Découverte : Trans-Cévennes, l’aventure All-Mountain
Par Olivier Béart -
La Trans-Cévennes ne vous évoque rien ? Normal, c’est tout nouveau ! Le principe de base est simple : un raid All-Mountain en 5 étapes à travers le Parc National des Cévennes avec 250km et 10000m de dénivelé au total, ainsi que 3 à 4 spéciales chronométrées par jour pour pimenter le tout. Mais, bien au-delà des chiffres, c’est l’esprit de découverte, de convivialité, de partage de la petite équipe d’organisation qui nous a séduits et qui a poussé VojoMag à s’investir en tant que partenaire de l’épreuve pour l’aider à se faire connaître. Nous avons passé deux journées sur place pour découvrir une partie du tracé de ce raid qui se déroulera du 26 au 31 mai. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que nous n’avons pas été déçus par ce petit apéritif !
Jour 1 : sur la route de St-Guilhem le désert
Le rendez-vous est fixé dans la petite commune du Caylar pour découvrir les deux dernières étapes de la Trans-Cévennes, dont la version complète partira des gorges du Tarn pour arriver à St-Guilhem le Désert en passant par les Causses, le massif de l’Aigoual ou encore le cirque de Navacelles. Autant dire tout ce que la région a de plus beau !
A peine arrivés, on mange un morceau en vitesse, on transfère les bikes dans la camionnette et c’est parti pour un premier ride de découverte avec la fine équipe de J-B (le guide, au volant), Thibaut (le grande barbu qui fait semblant de conduire…), Laurent (à gauche sur la banquette arrière), Nico (notre Vojo pilote/testeur/baroudeur qui a accompagné votre serviteur sur ce trip) et Rémy (à droite, qui est l’instigateur du raid).
Avec l’équipe d’organisation, on s’était juste déjà croisés au Roc et parlé au téléphone. Mais pourtant, après quelques minutes, on a l’impression que ce sont des retrouvailles de vieux potes. Le courant passe directement et ça n’a rien d’étonnant car on sent vite que, pour eux, vtt rime clairement avec convivialité. Cela se ressent également dans l’esprit avec lequel ils ont souhaité organiser le Trans-Cévennes.
L’idée d’organiser cette épreuve est venue à l’issue d’un trip que Rémy, son pote Laurent et Thibaut ont fait en compagnie de Jean-Baptiste Cappa, MCF, guide de haute-montagne et fondateur de OnBike qui a été un des pionniers de l’organisation de séjours enduro/all-mountain dans la région. « On avait bu quelques verres, J-B nous a expliqué qu’il avait dans un coin de la tête l’idée d’organiser un événement sur les trails qu’on venait de rouler. Comme nous sommes dans l’événementiel avec LGB Organisations, on a tout de suite vu la complémentarité qu’il pouvait y avoir entre nous. Et c’est comme ça que la Trans-Cévennes est née. »
« Le chrono et la course avec les spéciales, ce n’est qu’un prétexte », lance d’emblée Rémy pour lever tout malentendu. « On aime tous bien se tirer la bourre avec les potes de temps en temps, pour voir qui est le plus rapide, pour pousser son pilotage plus loin qu’en roulant en mode balade. Mais on ne veut pas faire une course pour des top pilotes avec un prize-money à la fin. L’important dans la Trans-Cévennes, c’est la découverte, l’esprit raid, le partage de bons moments sur les sentiers entre passionnés. Le tout avec un encadrement de haut niveau car oui, on dormira en tentes, mais avec des lits dedans. On aura aussi un traiteur du coin qui nous fera des plats locaux chaque soir pour découvrir aussi ce que la région a à offrir de ce côté. Sans oublier l’assistance mécanique comprise dans l’inscription. »
Et ce ne sera sans doute pas un détail car le terrain est exigeant. Au départ du Mont St-Bodile, sommet local surplombé d’une antenne relais et depuis lequel on peut apercevoir la mer (par temps clair…), c’est parti pour rejoindre St-Guilhem le Désert, petit village très reculé mais néanmoins très touristique. Sauf que par les chemins que nous allons emprunter, il y a peu de risque d’avoir du trafic !
Entre deux enchaînements techniques et à l’occasion de nos arrêts crevaisons (4 en une après-midi tout de même… retenez bien ce conseil : roulez avec de gros pneus et faites bien le plein de latex !), on en profite pour discuter avec Jean-Baptiste Cappa (en photo ci-dessous).
Accompagné des images de notre périple en toile de fond, nous vous proposons de découvrir son interview, qui nous semble être la meilleure façon de comprendre exactement ce qu’est la Trans-Cévennes…
Jean-Baptiste, comment as-tu conçu le parcours de la Trans-Cévennes ? « C’est un tracé que j’ai déjà en partie pratiqué pour des séjours que j’organise avec ma structure, OnBike. En les roulant, je me suis souvent dit que ce serait bien d’organiser un événement pour mieux faire connaître les incroyables trails que nous avons dans le coin. Le parcours reprend l’ancien chemin historique de Saint-Guilhem : le même chemin que les moines de l’abbaye empruntaient pour monter les bêtes à l’Aubrac. Nous avons adapté cet ancien chemin de transhumance en version enduro. Les participants à ce premier enduro/all-moutain traverseront, du Nord au Sud, la partie Ouest des Cévennes, et notamment la région des Grands Causses, pour arriver au Sud du Massif Central. »
Justement, alors que nous étions arrêtés pour faire quelques photos du magnifique paysage avec ses falaises vertigineuses aux abords de ce fameux chemin millénaire, nous tombons nez à nez avec un homme au visage buriné, aux mains dures et aux cheveux hirsutes.
Et ce n’est pas n’importe qui: « encaladeur » de profession, c’est lui qui, depuis plus de 10 ans de travail saisonnier, a refait et entretenu ce sentier extraordinaire accroché à la falaise. Seul, avec sa brouette, son palan, sa patience et son incroyable talent pour imbriquer les pierres les une dans les autres et restaurer ainsi des passages ancestraux.
Une vraie belle rencontre, qui nous permet de savourer encore plus chaque mètre roulé sur ces magnifiques cailloux. D’autant que l’homme, lui-même vététiste occasionnel, souligne l’importance de notre sport pour maintenir en vie des sentiers reculés sur lesquels presque plus aucun piéton ne s’aventure aujourd’hui.
Après ce moment magique, nous reprenons notre conversation avec J-B et l’équipe autour d’un verre… (désolé, on ne se refait pas !)
Dans les grandes lignes, quel tracé empruntera le Trans-Cévennes ? « Nous allons d’abord parcourir une partie des Gorges du Tarn (la partie centrale), puis remonter par le Chaos de Nîmes-le-Vieux. A partir de là, les sportifs traverseront les Cévennes par l’Ouest. Ils parcourront le Mont Aigoual et le Cirque de Navacelles. Les cinq jours d’épreuve les emmèneront tous les jours sur des lieux exceptionnels, avec un finish dans la cité moyenâgeuse de Saint-Guilhem. »
Jour 2 : Les gorges de la Vis et le cirque de Navacelles
Pour la suite de notre aventure, le rendez-vous est pris le lendemain au très célèbre Cirque de Navacelles, inscrit au patrimoine Mondial de l’Unesco. Dans ce méandre tout à fait unique coule la Vis, un petit cours d’eau dont les gorges vont être notre terrain de jeu pour la journée, et évidemment aussi pour une des étapes du Trans-Cévennes.
Nos trois amis parisiens ont dû nous quitter, mais nous sommes rejoints cette fois par Simon André, talentueux pilote d’enduro, ambassadeur Orbea qui ne dit jamais non pour un petit ride, et qui était curieux comme nous de découvrir en primeur cette fameuse Trans-Cévennes.
Plus encore que la veille, il faut être vigilant car le terrain est très technique. Mais, pour peu qu’on ait un bagage technique minimum, on ne perd pas la notion de plaisir. Bien au contraire même ! Il y a du défi, mais c’est très ludique et notre incapacité à retenir de grands « woaaaah » est là pour le prouver.
J-B est visiblement content de voir que nous trouvons le mélange équilibré : « Effectivement. Il y aura de la difficulté et du dénivelé. Mais on a voulu rester dans un format accessible : le Trans-Cévennes n’est pas un trail extrême, même si cela reste une course engagée. »
Et côté physique ? « Les participants devront parcourir une cinquantaine de kilomètres par jour, avec 1500 à 2000 mètres de dénivelé positif en moyenne. Il faut être entraîné, mais on a la journée devant soi. C’est donc tout à fait faisable sans puiser en permanence dans ses ressources. »
« Je pense aussi que la richesse et la qualité des chemins leur feront oublier les difficultés : tous les jours, ils contempleront un point de vue différent. On a veillé à ne choisir quasiment que des singletracks. En gros, les participants pourront faire librement l’itinéraire : seules les descentes seront chronométrées. »
« En moyenne, on a prévu trois à quatre descentes chronométrées par jour. Les VTTistes gèrent leur effort comme ils en ont envie, mais devront « envoyer du lourd » lors des spéciales : c’est le principe du raid. La course n’est pas destinée à des débutants. Les riders vont devoir gérer leur effort et leur vélo, comme pour tout raid enduro. »
Une question difficile pour terminer : qu’est-ce qui fait la spécificité de la Trans-Cévennes par rapport à d’autres « Trans » (Trans-Provence,…) ? « C’est vrai que ce format de course existe déjà sur d’autres massifs, en France et à l’étranger. Mais, dans cette région exceptionnelle pour le vélo que sont les Cévennes, il n’y avait rien. Lancer le Trans-Cévennes, c’est un pari. Mais en tant que spécialiste des randonnées VTT, je suis persuadé que, sur cet itinéraire-là, des Gorges du Tarn jusqu’à Saint-Guilhem, les participants vont y prendre beaucoup de plaisir et découvrir un parcours qui va les surprendre et les émerveiller. On l’a dit un peu avant mais je veux insister à nouveau : au-delà du parcours, on va aussi soigner beaucoup les à-côtés pour que chaque participant se sente choyé. »
Pour notre part, chez Vojo, nous ne savons pas combien de participants seront réunis pour la première édition. Pour les organisateurs, pour le travail déjà fourni, nous espérons le plus possible. Mais ce dont nous sommes sûrs, c’est que ces premiers riders tentés par l’aventure reviendront l’année suivante et que, dans quelques années, l’épreuve aura acquis une belle réputation.
Avec ces images et cet article, nous avons clairement voulu vous donner envie de participer à cette belle aventure. Car, tout en gardant nôtre esprit critique et notre ADN de journalistes, l’équipe de VojoMag a souhaité s’associer à cet événement coup de coeur et en devenir le partenaire média pour l’aider à grandir et à mieux faire découvrir cette région méconnue.
Si l’aventure vous tente, voici quelques détails pratiques à retenir, accompagnés des images de notre dernière sortie entre le Caylar et la superbe cité médiévale de La Couvertoirade. C’est hors parcours de la Trans-Cévennes (du moins en version 2015), mais cela vous donne un autre aperçu du type de chemins qu’on trouve dans la région, ainsi que de la richesse de son patrimoine.
Infos pratiques :
Dates : du mardi 26 au dimanche 31 mai 2015
Au programme : 5 journées de bike, 250km et près de 10000m de dénivelé positif, ainsi que 3 à 4 spéciales chronométrées par jour via un système de balises.
Le Tarif : 940€ TTC
Cela comprend : une offre clé en main complète, avec l’hébergement et la restauration pour toute la durée du séjour, ainsi qu’une assistance technique toutes marques.