Découverte : la Slovénie, terre de singletracks

Par Stéphane Van Wonterghem -

  • Nature

Découverte : la Slovénie, terre de singletracks

Si nous vous demandions de situer la Slovénie sur une carte, il y a fort à parier que peu d’entre vous feraient un sans faute. Et pourtant, ce petit pays d’Europe Centrale, membre de l’Union Européenne depuis 1991, mérite assurément le détour. Pour les amateurs de singletrack que nous sommes tous, voilà un petit coin de paradis qu’il est urgent de découvrir ! En selle !

Aux premiers abords assez « terne » et réservé, ce petit pays comptant 2 millions d’habitants vous fera bien vite l’étalage de tous ses charmes. L’Autriche n’est pas très loin, et cela se sent ! Le vert prédomine, les prés sont nets et bien fauchés, tout est nickel et propre. Les amateurs de beaux paysages et de nature intacte sont gâtés.

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Notre camp de base se situe dans le nord-est du pays, à quelques coups de pédale de la frontière autrichienne. L’Ekohotel Koros est une charmante et confortable demeure, une ancienne ferme restaurée avec goûts et idéalement située en hauteur. Immergée en pleine nature, difficile de trouver meilleur endroit comme point de départ pour une belle sortie de vélo de montagne.

dsc_8464Mais avant d’enfourcher nos machines, passons aux choses sérieuses. Pour Anej et son papa Dixi, les patrons des lieux, l’accueil est une chose à ne pas négliger. Schnaps pour tout le monde, cul sec et santé. Cela commence fort ! La première soirée de présentation nous donnera l’eau à la bouche, nous rejoignons nos chambres, impatients de découvrir les beaux singles tant promis…

Une orgie de traces

dsc_7454Le lendemain matin nous voilà donc gonflés à bloc, d’autant que le soleil se montre d’emblée généreux. Le but de cette première journée est de découvrir les nombreux singles et les parcours du bike parc entourant la ferme d’Anej. Nous prendrons d’abord de la hauteur en empruntant les « routes » locales, soit des pistes larges et roulantes nous permettant d’atteindre les sommets assez rapidement. L’effort est conséquent, mais la récompense est de taille : tout en haut, la vue est imprenable. A un peu plus de 1000 mètres d’altitude, la beauté de la nature et le silence profond régnant sur ses hauteurs donnerait presqu’envie de faire la sieste. Mais nous devrons repartir sans tarder.

dsc_7451De l’autre côté du sommet, c’est une orgie de single qui nous attend ! On commence tout doucement par un sentier sinueux et très ludique, pour ensuite enchaîner avec une trace plus raide et plus cassante. En semi-rigide -même bien suspendu à l’avant- et surtout avec un frein récalcitrant, la chose se complique singulièrement… Nous avons bien du mal à accrocher la roue arrière d’Anej, tant notre guide est impressionnant de facilité. Il faut bien avouer que la trace est par endroit véritablement compliquée, les amateurs de sentiers épiques sont comblés.

Après une bonne vingtaine de kilomètres de joyeusetés vélocipédiques, nous retombons les pieds sur terre en retrouvant la civilisation sur la terrasse d’un petit restaurant, au bas de la vallée. La journée n’est néanmoins pas encore terminée…

dsc_8528Une bonne sieste, puis nous passerons la fin d’après midi à explorer une partie du bike parc local. Anej et ses amis ont en effet tracé aux alentours de l’hôtel une trentaine de kilomètres de sentiers tout aussi ludiques les uns que les autres. Et ce n’est pas fini, de nouvelles tracés étant ouvertes chaque année.

Les circuits sont numérotés selon leur niveau de difficulté : du all mountain à l’enduro, tout le monde y trouvera son compte. Mais attention, ici, pas question de remontées mécaniques ! Vous regagnerez le départ via un « uphill trail » des plus tonitruants. Et si nous pouvons compter ce jour sur Dixi pour nous faire « gagner » une remontée, la générosité à des limites. C’est donc à la force des mollets que nous ferons des allers retours entre le gîte et le bas de la colline.

dsc_8504Au bout de deux heures de véritable vélo de montagne, la coupe est pleine. Nous regagnons la terrasse de l’hôtel, fourbus, essoufflés mais surtout impatients de repartir à la découverte des plus beaux single slovènes.

Le plus long singletrack d’Europe !

dsc_8322Après une bonne soirée arrosée de bières ou de vins locaux, nous voilà fin prêts et motivés comme jamais afin d’attaquer une deuxième journée qu’on nous promet -à nouveau- jouissive. Une petite navette nous permet de rejoindre au plus vite le bas de la vallée. Au menu de cette matinée, une vingtaine de kilomètres « seulement ».

dsc_7525Mais sur l’échelle des sensations par contre, nous atteindrons à nouveau le nirvana. Des sentiers ludiques à souhait, des dégringolades tonitruantes, sans oublier quelques côtes qui piquent là juste où il le faut, on peut affirmer sans crainte de se tromper que nous touchons ici le Saint Graal ! En plein milieu d’une nature préservée et sous une soleil à nouveau généreux, c’est Bysance !

dsc_7667L’après midi nous passons de l’autre côté de le frontière afin d’aller découvrir « le plus long singletrack d’Europe », dixit Anej. Nous nous retrouvons ainsi en Autriche, dans la petite station de ski de Petzen. Le patron des lieux nous explique avoir de grands projets et… beaucoup de confiance dans le succès de ceux-ci. Nous comprendrons très vite le pourquoi de cet élan d’enthousiasme.

Les remontées mécaniques n’étant pas ouvertes au moment de notre venue, nous avalons quelques centaines de mètres de positif en camionnette. Malheureusement, avec quelques névés qui font de la résistance, nous ne pourrons atteindre le sommet de ce fameux « Flow Country Trail ». D’une longueur totale de près de 11 kilomètres -ce qui en fait effectivement le single en bike park le plus long d’Europe- nous n’en découvrirons que la moitié…

dsc_7810Après un petit discours d’Anej nous mettant en garde contre les dangers de la haute vitesse, c’est parti pour un peu plus de 5 kilomètres de pur bonheur. Au menu, une trace assez large, propre, sinueuse et ludique à souhait.

dsc_7819Grâce à son revêtement fait de sable et de très fin graviers blancs, l’accroche est phénoménale. Les nombreux sauts, les virages relevés et autres tables sont avalés à toute vitesse. La pente est généralement peu prononcée, de sorte qu’après quelques centaines de mètres, nous prenons de l’assurance en lâchant les freins.

dsc_7852Car voilà un des gros avantages de cette piste : outre son aspect très ludique, tout le monde, petit ou gros vélo, bikers expérimentés ou pas, peut y trouver son bonheur. Tout en bas, c’est avec la banane que nous retrouvons la fine équipe.

dsc_7830Nous n’aurons malheureusement pas le temps de répéter l’exercice, mais nous comprenons maintenant mieux l’optimisme et l’enthousiasme du patron des lieux. Soyons en sûr, nous entendrons encore beaucoup parler de ce bike park dans le futur !

Underground riders

Nous mettrons ce dernier jour à profit pour nous lancer dans un exercice hors du commun : du vtt dans les anciennes mines de Mézica. Ce gros village d’un peu plus de 4000 habitants a en effet été le théâtre des siècles durant de l’exploitation de plomb et de zinc. Si les premières traces remontent aux romains, l’exploitation industrielle date elle du début du 19ème siècle.

dsc_7938La dernière mine a fermé en 1994, mais les lieux sont maintenant ouverts aux touristes épris d’histoire et de sensations. Après la visite du petit musée, nous enfilons nos grosses vestes et nos cuissards longs pour pénétrer dans la roche via une galerie étroite. C’est parti pour 5 kilomètres d’une expérience unique. L’exercice n’est certes pas compliqué, pour un peu que vous ne soyez pas claustrophobe…Après quelques dizaines de mètres seulement, il fait nuit noire, nous évoluons sous la lumière de nos lampes accrochées aux casques. Et pas question cette fois de quitter la roue arrière d’Anej, mieux vaut ne pas se perdre dans ce labyrinthe géant.

Les arrêts sont nombreux, Anej nous relatant en maintes reprises la dure tâche des mineurs. Une belle évocation historique, doublé d’une expérience unique à vtt !

dsc_8147Nous passerons une partie de l’après midi à explorer les sentiers situés un peu plus loin dans la vallée. Au menu, des singletracks, encore et toujours. On retiendra en particulier un très beau sentier en crête avec vue plongeante sur les collines des alentours. Un must on vous dit !

dsc_8245Le lendemain, après une ultime sortie dans le bike park, nous aurons bien du mal à quitter un si beau pays.

La grandeur de ses paysages, la chaleur de ses habitants mais aussi et surtout la beauté de ses sentiers nous aura conquis. Et nous nous sommes promis une chose : y retourner au plus vite !

Liens utiles :

dsc_8557Ce trip a été organisé par Booknbike. Que vous soyez adepte du cross country ou de l’enduro, cette agence spécialisée dans le VTT pourra vous concocter un séjour sur mesure. Plus d’infos sur www.booknbike.com

dsc_8551Sur place, nous avons été accueillis par Anej et sa famille dans leur très belle auberge « Ekohotel Koros ». Les sentiers slovènes n’ont plus aucun secret pour notre guide. Chaque année en été est organisé le Black Hole Festival, avec des disciplines aussi diverses que le marathon ou l’enduro. N’hésitez pas à contacter Anej via http://bikenomad.com

Pour plus d’infos sur le vvt en Slovénie, n’hésitez pas non plus à vous rendre sur : www.hiking-biking-slovenia.com

ParStéphane Van Wonterghem