Découverte | Valcariz : des vêtements VTT made in Belgium ? Chiche !
Par Olivier Béart -
Valcariz est une nouvelle petite marque belge qui a fait son apparition il y a peu dans le paysage des vêtements techniques pour vélo. Sa grande originalité : miser sur une production 100% belge pour une partie de sa collection. Nous avons rendu visite au fondateur de la marque Claude Carpay, dans l’atelier où sont fabriqués ses vêtements, à quelques kilomètres seulement de la rédac Vojo ! Voilà qui méritait bien un petit coup de projecteur :
A la base, rien ne prédestinait Claude Capray à produire des vêtements de vélo. Passionné de VTT depuis de longues années, ce fringant trentenaire avait jusqu’il y a peu un tout autre métier : pilote de ligne ! Comment en arrive-t-on à quitter ce genre de job qui fait rêver encore beaucoup de monde, pour se lancer dans un tout autre domaine ? « Pendant la crise sanitaire, les avions ont été cloués au sol. Cela faisait déjà un petit moment que je me posais des questions sur mon boulot. J’avais déjà lancé la production de quelques pièces de vêtements que j’avais dessinées pour des amis et moi, et cette période a été un véritable déclencheur. Quand, à la reprise, la compagnie a annoncé un plan de restructuration, je me suis porté volontaire pour partir. Et c’est là que tout a vraiment commencé… »
S’il a démarré avec des pièces produites en Asie, Claude a toujours eu en tête de faire produire au moins une partie de la collection Valcariz localement. « Il ne faut pas diaboliser l’Asie : il y a un vrai savoir-faire, des usines où les conditions de travail sont correctes et qui proposent des solutions pragmatiques qui permettent de se lancer pour une jeune marque. Mais j’avais aussi envie de proposer autre chose, et de montrer qu’il était possible de produire des vêtements techniques chez nous, en Belgique. »
Après plusieurs mois de recherches, il a rencontré Elise-Aline de Battice, qui a sont atelier de production en plein centre de Liège. « C’est mon épouse qui a entendu parler d’elle. Je l’ai contactée et elle a de suite été emballée par le défi. On ne l’imagine peut-être pas, mais c’est vraiment un défi de travailler sur des vêtements sportifs faits dans des matières très particulières et pas toujours faciles à travailler. »
Mais il en faut plus pour faire peur à Elise-Aline, qui a plus de 15 ans d’expérience, notamment dans la réalisation de costumes pour le théâtre, l’opéra, le cirque, ou encore pour des créateurs de mode, voire des professionnels de certains secteurs qui ont des besoins très particuliers en vêtements pour leur activité. « La force de notre atelier, c’est la flexibilité, explique-t-elle. Mais je dois avouer qu’avec les vêtements de Claude, je suis complètement sortie de ma zone de confort. J’avais déjà travaillé pour des acrobates de cirque, sur des matières très élastiques, et je me disais que j’avais tout vu. Mais avec les tissus techniques de sport, je me suis vite rendue compte avec mon équipe qu’il y avait des défis encore plus complexes à relever. »
Tensel actif, Lycra : toutes ces matières (pour la plupart produites en Europe) sont très différentes et il faut réussir à les marier à des endroits bien spécifiques pour profiter de leurs propriétés là où elles sont utiles.
Voilà le plus complexe. « Les découpes et les patronages compliqués, ça ne nous fait pas peur. Mais c’est plutôt au niveau de l’assemblage que nous avons dû beaucoup travailler. On est globalement sur des tissus extrêmement solides, pour lesquels certaines de nos machines n’étaient pas assez fortes. Mais on a investi, trouvé des solutions, et au final, on a réussi à sortir cette première collection avec Claude ! » nous explique Elise-Aline avec fierté.
Claude embraie : « Pour toutes ces étapes de conception, la proximité avec l’atelier est un énorme plus. C’est à 15 minutes de chez moi. Dès qu’il y a une question ou un souci, s’il le faut, je peux venir de suite. Cette production de proximité a aussi permis de donner vie à des idées que j’avais sur mes vêtements les plus pointus, comme le pantalon enduro, et que de plus gros ateliers n’auraient jamais accepté de réaliser. »
Autre avantage de la proximité de l’atelier : Valcariz propose un service de retouche et de réparation sur ses vêtements. Des jambes un peu trop longues ? Pas de souci, elles peuvent être mises pile-poil à la longueur idéale. Un trou ou un panneau de tissu déchiré suite à une chute ? Pas de souci non plus et surtout pas question de jeter votre beau vêtement à la poubelle, il pourra être réparé à Liège.
La gamme « made in Liège » est actuellement constituée de deux familles : une plutôt lifestyle, avec des vêtements qu’on pourra porter après le ride et dans la vie de tous les jours, puis une collection typée trail/enduro, qui est la pratique de prédilection de Claude. Cette dernière a été largement testée pendant un an par une série de pilotes locaux proches de Valcariz, et une gamme XC/gravel est aussi en cours de préparation. Côté lifestyle, on retrouve notamment un hoodie/sweat à capuche très agréable (au centre de l’image), en coton avec pas mal de petits détails qui montrent qu’on est sur un produit conçu avec soin, même s’il ne révolutionne pas le segment.
Pour la partie trail/enduro, on trouve tout d’abord deux maillots à manches courtes, un en Tencel Active (à gauche, en cours de fabrication) plus technique, et l’autre plus simple en Lyocell et coton. Tous deux sont proposés dans des couleurs très nature, avec juste un marquage Valcariz discret indiquant l’origine liégeoise du produit. De coupe relax, ils peuvent aussi être mis dans la vie de tous les jours. Les prix sont de respectivement de 90 et 55€.
Le maillot manches longues est quant à lui en fibres mérinos, qu’on ne présente plus, à un tarif de 105€, et la version plus simple « casual ride » est proposée à 65€.
Quand il fait plus froid, Valcariz propose une petite veste/plastron assez originale. Faite en laine mérinos et élasthane, elle se distingue par une fermeture éclair complètement décalée sur le côté gauche, sous le bras. On dispose également d’une poche de belle capacité sur le cœur pour son téléphone par exemple. Elle coûte 120€.
Enfin, la pièce maîtresse de la collection est sans aucun doute le pantalon. Deux poches sur le côté gauche permettent d’emporter quelques objets avec soi sans gêner les mouvements du pédalage, et un assemblage complexe de panneaux permet de disposer des avantages de panneaux composés de fibres Dyneema en matière de résistance à l’abrasion au niveau des genoux et des hanches, combinés à la flexibilité de l’élasthane pour l’entrejambe et le bas de pantalon, le tout avec une couche mérinos à l’intérieur pour le confort.
La petite bande de tissu que vous voyez sur l’image de gauche vous permettra de glisser une veste mise en boule à l’arrière du pantalon si vous avez trop chaud, et la boucle de serrage à la taille s’avère particulièrement pratique à l’usage. Nous voulons encore le rouler un peu avant de vous livrer notre verdict lors d’un test, mais on a déjà un petit coup de cœur. Bien sûr, le prix est à l’avenant, avec un tarif de 199€, mais on reste dans les mêmes zones que pas mal de grandes marques, voire en dessous, tout en ayant ici une fabrication locale et artisanale.
La collection Valcariz est disponible en ligne sur le site de la marque, ainsi que dans quelques magasins belges. Et Valcariz cherche à étendre sa distribution dans les pays voisins. A noter que si certains produits ne sont plus disponibles dans certaines tailles sur le shop, n’hésitez pas à contacter Claude pour connaître la date des prochaines productions, voire à lui signaler votre intérêt pour certaines pièces.
Infos et contact : https://fr.valcariz.com/