Découverte : tous les chemins mènent à l’allroad - Caminade, sur le bon chemin
Par Elodie Lantelme -
Caminade, sur le bon chemin
Ce printemps, la marque française a lancé son premier gravel titane, baptisé AllRoad. La prouesse ? Sortir un vélo sur mesure Made in France dans ce matériau haut de gamme à moins de 3000 euros. Le fruit d’un développement mûrement réfléchi et d’un procédé technique novateur pour cette entreprise installée dans les Pyrénées-Orientales qui porte le fait-main en étendard.
Les premiers pas dans l’impression 3D étaient faits. Ils ont permis à toute l’équipe de Caminade, – aujourd’hui passée du duo fondateur à 4 personnes, avec Mika, autodidacte génial qui soude acier et titane au TIG, et David, chargé du montage spécifique des modèles gravel AllRoad – de sortir ce titane pas comme les autres, qui mêle savoir-faire artisanal et haute technologie.
« Comme pour nos autres vélos titane, les tubes titanes de l’AllRoad sont actuellement fournis par Dedacciai (aciériste italien), précise Brice. Il s’agit de tubes aéronautiques standardisés ASTM B338. Les manchons composites, eux, sont obtenus par moulage (injection à chaud) d’un polyamide chargé à 30% de fibres de carbone longues. La forme de leur zone de contact avec les tubes a été brevetée pour résoudre la problématique du sur-mesure, faciliter et permettre un double encollage et assurer une résistance équivalente à nos cordons de soudure fins. »
Pour adapter le vélo à chaque morphologie dans la quête du sur-mesure qui signe son identité depuis sa création, Caminade joue sur la longueur des tubes, bien sûr, mais aussi sur leur encollage : « La colle est un « classique » de chez Axson, utilisée par Time et Look pour coller des pièces aluminium dans leurs cadres carbone », explique Brice.
Ce procédé de fabrication novateur, allié à l’embauche récente de David, va permettre à la marque catalane de réduire ses délais de fabrication et de répondre à la demande croissante pour le gravel.
L’AllRoad vient donc rejoindre au catalogue les cinq autres modèles déjà existants au catalogue : gravel en titane, gravel en acier, vélo de route, endurigide et tout-suspendu. Tous sortent de l’atelier catalan, où tout est réalisé sur place, depuis le bureau d’études ou encore le cintrage des tubes jusqu’à la peinture. Un peu comme dans le bio, on vise la filière courte : aciers européens, moyeux produits en France, selles en Espagne, roues françaises, freins et cintres anglais… (Sram et Rock Shox sont l’exception « long courrier » revendiquée de la liste).
Un choix éthique, qui s’incarne aussi dans l’idée de reconditionnement proposée aux propriétaires d’un Caminade, lorsque leur cadre a été marqué par les affres du temps qui passe. Ils l’envoient alors à Ille-sur-Têt, où il est remis à neuf.
L’inverse de l’obsolescence programmée. Pour réduire la course à la consommation qui exaspère Brice. Une autre conception du vélo, qui remet l’humain au centre. Un beau chemin…