Enduro Jura by Julbo : Embarquez avec Déborah Motsch
Par Paul Humbert -
On vous l’avait bien dit, l’Enduro Jura était au top ! Après nous avoir guidés en Nouvelle-Zélande, en Nouvelle-Calédonie ou dans le Valais, Déborah Motsch pose ses roues dans le Jura avec ses copains du Giromagny Enduro Team. On la laisse vous raconter ses deux jours de ride :
Cette année le QG de l’Enduro Jura by Julbo se situe au cœur du Haut-Jura, à Lamoura. Dès l’instant où je descends de mon van, je me retrouve avec un bon bout de comté et une bière fraîche à la main. Ils savent nous accueillir ces jurassiens ! En récupérant mon dossard, je sympathise avec une allemande qui est guide à Finale Ligure. J’ai l’impression d’être toute rouillée au moment où je dois lui répondre en anglais. Je retrouve aussi les copains du Giromagny Enduro Team, et ça, c’est trop cool ! Comme en colonie de vacance, je récupère les clés de ma chambre, et rencontre mes colocs pour le week end : l’anglaise Hannah Dobson et les suissesses Anita et Carolin Gehrig. Après un peu de mécanique et un bon repas, nous sommes motivés pour prolonger la soirée. On entend de la musique au sous-sol, on s’y dirige et…on tombe sur une boom du troisième âge! Allez, au dodo !
C’est sous un soleil de plomb que l’on s’élance pour la première journée. Les deux premières spéciales sont relativement courtes, le grip est précaire et j’ai un peu de mal à me réveiller. Les choses sérieuses commencent à partir de la spéciale 3. Les commissaires nous avertissent en nous disant de ne pas nous emballer, car il y a pas mal de « gaz ». Une portion de route est « neutralisée » au milieu de la spéciale. Le chrono s’arrête le temps de la traverser et j’en profite pour me reposer avant de plonger dans la pente et les graviers à flanc de montagne. Les spéciales techniques avec du pilotage sont mes préférées. En plus, on y retrouve un savant mélange de parties naturelles et de sections tracées spécialement pour l’événement. Je me lance sans souci dans le raide, mais je me retrouve rapidement à avoir les pieds qui tremblent sur les pédales ! Il me faut un petit moment à l’arrivée pour récupérer de cette belle spéciale engagée.
Les liaisons sont super jolies. On se sent loin de tout, à vadrouiller dans les prairies très vertes et fleuries où les seuls êtres vivant que l’on croise sont des vaches ! Cette atmosphère est apaisante et on en oublie presque qu’on est sur un enduro. Arrive la dernière spéciale avant le repas du midi. On se retrouve tous sur une petite place ombragée en bordure de rivière. On rempli nos assiettes et notre panses de salades et de mets locaux.
C’est en bus qu’on part vers les deux spéciales de l’après-midi. La température est proche de celle d’un sauna malgré les fenêtres ouvertes. Avec les filles on se retrouve à rouler ensemble. L’esprit est vraiment chouette, on papote et on s’encourage à chaque départ. En fin de journée, on rentre en bus à Lamoura. À peine arrivés, on se change pour faire un plouf à la piscine, ou au lac, au choix ! J’en profite pour rendre ma puce de chronométrage, je suis 3e de cette journée, à 20 secondes de Carolin. On met ensuite le cap sur la salle des fêtes de Lamoura pour la soirée.
Un apéro dînatoire est servi, avec de délicieux petits toasts et de la pizza. Pendant ce temps, quelque chose se trame sur le parking: l’équipe Slicy/Giromagny prépare un dual slalom pour le moins original. Notre jeune Thomas, alias « Billy », s’improvise animateur de Club Med et speaker, ça lui va plutôt bien ! Il nous fait rire avec son accent tout droit venu de Franche-Comté et ses expressions du cru ! Deux équipes sobrement nommées « les gaziers » et les « soudeurs de calcaire » s’affrontent sur face au public. Le principe est simple : deux slaloms et dix personnes à chaque extrémité du circuit. Les deux chefs d’équipes se défient au « pierre-feuille-ciseaux » pour choisir son vélo : un 20 pouces ou un 24 pouces, attention le style !
Avant chaque départ, le concurrent en lice descend une bière cul-sec, se lance sur le slalom, passe le relais à son coéquipier et ainsi de suite. Les spectateurs sont là en masse et c’est le feu au bord de la piste ! Il est 21h, et nous sommes toujours en T-shirt, les locaux nous annoncent que c’est rare dans le Jura et qu’il est opportun de mettre une croix sur le calendrier. Le repas est servi par les bénévoles, François Bailly-Maître fait le service et en plus d’un morceau de comté et de la panna cotta aux fruits rouges pour le dessert, on a le droit à une diffusion sur écran géant des superbes photos du jour de Benjamin Becker et vidéo de la journée de Jérémie Reuiller. Retour au centre de vacance pour une bonne nuit de sommeil après une soirée où on aura bien rigolé !
La lumière du soleil se glisse entre les volets dès le petit matin, une belle journée s’annonce ! Au programme du dimanche, trois longues spéciales dont une en format poursuite. Pour être certains d’être à l’aise et d’avoir une tenue bien respirante, les Giromagny boys ont sorti leurs plus belles chemises, l’hawaiian style va en faire chavirer plus d’une !
La première liaison est top pour se mettre en jambe, on traverse des forêts denses et on se retrouve au milieu d’énormes sapins, on ne sait même plus où regarder. Le départ se fait au point le plus haut du week-end et nous offre une vue panoramique sur les belles falaises et les sommets jurassiens. Qu’est ce qu’on est bien là haut !
J’ai vraiment adoré cette spéciale 9, certainement ma préférée du week-end. Je me sentais bien plus à l’aise sur le vélo qu’hier et c’est un bonheur de tout rouler à l’aveugle. Une première section est typée bike park avec des beaux virages et du grip. Il y a pas mal de slalom entre les arbres et des passages tantôt rapides, tantôt techniques, ponctués d’épingles raides et de relances. Sur une spéciale, on aura tout vu ! À midi, on passe par la case « chronométrage », l’organisation sort le classement. La dernière spéciale de la journée se fera en mode « poursuite ». Tous les coureurs partent dans l’ordre du classement en fonction de leurs écarts respectifs.
Quelques minutes avant le départ, j’apprends que je suis 2ème et que Carolin Gehrig part 2 secondes derrière moi ! C’est donc roue dans roue que l’on s’élance pour la dernière et la plus longue des spéciales du week-end. On reste ensemble jusqu’à ce que je fasse une faute lors d’un franchissement d’obstacle. J’arrive ensuite à garder un écart plutôt raisonnable mais les relances arrivent ! Là c’est foutu, je ne peux pas aller plus vite ! Je me suis amusée du début à la fin de cette spéciale, elle était vraiment magique dans la mousse et entre les arbres. On ne pouvait pas avoir une plus belle récompense qu’une rivière à l’arrivée, le bonheur pour se rafraîchir !
Du côté du Giromagny Enduro Team, Corentin, alias « Coco » a un peu abîmé sa cheville le premier jour, mais il a quand même réussi à terminer la journée, et ça c’est beau !
Notre speaker en herbe Thomas, alias « Billy » a fait parler son style inimitable pour signer un superbe top 10. Quant à Pierre-Luc, « Lux » pour les intimes, brise sa chaîne le samedi mais nous prouve qu’il est bel est bien de retour dès le dimanche. Pierre, ou « Hennix Production », a couru partout pendant le week-end dans le team média avec un sac de 15 kg sur le dos pour nous ramener les plus belles images du week-end.
L’Enduro Jura fait parti de mes courses coup de cœur. Je serais bien restée ici encore quelques jours pour continuer de rouler sur ces magnifiques sentiers dans cette région où la nature est omniprésente. L’ambiance à la cool avec la centaine de coureurs permet de pouvoir partager sa passion tout au long du week-end, que ce soit avec des amis de longue date où des riders rencontrés au coin d’un sentier. Je gardais un excellent souvenir de l’édition précédente dans la gadoue, alors celle-ci sous le soleil était simplement exceptionnelle.
En tout cas, félicitations à tous les coureurs, un grand merci à l’organisation et aux bénévoles pour la qualité de cet événement. Le rendez-vous est pris pour 2018 !
Ce que Débi oublie de vous dire, c’est qu’elle termine sur la troisième marche du podium ! On la félicite et on continuera de la suivre pendant ses prochaines aventures !
Pour retrouver notre premier article et les résultats de la course, c’est par là : www.vojomag.com/enduro-jura-by-julbo-sous-le-soleil-le-jura-na-pas-son-pareil/