Elsass Bike 2016 – Le défi continue
Par Paul Humbert -
À l’heure où les participants liront ces lignes, la grande majorité d’entre eux n’aura plus qu’un petit mal de jambe comme souvenir physique de l’Elsass Bike. Les plus en forme seront quant à eux déjà passés à autre chose, mais tous se souviendront du challenge qu’a représenté la seconde édition de l’épreuve. L’Elsass bike, c’est trois boucles de 90, 110 ou 130 km à parcourir sur les plus beaux sentiers de la région de Wangenbourg en Alsace. Nous étions sur les abords du tracé pour rencontrer les participants avant, après, et pendant leur challenge.
Aux inscriptions, tout le monde accueillait le beau soleil qui perçait les vitres de la salle polyvalente avec grand plaisir. Le début d’été n’a pas été tendre avec les sportifs.
L’Elsass Bike peut se déguster de deux manières différentes. La première formule, la plus « ultra » et réservée aux gros mollets, qui se négocie à la journée, quand la seconde coupe le gâteau en deux et vous laisse le temps de profiter des sentiers pendant deux jours.
Dimanche matin, les participants arrivent tranquillement pour découvrir le programme du jour et le tracé présenté par l’équipe d’organisation.
Les adeptes de la formule « deux jours » s’attablent tranquillement pour leur petit déjeuner. Après une journée passée la veille sous la pluie battante, le soleil matinal leur met du baume au coeur et remotive les troupes avant d’aborder le dimanche.
Pour tous les autres, un petit café offert par l’organisation donnera le top départ de la journée.
Dimanche matin, 7h. Les participants engagés sur le 130km sont au départ. L’Elsass Bike n’est pas une course mais tout le monde est en grille, prêt à partir en groupe pour cette longue journée. Devant eux, les kilomètres s’étalent et 4142m de dénivelé les attendent.
Quelques mots sont échangés entre les coureurs sur le départ et les organisateurs qui lèvent symboliquement la banderole de départ !
C’est parti !
Un quart d’heure plus tard, c’est le groupe des 110 km qui s’élance. Les marathoniens devront avaler 3942 mètres de dénivelé.
Il sera suivi par les participants du 90km (et 2848m de dénivelé) quelques minutes plus tard.
Il reste toutefois un grand nombre de participants sur le site de départ et c’est normal ! Le randonnées de Wangenbourg sont organisées simultanément et des distances plus courtes sont proposées.
Il est désormais temps pour nous de filer sur la route pour rattraper les premiers participants et découvrir une petite partie des superbes sentiers.
Nous zappons le premier ravitaillement pour nous diriger au pied du rocher du Hohwal.
Sur place, nous découvrons des participants qui ont réussi à conserver la tête au sec malgré leurs roues collées dans la boue de la veille.
Jérôme, venu de Belgique, en est à son 36ème kilomètre et arbore un grand sourire. Il s’est lancé sur le 130 km, tout comme la grande majorité des participants.
La plupart d’entre eux ont toutefois choisi la formule deux jours.
Sous le rocher, les points de vue sont multiples et on commence à voir les premiers organismes fatigués. Les premiers pépins mécaniques se font également connaître mais tout le monde conserve un grand sourire.
Dans le sable, franchir un petit raidillon n’est pas aisé.
Olivier, de Troy, y va tranquillement, les racines ajoutent une difficulté mais « ça va aller, de toute façon il y a plus de boue chez moi ».
Notre regard s’arrête alors sur un duo surprenant. Michel et Philippe se sont élancés sur l’Elsass Bike en tandem ! Ces deux anciens compétiteurs ont découvert l’Elsass Bike sur votre média préféré et c’est toute une petite bande venue tout droit d’Amien en Picardie qui a débarqué à Wangenbourg pour l’occasion.
Michel, Philippe et leurs potes iront jusqu’au bout et décrocheront un joli maillot de finishers malgré un final difficile.
L’Elsass Bike n’a rien d’une course mais le défi sportif est bien présent. C’est la raison pour laquelle les organisateurs ont souhaité différencier les trois distances de l’épreuve des randonnées organisées en parallèle.
En jetant un oeil aux montures de l’Elsass Bike, on voit de tout ! Du vélo de marathon, à la machine de XC en passant par du tout rigide mais aussi des gros vélos de All-Mountain et un vélo électrique.
La pluie est tombée pendant la première journée de la manifestation mais le terrain dans cette région de l’Alsace est sablonneux et absorbe très vite l’humidité.
Pour les coureurs, le rendement n’est pas encore au top mais il est déjà possible de rouler sans patauger dans la boue.
Côté statistiques, l’Elsass Bike c’est 250 participants (160 lors de la première édition), 20% de Belges, 5% d’Allemands et un bon paquet de Français.
Seules trois dames étaient présentes au départ, ce qui laisse une grosse marge de progression à l’organisation.
Il semblerait également que les participants aiment le défi puisque 60% d’entre eux se sont élancés sur l’épreuve reine : l’Elsass bike Ultra (130km) que 80% d’entre eux ont réalisé en deux jours.
De retour sur le tracé, nous retrouvons les coureurs au sommet du col de la Schleif. Nous vous avons présenté à deux reprises la manche du Cannondale Enduro Tour de Dabo, c’est au même endroit que la course prend son départ.
Les coureurs filent à travers de grands champs de digitales.
Au ravitaillement du col de la Schleif, on croise randonneurs et participants de l’Elsass Bike. Ils passeront deux fois à ce sommet et il faut dire que le menu du ravito était plutôt alléchant.
Sucré, salé, il y en avait pour tout le monde, et en quantité !
Nous retrouvons Sandrine Ponsart juste avant l’attaque de la boucle 2 : « C’est boueux mais il n’y a presque jamais de route et maintenant que je suis réveillée, ça va mieux. La boue ne colle pas aux pneus et une fois que l’on prend les bonnes roues, ça va. «
« Sans être une course, l’Elsass Bike est un bon entraînement. Il faut trouver son rythme, pas à fond et pas totalement endormi, ce n’est pas évident. Je suis partie vite comme pendant une compétition mais je me suis vite calmée. »
Les coureurs du dimanche continuent leur périple en repassant par le site de départ pour attaquer la seconde boucle de la journée. C’est sur cette seconde boucle que les adeptes de la formule deux jours se sont élancés au matin.
Les randonneurs et les « compétiteurs » se croisent assez régulièrement.
Il est aisé pour les participants de l’Elsass Bike de rallier l’arrivée si leurs jambes ne suivent plus et ils ont été plusieurs à abandonner le 130 ou le 110km pour terminer sur la boucle du 90km.
Habitué des épreuves de triathlon, Jean-Michel est le premier « finisher ». Son dérailleur s’est fait la malle et les organisateurs acceptent de lui réserver le titre si il passe en courant sous la tente d’arrivée. C’est chose faite et il ouvre le compteur !
Côté chronos, c’est Emmanuel Rasmus qui réalise le meilleur temps en bouclant les 130km en 7h52. Derrière lui, c’est Baptiste Martin qui prend le deuxième meilleur temps.
Sur le 90km, Mike Rieb boucle le circuit en 6h08.
Les coureurs de la formule deux jours arrivent plus tranquillement. Nous avons rencontré Robin qui arrive de Sélestat et Julien de Grenoble. À deux, ils ont parcouru la boucle de 130 km en optant pour la formule deux jours. Fatigués après une première journée passée presque entièrement sous la pluie, ils ont été surpris par la vitesse à laquelle les sentiers ont séché. Ils roulent tout deux sur des vélos de All-Mountain et ils auraient aimé retrouver des descentes un petit peu plus ludiques. Ils ont toutefois été conquis par les montées et le terrain proposé qui rend, d’après eux, l’épreuve accessible à beaucoup de monde.
Pendant que les premiers arrivent, il reste encore du monde sur les différents ravitos, et notamment sur le fameux ravitaillement de Neustadtmulhe à la fontaine de chocolat ! Impossible de le manquer et certains diront même qu’ils y ont retrouvé une ambiance de mariage !
L’ambiance, c’est également ça qui fait l’identité de l’Elsass Bike. Au-delà du défi sportif, tout le monde est accueilli avec le sourire et à l’arrivée, une coupe de crémant et un t-shirt finisher attendent tous les participants.
L’équipe d’organisation du club de Wasselonne n’est pas bien grande mais elle fait des pieds et des mains pour que tout se passe bien pour les coureurs. On compte encore quelques erreurs de jeunesse mais la totalité des participants avait le sourire au moment de la photo finish.
L’année prochaine, l’Elsass Bike proposera des formats plus courts et accessibles aux côtés des distances les extrêmes.
Pourrons-nous compter sur vous ? En tous cas, nous, on y sera !