Découverte | Munster : le petit vttiste et la vallée merveilleuse

Par Olivier Béart -

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Découverte | Munster : le petit vttiste et la vallée merveilleuse

Dans l’équipe Vojo, Paul n’arrête pas de nous dire que « l’Alsace et les Vosges sont les plus belles régions au monde ». Evidemment, il n’est pas objectif. Mais, après ce petit week-end passé dans la vallée de Munster en compagnie des gars de chez Moustache et Bosch, on n’est pas loin de lui donner raison. On débordait de magnifiques clichés de Jérémie Reuiller, lui aussi régional de l’étape, et on a donc décidé de partager avec vous ce petit portfolio ainsi que quelques-uns de nos souvenirs de cette belle petite escapade. Allez, en prélude à notre test du vélo et à la vidéo du trip, on enfourche le Moustache Trail 10 millésime 2021 et on vous emmène voir ça !

Tout a commencé par une discussion avec Clément, le responsable presse de chez Moustache : « Et si, après la présentation de la nouvelle gamme, on partait essayer plus en profondeur un des vélos de la Saison 10 dans la vallée de Munster » ?  En effet, j’y suis déjà allé quelques fois, mais je n’ai jamais fait le tour en entier. Et depuis le temps que Paul et les locaux me répètent que c’est absolument extraordinaire, il était temps de vérifier tout cela !

Notre petite aventure commence un beau vendredi soir de fin d’été. Après avoir laissé nos voitures au col de la Schlucht, nous prenons de la hauteur pour rejoindre une des célèbres fermes auberges du coin et prendre quelques premiers clichés avec une belle lumière. Pour ce voyage, Clément de chez Moustache est bien sûr de la partie, et Guillaume de chez Bosch ne s’est pas fait prier non plus. Même si Clément n’habite pas très loin et vient régulièrement rouler dans la région, Guillaume sera un guide indispensable pour notre petite expédition. Et, même si vous ne le voyez pas, impossible d’oublier Jérémie Reuiller qui est là pour immortaliser avec talent notre périple.

Bière, charcuteries et fromages locaux au refuge du Sotré, avec vue sur La Bresse, le Hohneck et le lac de Longemer, quoi de mieux pour prendre des forces avant la longue journée qui s’annonce le lendemain ? Avec plus de 70 bornes et plus de 3600m de dénivelé positif au programme, même si on est en vélo « assisté », il va rester pas mal de taf pour les bonshommes !

Allez, un dernier petit verre de pinot noir… euh, de tisane, et puis au lit !

La nuit à la « Ferme aux rennes » a permis de recharger les batteries, au sens propre comme au figuré. Il s’agit d’un haut lieu touristique de la région, où on peut côtoyer ces magnifiques animaux, et où le père Noël fait étape en hiver. Outre son confort rustique très appréciable, on s’y sent clairement bienvenu à VTT, avec tout ce qu’il faut pour prendre soin et garer sa monture en sécurité.

Le ciel est dégagé et la vue claire nous permet d’avoir un aperçu sur quasiment tout le tour que nous allons faire. Bon, ne nous demandez pas tous les noms barbares des moindres petits coins par lesquels nous sommes passés, c’est carrément mission impossible. Pour vous en convaincre, amusez-vous simplement à lire à voix haute ce qui est écrit sur les panneaux ci-dessus !

Ce qu’on peut vous dire par contre, c’est que ce coin est effectivement un petit paradis pour rouler ! Les singles tracés au travers de la mousse et d’une végétation luxuriante sont à la fois hyper ludiques et accessibles, mais aussi bien assez techniques pour procurer de fameuses sensations dès qu’on cherche à hausser le rythme. On a aussi vraiment de quoi bien tester notre cher Moustache, dont vous retrouverez l’essai très vite en complément de cette découverte !

Quand on vous parlait de tester, voilà un coin où on a enchaîné quelques passages dans chaque sens, histoire de bien sentir le travail des suspensions : à hautes vitesses en descente, et à basses vitesses pour mettre le grip à rude épreuve en montée.

En reprenant de la hauteur, on peut mesurer le chemin parcouru. Et hélas, il n’est pas très grand ! On a beau être en e-bike, entre les photos, les allers-retours sur quelques passages emblématiques pour tester la machine, et l’allure relax pour admirer le paysage quand la végétation le permet, on n’a guère plus de 10-12km/h de moyenne au compteur. Bon, c’est sans doute plus qu’en vélo classique, mais il y a quand même là de quoi tordre le cou au cliché du biker avec assistance qui roule à fond partout et qui fait du 25 à l’heure en permanence !

Guillaume nous pousse tout de même à accélérer un peu la cadence pour rester dans les temps et pour profiter des nombreux « hot-spots » qui restent au programme. Parmi ceux-ci, la fameuse piste « Mémorial », tracée par les Bike Patrols de Nicolas Lau près de Hohrod.

Cette piste est un magnifique exemple de ce à quoi on peut arriver quand tous les acteurs d’un massif travaillent ensemble. Commune, parc naturel, vttistes et associations de défense de patrimoine ont agi main dans la main pour que cette piste voit le jour à proximité d’un haut lieu de mémoire de la guerre 14-18 récemment restauré.

Après le moment de recueillement sur le haut du tracé, à côté de ces tranchées où tant d’hommes ont laissé leur vie, on se réjouit de voir qu’un tracé enduro d’une telle qualité fasse aujourd’hui le bonheur des vttistes et donne une nouvelle vie bien plus joyeuse à l’endroit, sans pour autant oublier son passé.

Après une partie haute en pleine forêt, le bas est raide et dégagé pour arriver au cœur du village d’Hohrod. Un régal.

Une petite pause ravito, puis on enclenche le mode turbo pour les kilomètres qui suivent, moins intéressants et plus roulants. C’est qu’on nous attend pour le repas de midi !

Ce ne fût pas de tout repos, mais vers 14h, nous voilà enfin attablés au magnifique petit restaurant « Les Cocottes à Mimi », situé tout au fond de la vallée du Kolbenfecht, non loin du village de Mittlach. Vous voyez le bout du monde ? Eh bien c’est encore un peu plus loin ! Heureusement, il y a de la bonne bière, c’est le principal…

Mais il n’y a pas que cela : il y a aussi et surtout une mémorable fondue de poulet issu de la production maison. De la basse-cour à l’assiette, il n’y a quelque mètres. Difficile de faire plus circuit court que cela.

En plus, l’accueil de la maison est royal ! Mais même si nous serions bien restés, il est temps de refaire nos réserves d’eau et de repartir. Nous avons déjà quasiment 40 bornes et 2000m de d+ au compteur et il nous en reste près de 30 à boucler avant le coucher du soleil.

Malgré tout, on n’a pas résisté à l’envie de faire le tour du lac d’Altenweiher tout proche. Juste pour le plaisir. En plus d’être magnifique, s’y rendre suppose aussi d’affronter quelques grimpettes très techniques et raides, idéales pour tester la machine. Après tout c’est aussi pour ça qu’on est là !

Clairement, beaucoup de parties de ce trip auraient été très difficiles à faire sans assistance. Tout d’abord, il aurait fallu prévoir plusieurs jours pour faire le même tour ; sans doute 2 à 3, car certaines portions mériteraient un contournement pour mieux en profiter en vélo classique, ce qui implique de faire plus de kilomètres. En soi, n’est pas un problème. Mais avoir la possibilité de le faire en mode « concentré » quand on a juste 24h pour s’échapper des ses réalités professionnelles et familiales, c’est aussi agréable.

Ensuite, Les montées ici sont souvent très raides et si, individuellement, elles peuvent éventuellement passer en mode défi à la seule force des mollets, leur enchaînement est réservé à une élite très entraînée. En tout cas, moi, malgré l’expérience et un bon niveau physique, je ne pense pas que j’aurais pu le faire. Puis, avec l’e-bike, on a aussi la possibilité de profiter d’un plus gros vélo qui n’a pas grand chose à envier aux meilleurs machines d’enduro en descente. Et de belles descentes où on aime avoir du débattement en réserve, il y en a un paquet dans le coin ! Comment faisait-on avant ? On faisait autre chose, on faisait différemment, avec des montées moins raides et des descentes moins techniques, ou alors on réduisait le nombre de kilomètres et les pauses. On s’amusait aussi ! Mais impossible de ne pas voir que l’e-bike ouvre de belles portes ainsi que de belles nouvelles possibilités.

Pour ceux qui en doutaient, on a quand même vachement donné au niveau physique. Avec les bras, bien sûr, mais aussi les jambes et dans tout le corps (coucou les abdos), car la région est exigeante, et on ne s’avale pas 70 bornes et 3600m de d+ (et de d- !) sans muscles ! Et du côté de la machine, on a consommé environ 1,2kWh par personne. Soit l’équivalent du fonctionnement d’un aspirateur pendant 1h, ou d’un four pendant 1/2h. Ce qui reste, vous en conviendrez, plus qu’acceptable. Enfin, n’oublions pas un point important : la convivialité. L’e-bike s’est encore une fois montré comme un magnifique outil pour gommer les différences de niveau entre membres d’un même groupe, pour prendre le temps de s’arrêter et de savourer les endroits qui en valent la peine tout en sachant qu’ensuite on va pouvoir passer plus vite les chemins larges, bouts de montée sur route et autres passages physiques mais moins intéressants à d’autres aspects.

Ce trip, nous l’avons finalement conclu sur les pentes du Hohneck, à la frontière entre les Vosges et le Haut-Rhin, après avoir escaladé à rebrousse-poil les pentes des pistes de ski qui démarrent du Gaschney. Un endroit mythique, véritable passage obligé dans la région, et on comprend pourquoi !

L’occasion aussi de dire que lors de ce beau petit tour, nous n’avons eu que des sourires, des regards curieux et même des questions intéressées de la part des marcheurs et autres touristes croisés. Jamais la moindre animosité, moquerie par rapport à l’e-bike ou quoi que ce soit d’autre. De notre côté, nous avons toujours pris le plus grand soin à nous mettre sur le côté, à les saluer avec un grand sourire aussi, et à nouer le dialogue avec ceux qui en manifestaient l’envie. Comme quoi, l’important n’est pas l’engin, mais avant tout l’attitude et l’ouverture d’esprit de chacun.

Rendez-vous très vite pour la suite, avec nos impressions sur le Moustache Samedi 29 Trail 10 que nous avons roulé lors de ce périple, et la vidéo assortie ! En tout cas, que ce soit en vtt avec ou sans assistance, en 1, 2, 3 ou même 10 jours, voire même en vélo de route ou avec vos chaussures de marche, n’hésitez pas une seconde à vous rendre dans cette région. C’est une certitude, elle est vraiment magique !

Retrouvez aussi ce trip et notre test du Moustache Samedi 29 Trail 10 en vidéo : https://youtu.be/d7VJp2rkPVA

ParOlivier Béart