. La course a véritablement mis en avait la qualité de pilotage des athlètes sur un terrain varié.

 

 

Pendant les entraînements, la grande majorité des pilotes se sont arrêtés sur les longs passages sinueux dans les racines de la spéciale 3. Devant une colonne de pilotes posés en bord de piste, tout le monde s’élançait, avec plus où moins d’entrain, sur les passages, aux cris de leurs camarades de galère.

 

 

Celui qui s’en sort le mieux, c’est Alex Rudeau, avec une ligne particulièrement créative.

 

 

Dans les paddocks situés près des télésièges qui vont permettre de limiter le dénivelé positif à 800m, l’ambiance était parfois particulière. C’est la fin de la saison, et personne ne sait également de quoi la suivante sera faite. Le mercato est déjà bien en cours, et plusieurs équipes ont déjà annoncé la fin de leur programme enduro.

 

 

On pense à Ibis, mais également à Devinci qui ont été les premiers à l’annoncer.

 

 

Sur une note plus positive, on retrouvait tout un bataillon de pilotes Yeti. La marque américaine a profité des dernières manches de la saison pour engager et déplacer ses pilotes « B », à la découverte des EDR en Europe.

 

 

De retour sur les spéciales, on retrouve avec grand plaisir les descendeurs de l’équipe Scott, Flo Payet et Dylan Levesque, au guidon du prototype du nouveau Scott Ransom.

 

 

Au rayon des protos, Adrien Dailly était bien au guidon du prototype du futur « Lapierre Spicy ».

 

 

On est également très heureux de retrouver sur les tracés, et avec panache, Iago Garay, de retour après un terrifiant passage à l’hôpital en raison d’un anévrisme intra-cranien lors de la course de Pietra Ligure.

 

 

Au rayon des retours, quel plaisir de retrouver Josh Bryceland, au guidon cette fois-ci d’un VTTAE pour la course dédiée.

 

 

Estelle Charles est également sur le vélo et dans la bataille après une longue période d’arrêt imposée par une commotion cérébrale.

 

 

Thomas Lapeyrie était au guidon d’un Focus Jam « custom » pour une nouvelle pige sur les EDR après la coupe du Monde de Loudenvielle.

 

 

Celui qui a dessiné le parcours de la descente de Loudenvielle était là lui aussi : Romain Paulhan. Il tentera de faire aussi bien que lors de la course pyrénéenne où il a particulièrement bien performé en enduro.

 

 

Jack Moir est un des favoris du public, du chrono, mais également du paddock. On le retrouvait sur la course au guidon de son YT Capra, équipé des prototypes de freins Sram qui circulent çà et là depuis plus d’une année.

 

 

Au matin du dimanche, jour de course, les esprits sont concentrés, le chrono est prêt. Sur cette manche de Châtel, ce n’est pas seulement la victoire d’un jour qui se joue, mais le général de la coupe du Monde. Des tendances se dessinent, mais rien n’est joué.

 

 

Dames

 

 

Chez les dames, si la bataille semble presque gagnée pour le général pour Isabeau Courdurier, une petite porte reste ouverte pour Morgane Charre qui est solidement installée à la deuxième place du classement général. La journée du dimanche n’a déçu personne et un suspense s’est installé dès les premières spéciales.

 

 

Morgane Charre et Isabeau Courdurier ont été au coude-à-coude tout au long du dimanche. Le moment le plus parlant de ce duel, c’est évidemment la spéciale 5 jusqu’aux Lindaret où elle sont ex-aequo complet à 4:16:730.

 

 

En milieu de course, après trois spéciale, les pilotes repassent par le paddock, l’occasion pour se ravitailler quelques minutes et laisser les vélos entre les mains des mécanos.

 

 

Alors qu’il reste deux spéciales à parcourir les enjeux sont les suivants : Morgane Charre peut continuer à « pousser » pour une première place et gagner la course du jour, et Isabeau Courdurier a elle aussi toutes les cartes en mains pour chercher la victoire du jour, à un détail près : un gros pépin, une grosse chute ou casse qui la pousserait au-delà de la 10ème place sur la spéciale lui ferait perdre la course et le classement général.

 

 

C’est donc dans la tête que se passe aussi la course et on a retrouvé les deux pilotes au pied du bikepark au moment où le soleil s’apprêtait à passer derrière les montagnes. Après le passage de Morgane Charre sous l’arche d’arrivée, tous les regards sont tournés vers la pilote Lapierre.

 

 

2:50:910, c’est le chrono qui permet à la pilote Pivot de gagner la course.

 

 

Isabeau Courdurier n’est pas en reste puisque si la journée lui file entre les doigts, elle décroche le classement général de la coupe du Monde à l’issue de cette saison 2023.

 

 

La pilote Lapierre rejoint Cécile Ravanel et Tracy Moseley avec trois victoires au classement général, et le tout avant ses trente ans.

 

 

Derrière elles, la bataille fait rage pour la troisième place et on a assisté à des passes d’armes sur les sept spéciales de la journée. Dans l’arène : Harriet Harnden, Mélanie Pugin, Ella Conolly et Gloria Scarsi.

 

 

À la régularité, on retrouve également Noga Korem et Barbora Vojta qui signe une belle troisième place sur la première spéciale.

 

 

C’est finalement presque « logiquement » qu’on retrouve Harriet Harnden en troisième place. C’est celle qu’elle a souvent occupée cette saison, et qu’elle marque de son nom au classement général.

 

 

En quatrième place, Ella Conolly construit son retour à la compétition avec une belle régularité.

 

 

Pour compléter le top 5, on retrouve Mélanie Pugin au guidon de son Fulgur.

Du côté des autres françaises, Estelle Charles termine en 11ème position etJulie Duvert est 13ème.

 

 

Hommes

 

 

Chez les hommes, Richie Rude est moins dominant que par le passé, mais il reste en tête du classement général avant la manche de Châtel. Il est talonné par Alex Rudeau, le pilote français de chez Commencal, et par Jesse Melamed.

 

 

Jesse Melamed a fait transpirer tous ses concurrents à Châtel. En très grande forme dès les premières spéciales du jour et face à un Richie Rude prudent, il avait entre ses mains la victoire du jour, mais également la deuxième place du général devant le pilote Commencal.

 

 

Là encore, Châtel nous a réservé de beaux moments de course avec 4 victoires de spéciales pour le canadien, mais également une pour Alex Rudeau, une pour Jack Moir et une pour Daniel Booker.

 

 

Très en forme à leurs côtés, on retrouve Lukasik Slawomir, Jack Menzies, Charles Murray et évidemment Richie Rude.

 

 

Avant l’arrivée des meilleurs pilotes sur la troisième spéciale, le public qui grimpe se fige vers les passages dans les racines qui ont donné du fil à retordre aux athlètes la veille. Un arbre d’une dizaine de mètres de haut s’écrase dans un fracas. Heureusement, personne n’est blessé, mais on se presse sur la spéciale puisque les débris du tronc sont sur la spéciale.

 

 

En suivant les chronos, le public s’attarde sur le nom de Dylan Levesque qui revient régulièrement très haut dans les spéciales. Le pilote de DH, ultra talentueux, est venu faire une pige sur la course et marque les esprits en terminant à la 8ème place.

 

 

Celui qui retrouve également la lumière, c’est Adrien Dailly qui signe une très belle course jusqu’à la 9ème place. Youn Deniaud, comme Louis Jeandel, très en forme à Loudenvielle, se montrent un peu plus discrets à Châtel. Ils terminent 10ème et 44ème.

 

 

Pendant les quelques minutes de repos accordées aux athlètes en milieu de journée, on retrouve Kévin Miquel en famille juste avant de repartir sur les reliefs d’Avoriaz. Il terminera la course 12ème.

 

 

À l’issue de plus de 23 minutes de course, c’est Jesse Melamed qui l’emporte, presque haut la main, devant Alex Rudeau, avec 11 secondes d’avance.

 

 

Dans la raquette d’arrivée, le champion de France est accueilli par ses amis et sa famille.

 

 

Richie Rude termine 3ème et savoure sa victoire au classement général.

 

 

Lukasik Slawomir et Daniel Bookers complètent le top 5. Charles Murray et Jack Moir devancent ensuite Dylan Levesque.

 

 

Martin Maes aura un peu plus de mal à trouver son rythme à Châtel qu’à Loudenvielle et il termine une saison compliquée à la 13ème place après une chute dans la première spéciale.

 

 

U21

 

 

Il n’y a que Jakob Jewett qui aura réussi à attraper une victoire de spéciale non française lors de cette EDR à Châtel. Pour les autres, c’est Raphaël Giambi et Lisandru Bertini qui se sont chargés des meilleurs chronos.

 

 

Ils se sont littéralement renvoyé la balle tout au long de la journée, mais c’est Raphaël Giambi qui l’emporte finalement avec 1,9 seconde d’avance. Il laissera toutefois le classement général à son compatriote.

 

 

Rodgers Lief termine troisième de la course.

 

 

Chez les dames, c’est la slovaque Simona Kuchynkova qui l’emporte devant Emily Carrick-Anderson et Delia Da Mocogno. La leader au classement général Emmy Lan est quatrième.

 

 

Première française, Claire Chabbert complète le top 5. La dernière recrue du team Lapierre-Zipp, Lily Planquart, est 7ème.

VTTAE

 

 

Kevin Marry remporte la course devant Tiago Ladeira et Michael Hannah. On retrouve ensuite deux autres Français : Matthieu Ruffray et Alex Fayolle. On aurait pu voir Fabien Barel sur la première marche du podium, mais le pilote Canyon écope d’une pénalité d’une minute qui le repousse « seulement » à la 8ème position après trois victoires de spéciales.

 

 

Chez les dames, Flo Espineira aura eu fort à faire pour conserver son avantage sur Tracy Moseley. Elle l’emporte d’un cheveu (0,04s). Ines Thomas est troisième, devant Laura Charles.

Les résultats complets : 

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ParPaul Humbert