DH World Cup 2023 #1 | Lenzerheide : une course pour l’Histoire !

Par Christophe Bortels -

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DH World Cup 2023 #1 | Lenzerheide : une course pour l’Histoire !

C’était une journée historique à plus d’un titre pour la coupe du monde de descente, qui inaugurait ce samedi à Lenzerheide son tout nouveau format composé d’une demi-finale et d’une finale, mais qui a aussi été le théâtre d’un comeback retentissant chez les femmes et d’une énorme surprise chez les hommes !

On vous l’expliquait hier dans notre news sur les résultats des qualifications : le format qualifications / finale que l’on a connu pendant des années fait désormais partie du passé. Le voilà remplacé par une nouvelle formule, qui intercale une demi-finale entre les qualifs et la finale. Dans les faits, c’est même plutôt une sorte de super-finale à 30 hommes et 10 femmes qui a été ajoutée à l’ancien format. Les places pour la finale allaient être chères, même si rappelons-le, les top 10 hommes et top 5 femmes de la saison dernière étaient protégés en cas de contre-performance en demi-finale… Bref, pour tous ceux qui se sont sortis des qualifications il y avait donc deux runs à fort enjeu à réaliser aujourd’hui à Lenzerheide (Suisse) ! Qui s’est montré le plus fort à ce jeu-là ? Et est-ce que ces finales en deux temps se sont montrées convaincantes ? Réponses !

Femmes

Quelle était la meilleure stratégie à adopter, rouler en gestion et monter en puissance ou faire deux descentes à 120% pour espérer engranger le maximum de points… au risque de tout perdre ? Camille Balanche avait choisi, comme elle l’expliquait après son run de demi-finale ce matin : elle voulait bien se placer pour la finale sans pour autant rouler à fond. Et ça s’est vu dans les chiffres : en demi-finale, l’écart était nettement plus réduit que lors des qualifications entre la Suissesse, meilleur temps, et Rachel Atherton, 2e à moins de 2 secondes !

Particulièrement agressive dans son run de finale, Rachel Atherton semble un peu fatiguer en fin de descente et coupe la ligne avec moins d’une seconde d’avance sur Nina Hoffmann, alors installée dans le hot seat.

La voie semble ouverte pour que Camille Balanche, dernière à s’élancer, remporte sa quatrième manche d’ouverture en quatre saisons. Mais les temps intermédiaires viennent rapidement nous contredire : ça va être trop court pour la pilote Dorval… Balanche échoue à une demi-seconde.

Après sa grave blessure au tendon d’achille il y a 4 ans aux Gets et sa grossesse, Rachel Atherton signe un comeback retentissant et remporte sa 40e victoire en coupe du monde ! La voilà désormais à une unité du record absolu d’Anne-Caroline Chausson…

« C’est incroyable, je ne pensais pas que ce serait possible ! Je n’étais pas là pour gagner, un top 3 aurait déjà été génial, alors j’ai roulé relax en finale !« , expliquait Rachel après sa victoire. Visiblement, nous n’avons pas tous la même définition du terme « relax »…

A la 3e place, on retrouve donc Nina Hoffmann. L’Allemande s’était légèrement blessée lors des entraînements et avait joué la prudence en qualifications, se sachant protégée. Bien lui en a pris ! Elle termine dans la même seconde que le duo de tête.

Vali Höll – qui a chuté en demi-finale mais était protégée pour accéder à la finale – et Marine Cabirou complètent le podium.

Encore Junior la saison dernière, Gracey Hemstreet s’était qualifiée en 12e place. Elle a magnifiquement haussé le rythme en demi-finale avec une 4e place mais échoue finalement au pied du podium en finale (6e position).

Derrière, Tahnée Seagrave prend une honorable 7e place, suivie de Monika Hrastnik (8e), Harriet Harnden (9e), Anna Newkirk (10e) et Mille Johnset (11e).

Surprenante 5e des qualifications pour sa première coupe du monde en Elites, Phoebe Gale est passée à côté de sa demi-finale et a loupé de justesse la qualification pour la finale avec une 11e place. Veronika Widmann, 12e en demi-finale, a connu la même désillusion.

Hommes

La pression ? Une notion qu’Andreas Kolb, meilleur temps des qualifications, ne semble pas beaucoup connaître quand on le voit rouler en demi-finale. Il s’en est même enlevé encore un peu en prenant la 2e place… malgré une fin de run sans chaîne ! Pour 0.161 s seulement il laissait donc l’honneur (ou la responsabilité) à Loïc Bruni de s’élancer en dernier dans la grande finale.

Mais voir la finale comme un duel annoncé entre Kolb et Bruni, c’était aller un peu vite en besogne. D’autant que la bataille tourne court quand Kolb chute dès le début de son run… Derrière, le champion du monde français fait le job dans son style caractéristique, tout en efficacité. Mais ça ne suffit pas et il ne prend « que » la 3e place !

Le souci, c’est qu’une demi-heure plus tôt, Jordan William, 8e de la demi-finale, a sorti une performance très solide en signant un chrono qui s’avérera… imbattable !

Après leurs batailles mémorables en Juniors, on savait Jordan Williams et Jackson Goldstone capables de rivaliser avec les temps des Elites. De là à en voir un des deux monter sur la plus haute marche du podium dès sa première course dans la cour des grands… Wow !

« Je n’ai pas les mots… J’ai fait le meilleur run possible et je suis évidemment très content de cette victoire !« , confiait un Jordan Williams très ému après son incroyable performance.

Intercalé entre Jordan Williams et Loïc Bruni, Loris Vergier signe une excellente course en prenant la 2e place à seulement une demi-seconde du vainqueur.

Laurie Greenland et Finn Iles, tous deux à une seconde de Williams, complètent le podium. Eh oui, les pilotes du Specialized Gravity prennent donc les 1ère, 3e et 5e places !

Dans le top 10 final, on retrouve également le rookie Jackson Goldstone (6e), Troy Brosnan (7e), Benoit Coulanges (7e), Dakotah Norton (9e) et Charlie Hatton (10e, en photo ci-dessus).

Il y a aussi du beau monde aux portes de ce top 10 avec Luca Shaw, Danny Hart, Antoine Vidal, Bernard Kerr et Thibaut Daprela qui prennent les places 11 à 15. Déception en revanche pour Angel Suarez qui n’a pas réussi à concrétiser sa 3e place des qualifications et prend la 27e place de la finale

Greg Minnaar espérait quant à lui se rattraper en finale après avoir crevé en demi-finale. Mais le Sud-Africain a à nouveau été victime d’une crevaison dans son ultime run ! Il termine 29e…

Les grands absents de la finale, c’étaient évidemment Rémi Thirion, et Matt Walker, tous deux victimes d’une crevaison en demi-finale, au-delà du top 30 (50e et 52e) et non-protégés…

Après avoir chuté lors des entraînements, Amaury Pierron avait tout de même pris le départ des qualifications pour avoir le droit de s’aligner en demi-finale. Mais son corps n’avait pas encore assez récupéré ce samedi et le Français a préféré se préserver afin de ne pas compromettre la suite de sa saison.

Au-delà des résultats, on doit reconnaître que malgré quelques couacs, Discovery a plutôt réussi sa reprise de flambeau. Alors certes, Rob Warner est difficilement remplaçable et ses commentaires enflammés nous ont manqué. Mais les images étaient de bonne facture, le nouveau format a semble-t-il plu aux pilotes, et il nous a permis de profiter de plus d’heures de direct (finales Juniors, demi-finales et finales Elites). Ajoutez à ça les courses XCC Elites et les épreuves de XC U23 et Elites elles aussi en direct, et on se dit qu’on n’a pas vraiment perdu au change. Au final, à chacun de juger si les 40€ d’abonnement annuel à GCN+ ou Eurosport en valent la peine ou pas…

Résultats complets :

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ParChristophe Bortels