Découverte | En e-bike autour de Verbier

Après quelques kilomètres vallonnés en fond de vallée, la pente se dresse pour une montée d’environ 800 m de dénivelé positif jusqu’au col du Lein, un site bien connu de la région. Notre groupe est très hétéroclite et les guides ont à ce titre choisi une montée qui ne présente pas de grandes difficultés technique, mais comme souvent ici, ça monte raide !

Un petit bout de route puis de piste pour finir et nous arrivons au col, où la buvette du Col du Lein nous attend pour le déjeuner. Les spécialités proposées ? Polenta gratinée ou croûte au fromage, heureusement qu’on est en e-bike ! Au passage, signalons également qu’une borne de recharge pour e-bike est installée juste sous la buvette. Il en existe 19 sur le territoire, placées à des points stratégiques et enlevées chaque année avant l’hiver pour les préserver des mauvaises conditions. Si vous comptez les utiliser, l’idéal est de venir avec son chargeur, mais on peut aussi se renseigner auprès des buvettes, restaurants ou autres bâtiments importants à proximité, certains disposent d’une petite réserve de chargeurs.

En attendant que tout cela soit prêt, je ne résiste pas à l’invitation d’Olivier Grossrieder, double vainqueur du E-Tour du Mont Blanc (la « vitrine » du festival, une course par étape de 3 jours pour un total d’environ 300 km et 15 000 m de D+), qui me propose de descendre un peu sur un single connu des locaux. Après un début rapide et bucolique à la limite entre forêt et alpage, la pente s’accentue et le sentier se fait plus technique.

Manque de chance, nous rencontrons rapidement deux randonneurs âgés pas très contents de nous voir descendre par là en vélo (ou en e-bike ?) et, pour le dire poliment, pas vraiment ouverts au dialogue. Pourtant, nous sommes bien sur un chemin partagé, mais il semblerait que tout le monde ne soit pas vraiment d’accord avec la notion de « partage »… Dans le Valais, les règles sont les mêmes qu’en France, c’est-à-dire que sauf mention explicite d’une interdiction au départ, tous les chemins sont partagés.

Tant pis pour aujourd’hui, nous faisons demi-tour et nous rejoignons les autres pour le repas. En tout cas, si Olivier voulait me donner envie de revenir à Verbier pour explorer un peu plus les sentiers, c’est réussi ! Ces problèmes de cohabitation, l’organisation en a connu comme partout ailleurs, et s’ils sont de moins en moins courants, il est impossible de les faire disparaître en un claquement de doigt, il faut accepter que cela prenne un peu de temps.

Nous repartons ensuite direction la vallée. Le début de descente mêle passages sur piste et sections plus joueuses sur single dans la forêt, mais à mi-parcours, l’un de nos deux guides propose de scinder le groupe en deux : les moins expérimentés continuent par la piste tandis que nous repartons sur des singles.

On commence par du sentier très naturel et typé montagne, avec de longues traversées qui se terminent par des épingles, et à mi-parcours, le profil du chemin change complètement. On entre dans une espèce de toboggan géant, avec des compressions, des bosses, des virages en appuis, d’autres en aveugle et en dévers… Ça n’arrête jamais, c’est à la fois joueur et piégeux, mais lorsqu’on parvient à trouver le bon rythme, quel régal !

En arrivant dans la vallée, nous retrouvons le reste du groupe pour une petite visite/présentation de Val Plantes, une coopérative qui travaille principalement pour Ricola, la bien connue marque de bonbons aux plantes. On y apprend notamment que la coopérative, qui regroupe une quarantaine d’agriculteurs, a le label bio depuis 25 ans et cultive près de 50 espèces différentes sur 45 hectares. Au total, pas moins de 1000 tonnes de plantes fraîches sont produites par an, un résultat qui descend à 150 tonnes une fois les plantes passées par les circuits de séchage.

La journée se termine un peu plus haut, à la Brasserie de Vollèges située en plein cœur du village du même nom. Lancée en 2012 par 8 amis qui brassent sur leur temps libre, elle se diversifie petit à petit et vient d’ouvrir un café, le Sëtà Të (« assieds-toi » en patois valaisan). Objectif, proposer un véritable lieu de vie pour tous au milieu du village, qui manquait auparavant d’un tel espace. Les cyclistes et VTTistes sont également les bienvenus, et si vous remontez vers Le Châble, le café est idéalement placé puisque derrière, ce n’est plus que de de la descente !

Verbier ambitionne de devenir la « capitale mondiale de l’e-bike » et une chose est certaine, les institutions locales mettent tout en œuvre pour accueillir au mieux les pratiquants. Bien sûr, celles et ceux qui roulent en VTT classique sont aussi les bienvenus, mais les e-bikes imposent bien souvent des contraintes supplémentaires. On ne va pas vous le cacher, cette journée nous a surtout donnée envie de revenir dans le coin pour découvrir les belles traces VTT, car nous n’avons eu qu’un tout petit aperçu de son énorme potentiel. Ceci dit, on a aussi pu voir que sous ses airs austères et exigeants, la région sait aussi se montrer accessible aux vrais débutants en combinant l’utilisation de l’e-bike à des parcours intelligemment tracés. Et rien que pour ça, on félicite l’organisation.

Notons par ailleurs que Verbier et le Val de Bagnes viennent de lancer les « Verbier E-Bike Week-Ends ». Comme le Verbier E-Bike Festival, dont la troisième édition aura lieu du 12 au 15 août, ils sont organisés par l’équipe du Freeride World Tour (difficile de faire plus professionnel et expérimenté). Le principe est simple : tous les week-ends du 19 juin au 19 septembre, la station propose deux formules, Rando Gourmande et Parcours Découverte, pour découvrir le territoire. Le départ se fait du Shop Freeride World Tour au centre de la station et il est également possible d’y louer des e-bikes.

Plus d’informations : verbierebikefestival.com

Photos Raphaël Surmont