Découverte | Gravel of Legend : entre histoire et aventure

Par Léo Kervran -

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Découverte | Gravel of Legend : entre histoire et aventure

Près de 300 km de long, 4 départements et 87 communes traversées, un départ sur la plage au petit jour, un cadre historique… C’est la carte de visite à la fois alléchante et impressionnante du Gravel of Legend, une toute nouvelle épreuve de gravel qui aura lieu le 25 juin prochain. Le tracé ne sera dévoilé officiellement qu’à la dernière minute, mais il y a quelques semaines, nous avons pu partir en reconnaissance exclusive sur le parcours avec l’équipe d’organisation. Suivez le guide !

Le Gravel of Legend s’inscrit dans le cadre du festival Nature is Bike, un tout nouvel évènement dédié au gravel qui aura lieu pour la première fois à Angers du 25 au 27 juin prochain. Au programme, 3 jours de randonnées, de courses, de salon, de rencontres et de conférences autour de cette nouvelle forme du vélo aujourd’hui en plein essor.

De nombreux parcours et formats sont prévus pour que tout le monde y trouve son bonheur, mais c’est bien le Gravel of Legend qui fait figure d’épreuve reine. Épreuve mais pas compétition d’ailleurs, car si le parcours est rythmé par des barrières horaires, il n’y aura ni chronomètre officiel ni classement à l’arrivée.

On pourrait également parler d’aventure, car le Gravel of Legend se courra en semi-autonomie : le suivi de la trace se fera par GPS (pas de balisage sur le parcours) et aucun ravitaillement en eau ou nourriture n’est prévu par l’organisation. Aventure aussi car le Gravel of Legend veut rendre hommage au débarquement en Normandie des forces alliées lors de la Seconde Guerre Mondiale et emprunte un parcours chargé d’histoire.

Le parcours partira en effet d’Arromanches-les-Bains et plus précisément de sa plage, Gold Beach, l’une des 6 plages du débarquement. Gold, comme l’acronyme de Gravel Of Legend… Entre petites routes, chemins de terre et voies vertes, il descendra ensuite jusqu’à Angers, d’une façon toutefois plus directe que la voie de la Liberté suivie par les soldats alliés, de manière à garder un kilométrage « raisonnable ». Enfin, raisonnable, façon de parler.

A titre personnel, 278 km d’une seule traite ne rentre pas vraiment dans ce que je considère comme « raisonnable ». Pourtant, c’est bien ce que devront avaler les participants le jour J et peut-être même un peu plus, puisque ce kilométrage était celui annoncé par l’organisation avant reconnaissance sur le terrain. Il reste donc sujet à ajustements, notamment à l’issue de notre périple qui sera le premier test grandeur nature du parcours. Affaire à suivre…

Dans le vif du sujet

Lundi. J’arrive après quelques heures de train à Caen où je retrouve l’équipe de Nature is Bike et nous filons dans la foulée à Arromanches, notre point de départ du lendemain. Sur place, nous retrouvons les autres membres de l’aventure.

Sur le vélo, je serai accompagné par Billy Ceusters de Specialized France, partenaire de l’évènement, et Renaud Palate, à la double casquette d’ambassadeur pour le magasin Hot Wheelz à Bruxelles (le 1er concept store Specialized en Europe) et d’ambassadeur Nature is Bike. Petite anecdote à propos de Renaud qui parlera à nos lecteurs belges, l’homme s’est tracé un parcours gravel de 200 km en forêt de Soignes qui n’emprunte pas deux fois le même chemin. Dire qu’il est habitué à ce genre de périple serait un euphémisme…

Pour votre serviteur, c’est tout l’inverse ! Je ne rechigne jamais à monter sur un gravel, bien au contraire, car j’aime beaucoup ce côté « vélo de route joueur », mais je n’en fais pas très souvent et surtout, ma dernière sortie de plus de 100 km remonte à 2016. La région est certes moins accidentée que mon terrain de jeu habituel des Alpes du Nord mais tout de même, serein n’était pas vraiment le meilleur qualificatif pour décrire mon état d’esprit ce matin.

Côté matériel je roulerai pour l’occasion sur un Diverge, le gravel polyvalent de Specialized. Nous l’avions découvert l’année dernière dans sa version haut de gamme Pro (article à retrouver ici) et je serai ici sur le modèle Comp Carbon, un peu plus accessible avec son tarif de 4 499 €. Seule différence avec le modèle de série, les pneus : pour cette aventure, Billy Ceusters a remplacé les très roulants Pathfinder en 700×38 par des Tracer un peu plus larges (700×42) et cramponnés.

Dans la soirée, Louis Percet de Nature is Bike nous présente un peu plus en détails le parcours et ce que nous allons devoir affronter durant ces 3 jours. 3 jours ? Oui, car le tracé a été divisé en trois étapes pour cette reconnaissance, de façon à être un peu plus tranquille sur le vélo. N’oublions pas que nous sommes à la sortie de l’hiver et que sans parler de la préparation physique différente du mois de juin, la nuit tombe encore tôt.

J’apprends au passage que le kilométrage a été recalculé et que le premier jour fera finalement 130 km au lieu des « environ 100 km » initialement annoncés. Ça va piquer comme mise en jambe !

Arromanches – Domfront : les mille et une facettes de la Normandie

Le lendemain, le réveil sonne à 5 h du matin pour profiter du lever de soleil sur la plage. La scène est splendide et on en prend plein les yeux, mais c’est aussi une façon de se mettre dans l’ambiance de ce que vivront les participants le jour J.

Le départ sera en effet donné à 6h31 en référence à l’heure H fixée pour le début du débarquement des troupes américaines sur les plages d’Omaha Beach et d’Utah Beach. Ici, à Gold Beach, on est sur le secteur des forces anglaises qui sont arrivées un peu plus tard (7h20-25), mais qu’importe, le symbole est là.

Impressionnante en plein jour, la plage d’Arromanches est encore plus spectaculaire au petit matin. Sur le sable encore dur grâce à la marée descendante, on navigue entre les falaises et les restes du port Mulberry, qui a permis d’acheminer hommes, vivres et matériel tout au long de la bataille de Normandie.

Les chiffres donnent le tournis : on parle de 500 000 véhicules, 2,5 millions d’hommes et 4 millions de tonnes de matériel débarqués en 100 jours. Pour le port en lui-même, conçu à partir de caissons flottants dont certains sont encore visibles aujourd’hui, on parle de 600 000 tonnes de béton, 15 km de routes flottantes et pas moins de 33 jetées.

Toutefois, les participants n’auront pas vraiment l’occasion d’apprécier l’ambiance du lieu car dès la sortie de la plage, la trace tourne à gauche et emprunte une petite rue pavée en côte, avec un passage à 18 %. Sympa comme échauffement ! Après un bref replat, la pente se dresse à nouveau pour rejoindre un autre lieu de mémoire en haut des falaises. A peine le temps d’apprécier la vue sur la Manche et au loin la péninsule du Cotentin qu’on sort du village pour prendre la direction des champs. Ça y est, le Gravel of Legend commence !

Le début de parcours est gentiment vallonné et très agréable, l’ambiance est bucolique. On alterne chemins entre les champs, singletracks et petites routes pour une mise en jambe en douceur.

Cependant, cela ne dure pas longtemps. Après une quinzaine de kilomètres, on entame une partie de transition qui doit nous permettre de contourner Caen pour rejoindre la Suisse Normande. Sur environ 30 km, on navigue au milieu des champs sur des chemins au rendement douteux et exposés au vent. Pas de chance pour nous, ce dernier était bien présent lors de notre passage et il venait de la terre, donc de face ou 3/4 face en permanence. De quoi dépenser pas mal de forces dès le début du parcours, on espère qu’il soufflera dans l’autre sens fin juin au moment de l’épreuve.

Au sud de Caen, c’est le bocage normand. On rentre dedans presque sans s’en apercevoir mais on enchaîne bien vite les vallons, les belles côtes, quelques descentes joueuses et à nouveau de jolies petites routes. Physiquement, c’est toujours assez exigeant mais la diversité des chemins et l’environnement beaucoup plus préservé que sur la section précédente rendent les choses bien plus agréables. On oublie aussi la guerre, jusque-là bien présente avec de nombreux mémoriaux.

Après une quinzaine de kilomètre de ce traitement, on arrive à Amayé-sur-Orne. Sur la carte, un village normand comme un autre, mais sur le Gravel Of Legend, ce sera le premier point de passage / barrière horaire des 4 que compte le parcours. Ici, les participants devront faire tamponner leur passeport G.O.L.D. avant de repartir, un précieux sésame qui reprend les informations essentielles autour du parcours mais qui fera aussi office de beau souvenir une fois tous les tampons acquis. C’est aussi un clin d’œil à l’histoire de la région, puisqu’il reprend le format du Pocket guide to France fourni aux soldats américains avant le débarquement.

5 kilomètres plus loin, on rejoint la Voie Verte de la Suisse Normande. Aménagée le long d’une ancienne voie ferrée qui suit l’Orne (donc loin des routes la plupart du temps), ce tracé de 40 km relie Caen à Condé-en-Normandie et constitue une section de la Vélo Francette, un itinéraire pensé pour les cyclistes qui relie en 600 km Ouistreham à la Rochelle. La Vélo Francette, nous allons justement la suivre en bonne partie jusqu’à Angers, mais pour l’instant, on profite de ce passage sur la Voie Verte de la Suisse Normande pour se reposer et tourner un peu les jambes.

C’est tout plat, le bitume est d’excellente qualité et ça fait du bien de souffler un peu après ce début de parcours. Bon, avec une voie ferrée désaffectée juste à côté, il ne nous a pas fallu bien longtemps avant de délaisser ce revêtement idéal pour retourner se faire secouer, cette fois au milieu des rails…

Ancienne voie ferrée oblige, le tracé passe à proximité de vestiges industriels divers et variés dont certains sont particulièrement impressionnants. Pas sûr que les participants aient le temps de les apprécier le jour J mais cette section du parcours peut aussi se (re)faire de manière plus tranquille avant ou après l’évènement, éventuellement en famille.

Le village de Clécy marque l’entrée dans le périmètre de la Suisse Normande, cette région au relief plus torturé qui tranche avec le reste du paysage normand. Nous sommes même accueillis par des parapentes, une vision plutôt insolite au milieu des terres dans cette partie de la France, mais les locaux savent que les falaises autour de Clécy sont autant de sites réputés pour la pratique du vol libre.

On quitte alors la voie verte pour prendre une route et bientôt retrouver les chemins, pour l’une des deux longues côtes du jours : celle du golf de Clécy-Cantelou. Sur le papier, rien de bien méchant avec environ 3,5 km pour 150 m de différence d’altitude entre l’entame et le sommet, mais sur le terrain, c’est une autre histoire. La pente est très irrégulière, on redescend même au milieu, et le revêtement n’est pas en reste : du chemin terreux, du chemin caillouteux, du goudron… Il ne faudra pas s’enflammer le jour J, d’autant qu’elle est placée après « seulement » 80 km et qu’il reste encore des difficultés à franchir après celle-ci.

Derrière, le parcours reste en effet vallonné avec de nombreuses petites montées, jamais bien longues mais souvent un peu pentues et sur des chemins assez mous. On entre au passage dans le département de l’Orne, peu avant Cerisy-Belle Etoile où nous attend la seconde « grosse » montée du jour. Du village, on grimpe jusqu’en haut du Mont Cerisy (ou Mont de Cerisy) qui sera également le point culminant du jour avec ses 276 m. Cette fois, les chiffres semblent un peu plus sérieux (1,8 km à 7,5 % de moyenne) mais tout passe très bien car la montée se déroule intégralement sur route, avec une pente presque constante.

En haut, nous sommes récompensés par un passage devant les monumentales ruines du « château de Cerisy », en réalité un manoir construit dans les années 1870 et détruit par un bombardement en 1944.

Une descente puis un peu de vallonné au milieu des champs nous font franchir le cap des 100 km et nous emmènent jusqu’à Flers, où nous retrouvons la Vélo Francette et les chemins dédiés au vélo. Pas de goudron cette fois, le revêtement est constitué de terre dure type chemin cendré mais le rendement reste excellent et on file sur ces 20 derniers kilomètres jusqu’à Domfront, ancien bourg médiéval qui s’est bien développé depuis. Ce sera le deuxième point de contrôle du parcours, mais pour nous, c’est la fin de notre première étape !

Domfront – Laval : changement de décor

Une courte descente dans un chemin, un joli (mais étroit) petit pont et nous voilà sortis de Domfront, à l’assaut du deuxième jour et de la suite du Gravel of Legend. Le profil est bien plus roulant que la veille, avec des chemins plats et un revêtement en gravier stabilisé qui permet de filer sans effort.

Plus loin, un bref passage de 7-8 kilomètres sur de belles et tranquilles petites routes permet de « s’aérer » un peu et de varier les plaisirs, avant de retourner sur la trace des anciens chemins de fer de la Mayenne.

C’est plus monotone que la veille mais aussi beaucoup plus facile malgré un léger vent de face lors de notre passage et cela permet, au choix, de se détendre les jambes ou de reprendre un peu de marge sur les barrières horaires après toutes les difficultés de la première partie de parcours.

La fin de parcours et l’approche de Laval, le troisième point de contrôle, redonnent un peu de variété bienvenue à cette section de l’itinéraire. On alterne routes, chemins de ferme, chemins dans les bois et petites bosses jusqu’à Saint-Jean-sur-Mayenne, où l’on rejoint les bords de la… Mayenne, c’est dans le nom, au niveau de la belle écluse de La Grande Longueraie.

Le cadre est splendide et offre de quoi s’amuser un peu, même si les participants n’auront probablement pas à la tête à ça le jour J. En effet, ils devraient se situer autour de la marque des 200 km à cet endroit. Déjà une belle aventure, mais il reste encore un tiers du parcours à faire !

En ce qui nous concerne, notre journée s’arrête à Laval, quelques kilomètres plus loin sur la Mayenne. A ce sujet, difficile de ne pas laisser un mot sur l’auberge des Remparts qui nous a accueillis pour la nuit. C’est un peu hors sujet dans la mesure où le Gravel of Legend se court d’une traite, mais le lieu nous a tous marqués et après tout, il peut très bien être une halte pour les suiveurs et les familles des participants.

Le lieu est né en 1607 mais sa forme actuelle est plus récente puisqu’elle ne date que de 2015. On la doit à Nicolas Croibier, maître des lieux depuis 17 ans et passionné d’hôtellerie mais aussi de chine. Dans l’Auberge des Remparts, il a réuni les deux pour créer un véritable foyer chaleureux avec une ambiance hors du temps, comme bloqué quelque part entre le milieu du XIXe siècle et les années 1970 selon les pièces. Une cabinet de curiosités en guise de salon et réception, Maurice le squelette (de l’ancien propriétaire) pour recevoir les visiteurs et 12 chambres aux noms aussi évocateurs que « Le L manquant », « Couture hier », « Pschiittt et roudoudou » ou encore « Studio 14 » composent l’hôtel, qui évolue en permanence au gré des acquisitions de son tenancier.

Laval – Angers : final bucolique

Notre dernière étape commence en même temps que les 100 derniers kilomètres de l’itinéraire, sur le très agréable chemin de halage de la Mayenne. Sur ce sol dur légèrement gravillonné, on avance aussi vite que la veille mais on s’amuse beaucoup plus sur le vélo. Le tracé est joueur avec de petits mouvements de terrains, des virages et quelques relances, il y a moins de traversées de routes et le paysage se fait beaucoup plus varié.

Au fil des kilomètres, les prés, collines et châteaux se succèdent sur notre droite tandis que sur notre gauche, la Mayenne ne nous quitte pas. Parsemée de pontons, de petites îles et de nombreuses écluses toutes plus belles les unes que les autres, certaines littéralement fortifiées, la rivière nous accompagne et sera le fil conducteur de cette fin de parcours.

A hauteur de Château-Gontier, dernier point de contrôle avant l’arrivée, on quitte un temps le chemin de halage pour un détour par la rive gauche. De ce côté, le tracé est plus éclectique, on passe par un single à peine assez large pour contenir nos pneus, par des petites routes, par une brève (mais raide !) montée sur un chemin de ferme…

On retrouve la rive gauche et le chemin de halage à Daon, une grosse dizaine de kilomètres plus loin. Le décor s’urbanise doucement, on traverse plusieurs villages et leurs ports de plaisance. Pour nous, c’est aussi l’occasion d’une pause pique-nique bien méritée…

Quelques kilomètres plus loin, à l’écluse de Sautré, une occasion inédite s’offre à nous : faire fonctionner l’écluse ! Un plaisancier en approche, un mécanisme pas facile d’accès depuis le bateau et un éclusier absent, voici les ingrédients qui nous ont conduits à nous improviser stagiaires éclusiers (sous les ordre du bateau) le temps de quelques minutes. Pas sûr toutefois que les participants auront le temps de s’adonner à ce genre d’activité le jour J !

Le chemin de halage nous emmène finalement aux portes d’Angers après avoir longé l’île Saint-Aubin, à l’extrémité de laquelle la Sarthe et la Mayenne se rejoignent pour former la Maine. Ça y est, on arrive ! Il faut bien reconnaître que l’entrée dans la ville n’est pas le plus joli passage du parcours mais le compteur affichera à ce moment près de 300 km pour les valeureux qui auront tenu jusqu’au bout, de quoi savourer le moment même si le cadre ne rend pas justice aux paysages traversés depuis Arromanches.

Une dernière relance pour passer sur le pont Confluences et il n’y a plus qu’à se laisser descendre sur le festival, où sera placée la ligne d’arrivée. Le Gravel of Legend est bouclé ! Pas de passage dans le vieil Angers ou devant le château pour cette épreuve, l’organisation a préféré épargner les participants après cette épopée en leur évitant la terrible Montée Saint-Maurice, face à la cathédrale éponyme. En revanche, d’autres parcours y auront droit…

Le bilan

A l’issue de ces trois jours, le GPS affiche au total 370 km et environ 17h30 de selle. Une belle semaine, mais on avait pas dit 278 km au briefing lundi soir ?

C’est là aussi l’intérêt de ces reconnaissances, permettre à l’organisation de vérifier sur le terrain certains détails ou informations théoriques. La distance a donc été revue à la hausse et on parle désormais de 300 km tout rond pour boucler le Gravel of Legend. Pour nous, le reste est dû aux photos et au tournage de la vidéo, qui ont tendance à rallonger un peu (beaucoup ?) les journées, tant sur le plan horaire que kilométrique.

Si cette reconnaissance était une belle aventure, et à titre personnel une belle découverte de la région, que dire de ce que vivront les participants dans un mois et demi. 300 km, cela ne s’improvise pas et ici encore plus que sur d’autres épreuves, la gestion de l’effort sera primordiale. En effet, on peut réellement diviser le parcours en deux parties : une première de 100 km accidentée et usante suivie de 200 km beaucoup plus rapides et faciles. Il faudra jouer finement pour garder de l’énergie de façon à être efficace sur la deuxième section sans trop perdre de temps sur la première…

Pour les prochaines éditions, Nature is Bike gagnerait toutefois à ajouter un peu de plus de variété sur la deuxième partie du tracé et à suivre un peu moins les véloroutes (même si on comprend ce choix, tant pour des raisons de sécurité que de promotion de ces itinéraires) pour partir réellement à l’aventure. Néanmoins, le Gravel of Legend est déjà une très belle épreuve sous sa forme actuelle et mérite de réussir ses débuts.

Bien qu’exclusif et sélectif par son format, le Gravel of Legend s’inscrit à merveille dans la « culture gravel » qui mêle longues distances, variété des terrains et découvertes. Cependant, au-delà du parcours et du concept, c’est le cadre qui lui confère tout son intérêt. Aujourd’hui, il n’existe pas de festival gravel de référence sur notre territoire comme c’est le cas pour le VTT et on salue la décision de Destination Angers, l’office de tourisme de la ville, d’avoir créé tout un évènement autour du Gravel of Legend. Permettre aux pratiquants de se retrouver et d’élargir leurs horizons, c’est en effet une des clés pour pérenniser un sport.

De mon côté, c’était une première et j’ai adoré l’expérience. Le parcours est relativement accessible et constitue une belle introduction au monde des (très) longues distances. Il est peut-être un peu tard pour se lancer aujourd’hui dans la préparation, mais si vous hésitiez, sachez que les inscriptions sont encore ouvertes. Sinon, on espère que cela aura au moins attisé votre curiosité pour la pratique et pour le festival Nature is Bike !

Si vous n’êtes pas encore rassasiés, découvrez d’autres images de notre reconnaissance en vidéo :


Le Gravel of Legend, infos pratiques

Où : le festival se tiendra à Angers, sur la plaine évènementielle Saint Serge

Quand : le 25 juin pour le Gravel of Legend et du 25 au 27 juin 2021 pour le festival

Matériel conseillé : le règlement de l’épreuve rend l’utilisation d’un vélo de gravel, c’est-à-dire avec cintre recourbé et pneus de section comprise entre 32 et 47 mm, obligatoire. Pour l’organisation, c’est une façon de contrôler le nombre d’inscription sur cette première édition. Côté pneumatique justement, une section autour de 40-42 mm nous paraît bien adaptée pour le profil du Gravel of Legend. Choisir plus petit permettra d’être un peu plus efficace sur les 200 km roulants du parcours mais fera perdre beaucoup en confort, en sécurité et en performances sur les 100 premiers kilomètres, les plus importants de cette aventure.

En cas de météo sèche, un profil roulant comme les Specialized Tracer qui équipaient nos Diverge conviendra très bien mais si de la pluie est prévue juste avant ou pendant l’épreuve, il faudra monter plus cramponné sous peine de vivre un début de parcours très compliqué.

Plus d’informations sur l’épreuve :natureisbike.com/gravel-legend/

Plus d’informations sur le festival :natureisbike.com

Photos Pauline Ballet

ParLéo Kervran