Enduro ES1 – Dinant : un retour attendu
Par Olivier Béart -
Après une longue absence, ES1 (le pendant « enduro » de l’organisateur de la série belge de descente DH1) est de retour avec un nouvel enduro inédit à Dinant. Malgré la période estivale et les congés, près de 120 mordus ont répondu présent ce week-end, tous impatients de découvrir cette région riche en organisations XC et randos, mais nettement moins connue par les amateurs de spéciales. Vojo était de la partie pour vivre cet événement de l’intérieur.
Avec la pause estivale du challenge Easyphone de Patrick Maes et un calendrier enduro plutôt maigre depuis plusieurs semaines en Belgique et dans le Nord de la France, les amateurs de la discipline sont chauffés à blanc et impatients d’en découdre. Tof Bortels (oui, le même que chez Vojo) et Nico Niederprum se sont proposés pour concocter le tracé des spéciales et apporter leur contribution afin qu’il y ait un enduro ES1 cette année.
Au briefing, ils donnent le ton : vu les orages et la pluie incessante de la veille, ce sera humide et très, très glissant malgré le beau soleil qui vient de refaire son apparition. Heureusement d’ailleurs que la météo est au beau fixe en ce dimanche d’août car le départ est retardé d’une heure. Décidément, le timing n’est pas le point fort des enduros ES1. Mais c’est le genre de détail qu’on peut vite oublier si tout le reste est à la hauteur.
Dans les deux premières spéciales, les dires des traceurs se confirment : c’est très, très glissant ! Le contraste entre le grip des parties terreuses et le côté hyper glissant des racines ou des pierres est très déconcertant. Les spéciales sont courtes : moins de 2 minutes pour les plus rapides. Mais les sourires à l’arrivée montrent que tout le monde a eu « bien bon » comme on dit ici… même si quelques traces de terres sur les maillots montrent qu’il y a déjà eu de belles gamelles.
Dans l’ensemble, les liaisons sont très roulantes et comportent pas mal de route, mais souvent sur de petits chemins de campagne bien agréables. On y croise aussi d’autres usagers des bois, à l’image de cet imposant groupe de cavaliers qui, heureusement, n’avait pas prévu d’emprunter les mêmes traces que nous. Après la spéciale 3, absolument magnifique et qui a été citée par beaucoup comme une des plus belles, un bon ravito avec des pâtes (bien poivrées !) permet de se remettre d’aplomb.
Ce qui rend la SP3 si intéressante, c’est sa plongée vers la Lesse par une sorte de toboggan rempli de pierres bien remuées par les pluies de la veille. C’est glissant et piégeux, mais moins que dans les premières spéciales et le chemin est plus lisible. On peut donc y aller plus vite, avant d’aborder une dernière partie en relances le long du cours d’eau, célèbre pour sa descente en Kayak et sur lequel les apprentis pagayeurs étaient très nombreux ce dimanche.
La SP4 était probablement la moins intéressante du jour, malgré une première partie qui comportait quelques belles portions complexes à négocier avec notamment une dalle rocheuse plate mais bien glissante avant un final hyper rapide mais sans grand intérêt. Les traceurs avaient prévu autre chose, mais ils ont eu la désagréable surprise de découvrir qu’un arbre avait couché une clôture et permis à un troupeau de vaches de conquérir le sentier. Bon, vu comme ça, c’est clair qu’on préfère l’option « bis ».
Sur la SP5, place au physique avec trois bonnes minutes de pédalage et de relances dans une zone récemment mise à blanc, avant de terminer par une belle petite dégringolade dans des bois intacts. Ici aussi, les traceurs ont dû improviser car la coupe de bois a eu lieu la semaine juste avant l’épreuve, détruisant complètement la trace initialement prévue. Mais la solution de rattrapage s’est montrée particulièrement équilibrée et agréable. Cette spéciale a permis aussi d’apporter un peu de variété et de combler les crosseurs, de plus en plus nombreux à s’essayer à l’enduro.
Pour la dernière des 6 spéciales du jour, direction la piste de DH de Dinant. Après une très longue ascension sur ce qui est sans doute une des rues les plus en pente du coin, tout le monde se repose avant le départ. Vojo est aussi dans la course, avec notre pilote/testeur Nicolas Casteels qui termine 2e derrière Daniel Prijkel au guidon de son Viper Fiery doté de suspensions Fox 2016 dont vous lirez très bientôt le test sur le site. Votre serviteur était aussi de la partie au guidon d’un beau Devinci Spartan qui va nous servir de base pour nos futurs tests de matériel enduro. A la fin de cette fameuse SP6, après avoir roulé, direction la camionnette de l’organisation pour récupérer notre matériel photo et prendre plus d’images.
Voici donc en détails cette fameuse DH « remasterisée » à la sauce enduro… Au départ, après un peu de plat et deux sauts bien aménagés, place à une section glissante en léger dévers avec plusieurs choix de lignes possibles.
On alterne avec plusieurs passages de beaux pierriers…
Parfois même combinés avec de petites marches. On « vit son rêve » comme le dit le slogan du sponsor fournisseur de rubalises !
Plus loin, place à ces chères racines, qui auront décidément bien marqué la journée ! On voit ici en action Robin Lechevallier, développeur chez BTwin au guidon d’un prototype de vélo d’enduro qu’on espère bien voir sortir un jour. En tout cas, le gaillard a un sérieux coup de guidon, puisqu’il termine 4e au scratch !
On a aussi pu apercevoir sur l’épreuve ce qui est sans doute le premier bike en pneus « Plus » du plateau enduro belge, avec ce Genius Plus piloté par Jeffry Goethals, membre du staff Scott Belgium.
Grosse pente, on se laisse dégringoler jusqu’à l’arrivée…
Avec juste un dernier petit jump négociable de plusieurs façons différentes…
Et un dernier virage qui a occasionné quelques cabrioles…
Mais qu’il était aussi possible de passer avec style !
Top chrono, c’est fini pour cet ES1 de Dinant ! Il n’y en aura sans doute plus en 2015 (« quoique… » nous souffle Tof), mais espérons que cette belle réussite incite les organisateurs à réorganiser une vraie série ES1 en 2016 avec plusieurs dates. Par rapports aux courses de l’année 2014, les petites erreurs semblent avoir été corrigées (notamment au niveau du classement, publié (presque) sans erreurs du premier coup alors que c’était un des points faibles des précédentes ES1), les tracés sont toujours au top et si les podiums avaient lieu un peu plus tôt, on toucherait à la perfection.
A propos de podiums, les voici (un peu clairsemés car tout le monde n’a pas attendu), avec Evelien Hofmans et Sophie Renot chez les Dames, Bastien Renard victorieux en Junior, Nicolas Casteels qui l’emporte devant Lionel Van Eldom en Master (comme vous voyez, la catégorie où on s’ennuie le plus) et Daniel Prijkel qui gagne le scratch et la catégorie Elite devant Justin Legros (3e scratch, absent) et Robin Lechevallier.
Reste, pour terminer en beauté, la très difficile spéciale 7 dite « du Bar » ou, pour les plus sportifs et ceux qui avaient besoin de se rafraichir les idées… le duathlon avec plongeon dans la Meuse ! On l’a dit plus haut mais on le répète : on espère à très bientôt pour de nouvelles aventures ES1 car il y a encore de la place dans le calendrier enduro belge pour deux ou trois épreuves du genre !
ES1 Enduro Dinant : Les résultats
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