Découverte | Roc d’Azur 2022 : baptême du feu pour Estelle et Sacha !
Par Olivier Béart -
Le Roc d’Azur a beau être aujourd’hui une épreuve vénérable et un incontournable du calendrier, tous les vététistes n’ont pas eu l’occasion ou la chance d’y participer au moins une fois dans leur vie. C’est le cas d’Estelle et Sacha, les gagnants de notre grand concours Rockrider-Vojo, qui ont découvert cette épreuve mythique au cours d’un week-end en notre compagnie. Récit :
Souvenez-vous : il y a quelques semaines, nous avions lancé un grand concours en compagnie de Rockrider afin de vivre un moment inoubliable aux côtés de l’équipe de la marque à l’occasion du Roc d’Azur 2022. Vous avez été pas moins de 2278 à tenter votre chance et, au terme d’une sélection drastique et compliquée (car vous avez été nombreux à répondre de manière très qualitative, merci !), les noms des deux gagnants ont émergé !
C’est le vendredi soir, à l’occasion de la soirée donnée en l’honneur de la retraite de Stéphane Tempier, leader du team Rockrider (à droite sur l’image), que nous avons retrouvé Estelle et Sacha (qui a remplacé notre gagnant initial, Pierre, qui n’a hélas pas pu nous rejoindre). Une bière à la main, ils ont déjà été accueillis comme des VIP sur le stand Rockrider dans les allées du Roc d’Azur !
Malgré la bonne ambiance, pas question de trop festoyer ! Le lendemain matin, samedi, ils ont rendez-vous tôt sur le stand pour régler leur vélo avant de partir à la découverte du terrain en compagnie de Julie Bresset, championne olympique 2012… excusez du peu !
Faisons connaissance
Au petit matin, samedi, deux Rockrider 900S flambant neufs attendent nos gagnants. Ce seront leurs montures pour le week-end. Ils diffèrent un peu des vélos du team par leur équipement, mais au niveau du cadre, c’est exactement le vélo roulé par les frères Dubau, Stéphane Tempier (récent vainqueur de la Transvésubienne), Emeline Detilleux et Romain Seigle.
Déjà en tenue, Estelle et Sacha arrivent pile à l’heure au rendez-vous. C’est l’occasion de faire un peu mieux connaissance.
Estelle a 43 ans. Contrôleuse de gestion, elle est mariée et elle a 3 enfants. Ce qui ne l’empêche nullement de pratiquer assidûment le VTT, seule, en club et aussi au sein d’un groupe 100% féminin créé dans sa région, l’Est de la France, et largement inspiré par les célèbres Bikettes (proches, elles, du lac d’Annecy). Le nom de ce groupe : les « Schankalas » (« petits mollets » en alsacien).
De son côté, Sacha a 28 ans, il vient de Lyon et il s’est remis au vélo il y a quelques années seulement. D’abord dans l’objectif de perdre du poids (il pesait plus de 100kg à ce moment-là)… et puis il a attrapé le virus ! A un point tel qu’il a bouclé la French Divide cet été (traversée off-road de la France du nord au sud sur plus de 2200km) et qu’il a entamé une reconversion professionnelle dans le monde du cycle !
Pour régler les vélos qui leur sont prêtés tout le week-end, ils ont droit à un service aux petits oignons de la part de Joseph De Poortere, chef produit XC chez Rockrider (à gauche), d’Alex Voisine, le designer des vélos, et de Théo Mougenel, mécanicien du team. Là aussi, excusez du peu !
Adaptation à leurs cotes, réglages des suspensions, rapide checkup mécanique… après une petite heure, les voilà fin prêts !
Alex les accompagne pour aller rejoindre Julie Bresset qui les attend pour une petite sorte d’acclimatation dans l’arrière-pays. En plus de permettre de repérer d’éventuels détails qu’il faudrait adapter plus finement sur les vélos, cette sortie est aussi importante pour permettre à nos deux gagnants de faire connaissance avec quelques trails typiques du Roc, car il s’agit pour tous les deux d’une première sur cette épreuve mythique !
Au départ du camping occupé par toutes les équipes Rockrider, Julie Bresset s’improvise en guide pour présenter à nos invités quelques trails du massif de l’Estérel… encore sous le soleil. Hélas, pour le dimanche, de la pluie est annoncée. Une première sur l’épreuve phare du dimanche depuis de nombreuses années.
Le Roc d’Azur… sous le déluge !
Normalement le Roc est synonyme de chaleur, soleil, ciel bleu et poussière. Mais pas cette année ! Une fois n’est pas coutume, c’est la pluie qui était au programme ce dimanche. Et si elle était attendue dans la région tant le sol était sec, dur et poussiéreux quelques jours plus tôt, nul doute que les 2000 et quelques vététistes au départ de ce Roc d’Azur s’en seraient bien passé.
Toutefois, pas de quoi effrayer nos deux aventuriers du jours. Après un réveil très matinal, rendez-vous à 7h45 devant le salon pour le départ à 8h30 avec la première vague. Regardez comme ils sont beaux, encore tout propres…
Pour nous, c’est-à-dire Olivier et Léo de Vojo, c’est le moment de leur souhaiter bonne chance et de filer pour prendre un peu d’avance afin de pouvoir les prendre en photo plus loin sur le parcours. On a beau avoir des e-bikes pour nous faciliter la tâche, les premiers kilomètres tout plats du Roc d’Azur ne sont certainement pas à notre avantage !
Heureusement tout se passe bien et on retrouve Sacha puis Estelle au début de la première longue montée (qui a dit interminable ?), celle qui les emmènera jusqu’à la fameuse descente du Fournel.
On vous dirait bien d’admirer les paysages, habituellement superbes avec des vues qui portent sur tout l’Estérel ou les Maures mais aujourd’hui, il n’y a guère que quelques genêts pour réhausser des couleurs sinon bien moroses…
On arrive enfin au Fournel ! Le grip est bon malgré la pluie grâce aux roches si abrasives caractéristiques de la région et pour Sacha, ça passe comme une lettre à la poste.
Pas de chance pour Estelle en revanche, qui aborde le passage au milieu d’un groupe bien fourni et se retrouve obligée de mettre pied à terre, gênée par d’autres concurrents. Ce sera la seule fois de tout le parcours mais double peine, le photographe était là !
Peu après être repartis, on croise la route d’Amaury Pierron ! Lancé sur le Roc Trophy (une épreuve par jour pendant 5 jours), le vice-champion du monde de DH se débat avec une transmission capricieuse, comme beaucoup de monde vu les conditions. Pour l’anecdote, il finira tout de même la course en moins de 4h, et ce malgré quelques arrêts aux stands pour tenter de réparer.
Alors qu’on pensait avoir tout vu côté précipitations, la pluie redouble d’intensité. Les chemins sont transformés par endroits en petits torrents.
Les paysages, habituellement somptueux et remplis de couleurs vives, sont complètement bouchés. Mais ces conditions dantesques ne viennent pas à bout de la motivation de nos deux camarades !
Après son petit passage à pied dans le Fournel, Estelle prend sa revanche dans les descentes suivantes, qu’elle aborde avec aisance au milieu d’un peloton qui reste bien dense malgré les kilomètres qui défilent.
C’est aussi l’occasion de découvrir une nouvelle portion atypique présente sur de nombreuses épreuves de ce Roc 2022, dont le « Roc Trail », une nouvelle épreuve pédestre lancée elle aussi cette année.
Sur cette nouvelle partie, au cœur d’une forêt de châtaigniers, on ne se croit plus vraiment sur le Roc, mais plutôt sur une rando bien boueuse d’une région plus au nord !
Beaucoup de riders ont clairement maudit cette partie, en forte côte, et que même des gars très costauds ont terminé à pied à cause de la boue… et des très forts pourcentages.
C’est aussi peu après cette section que le malheureux Sacha a crevé une fois… puis une deuxième peu après le col du Bougnon. Ce qui l’a hélas contraint à l’abandon.
Par contre, pas de problème pour notre guerrière Estelle… qui nous a même obligés à rentrer par la route avec nos e-bikes à court de batterie afin d’être certains d’arriver avant elle pour l’accueillir !
Ça y est, elle l’a fait : Estelle est arrivée au bout de ce Roc d’Azur 2022 dantesque !
Après quelques minutes de récupération, impossible de passer à côté de la photo souvenir devant le panneau des finishers !
Lavés, séchés et bien au chaud dans des vêtements propres, on retrouve nos deux gagnants sur le stand Rockrider pour un petit débrief :
Commençons par Estelle : « Quand je suis arrivée, j’ai tout de suite été impressionnée par le salon, qui est gigantesque. On rentre au paradis du VTT ! Et en plus, être directement accueillie par les équipes Rockrider et Vojo le vendredi soir autour d’un verre, ça nous a mis directement dans l’ambiance. Tout le monde est super accessible, c’est vraiment sympa.
Pour la course, je suis contente d’être partie assez tôt et d’avoir eu pas mal de féminines autour de moi. Habituellement je roule sur des distances plus courtes, mais visiblement j’ai bien géré et je n’ai pas eu de souci même en fin d’épreuve. Les montées sont longues et éprouvantes, mais je retiens surtout les panneaux « chaud devant » qui annoncent les descentes. Je roule en rando XC et en bike-park alors j’adore quand ça descend et je me suis régalée de ce côté.
Bon, évidemment j’aurais préféré du soleil pour les paysages, mais le parcours roule quand même pas mal sous la pluie. Il y a du grip partout, ce n’est pas dangereux. Au-delà de la course, je retiens aussi la sortie avec Julie Bresset le samedi matin. Elle est super accessible et nous avons poursuivi la discussion le samedi après-midi sur le stand pour parler vêtements VTT au féminin, c’était un moment d’échange très sympa. »
Sacha poursuit : « J’ai trouvé le parcours du Roc assez incroyable. Je comprends que ce soit mythique. C’est dur physiquement et assez sélectif techniquement, du moins pour moi. Il y a beaucoup de monde aussi. Même en étant partis tôt on a eu droit à quelques bouchons. C’est un peu embêtant et parfois j’avais l’impression de faire le Roc Trail, mais d’un autre côté je trouve ça bien aussi que les organisateurs ne fassent pas de concession sur la trace et mettent quand même pas mal de singletracks. Les ravitos sont bien placés, je suis parti sans rien sauf de l’eau et cela ne m’a pas posé souci… sauf quand j’ai oublié de m’arrêter dans le feu de l’action !
Du côté du vélo, nos lecteurs ont fait un feedback intéressant : « J’ai un Bold en enduro et un Epic en XC. J’ai été séduite par le Rockrider qui est super facile à prendre en main. Bon, on avait eu droit à des réglages tip top le samedi, mais le vélo est vraiment très sain. J’ai bien aimé la transmission électronique, surtout dans ces conditions difficiles. Par contre, les freins étaient trop justes pour les descentes quand même assez longues », explique Estelle.
Sacha est globalement du même avis, et il ajoute : « Pour ma part, j’ai un Specialized Stumpjumper de 2021 et ce 900S est un bon grimpeur, qui dégage une sensation de légèreté appréciable dans les longues côtes. En descente il s’en sort bien, mais on sent qu’il n’a que 100mm de débattement. J’aurais bien apprécié un peu plus. Mais j’aurais surtout voulu une tige de selle télescopique pour les passages techniques. Je me rends compte que je ne peux plus rouler sans. Bon, j’ai crevé aussi, mais ça peut arriver. Et ça me fait un bon prétexte pour revenir : il faut que je prenne ma revanche ! Sous le soleil aussi, j’espère !
Et voilà, cette parenthèse dans la vie de nos deux lecteurs se referme avec, nous l’espérons, plein de souvenirs dans la tête. Quant à nous, il ne nous reste plus qu’à vous donner rendez-vous l’an prochain au Roc et très bientôt pour de nouveaux concours !
Retrouvez aussi notre reportage sur le Roc aux avant-postes : Jordan Sarrou entre dans l’histoire au terme d’un Roc d’Azur dantesque !