Découverte | Couleurs d’automne au Québec #2 : Lac Beauport et Sentiers du Moulin
Par Olivier Béart -
Voici la suite de nos aventures Outre-Atlantique ! Juste avant l’arrivée des premiers flocons, Vojo, Orbea et Sram ont eu l’occasion de partir pour le Canada et d’emmener Yohan, un de nos lecteurs, à la découverte de quelques-uns des plus beaux sentiers de vélo de montagne du Québec, en compagnie de ceux qui les ont créés et qui les entretiennent. Dans cette deuxième partie de notre trip, nous nous approchons des faubourgs de la ville de Québec, autour du Lac Beauport et des Sentiers du Moulin, là où beaucoup de citadins s’échappent pour s’adonner à leurs sports favoris, dont le vélo de montagne. Et on comprend pourquoi, tant ces lieux sont enchanteurs !
Après avoir découvert St-Raymond et Shannahan lors des premiers jours de notre escapade au Québec, nous poursuivons nos aventures en nous rapprochant de la ville de Québec. Comme notre trajet ne nous fait pas passer par de grands axes et par le côté urbain, impossible de se rendre compte que le centre-ville n’est qu’à quelques kilomètres à peine. Les routes sont larges, à l’américaine, mais à Mont-Cervin (ça ne s’invente pas), là où est fixé notre rendez-vous, on retrouve vraiment une ambiance de petit village.
Sur place, nous retrouvons nos guides du jour : Benoît Paradis et un autre très bon rider local, Antoine Caron, qui roule en Enduro World Series. Puis, il y a aussi Monk, le splendide berger-allemand de Benoît, qui avait une furieuse envie de se dégourdir les pattes en notre compagnie.
La veille, notre « gentil organisateur », Remy, avait échangé plusieurs messages avec les responsables du club local, qui s’occupe de tracer les sentiers… qui l’informaient qu’ils étaient en train de souffler les sentiers pour enlever les feuilles. Pour tout vous dire, je les ai pris pour des fous. C’est quelque chose qu’on ne fait quasiment jamais par chez nous, et je considérais cela comme tout à fait inutile. Jusqu’à ce qu’on commence à s’enfoncer dans les bois !
En quittant le parking de la brasserie Archibald, où on se réjouit déjà de manger à notre retour (non, non, on n’a pas choisi notre point de départ complètement par hasard), il faut bien avouer que les Européens du groupe ne comprennent toujours pas exactement pourquoi ils se sont donné tant de mal, les gars du coin, jusqu’à la nuit tombée. On monte sur une large piste, au milieu des luxueuses villas qui sont légion dans le coin.
Puis, on s’enfonce un peu dans les bois, et là c’est le choc. Autour de nous, tout est doré. En haut, en bas, ce ne sont que feuilles d’érable mortes. Et leur couleur incroyable donne une ambiance absolument magique au lieu.
Dans cet océan jaune-orange, un fin ruban brun se dessine : c’est notre sentier, que notre « Occam Squad » s’apprête à dévorer.
Mais dès qu’on s’écarte du singletrack (comme votre serviteur pour prendre ses photos, par exemple), on se rend compte que le tapis de feuilles est tellement épais qu’il serait tout simplement impossible de s’y retrouver sans le travail de soufflage réalisé la veille par nos amis. Imaginez : ils se sont tapés plus de 13km !
Et heureusement qu’ils ont fait cela, car le sol cache de nombreuses difficultés, à commencer par d’innombrables racines. Heureusement, les pneus gardent un certain grip car elles sont sèches et ce sont surtout les suspensions qu’elles mettent à l’épreuve. Quel plaisir de rouler ici en 29″ et sur des bikes récents, bien équipés de ce côté.
Dans leur ensemble, les sentiers du Lac Beauport sont très techniques et aussi particulièrement physiques. Les ascensions sont raides, quand il y a moins de racines ce sont les cailloux qui prennent le relais, et on n’est pas ici dans un bikepark, mais plutôt sur des sentiers roulés par les locaux. Et quand on voit le niveau d’Antoine Caron et de la bande, on comprend mieux pourquoi il faut rester concentré en permanence.
Les aménagements sont bien présents, mais ils sont discrets et pensés avant tout pour augmenter encore le plaisir de bons pilotes, que pour rendre le sentier accessible aux débutants ou même à un large panel de bikers.
Heureusement, il y a aussi de nombreux endroits plus bucoliques où une pause s’impose pour reprendre quelques forces. En tout, nos 15 petits kilomètres ici nous auront pris plus de 2h et donné l’impression d’en avoir roulé au moins 30 !
Yohan, le grand vainqueur de notre concours, n’en revient toujours pas d’être là, avec nous, au Québec. Il laisse toujours échapper autant de « woah » et de « c’est é-nor-me », et son enthousiasme fait plaisir à voir, d’autant que son bon coup de guidon lui permet vraiment de profiter au maximum des traces.
Allez, hop, une dernière (longue) dégringolade, et il est déjà temps de reprendre la route (après une petite pause repas – vous vous souvenez de la fameuse brasserie dont on parlait au début) pour aller non loin de là, au bikepark des Sentiers du Moulin, pour comprendre pourquoi ce lieu est en passe de devenir une référence pour le vélo de montagne au Québec.
Au bikepark des Sentiers du Moulin, nous sommes accueillis par Nicolas Sauvé, ancien snowboarder pro, vainqueur des X-Games en 2015 (excusez du peu) et en pleine reconversion dans le VTT, ainsi que par Eric Gagnon, le directeur des lieux, qui est aussi un excellent biker.
Ici, on change complètement de décor ! Exit les érables et leurs feuilles dorées, c’est le vert des fougères et des épicéas qui domine, tout comme le gris des troncs nus des petits bouleaux ainsi que du granit qui orne le sol en de nombreux endroits.
Aux Sentiers du Moulin, le bikepark compte 35km de pistes (dont 15 environ aussi exploitables l’hiver en fatbike). Cela peut paraître peu, mais en réalité, c’est déjà largement assez pour passer toute une journée quand on connaît le caractère exigeant des trails locaux. Il y en a pour tous les niveaux, mais comme (presque) partout au Québec, ce ne sont pas des sentiers pensés pour la vitesse, et on ne les avale pas sans effort les uns après les autres. D’autant qu’il n’y a pas de remontées mécaniques ici ! Un bon trailbike est plus adapté qu’un gros vélo, surtout que la montée est tout sauf ennuyante et vaut aussi vraiment le détour, même si elle peut se grimper de manière relax si on le souhaite.
Comme au Lac Beauport, il y a de la racine, mais on y a ajouté des passerelles, des sauts et des virages relevés pour rendre le tout encore plus amusant. Nous avons roulé sur les « black » et « double black » du coin : c’est du costaud ! Mais cela reste accessible avec un bagage technique de bon biker polyvalent, et avec des vélos à petit débattement.
Mais ce qui marque surtout ici, c’est l’énorme travail qui a été fait pour profiter au maximum des énormes blocs de granit qui font toute la magie de l’endroit. Le grip exceptionnel qu’ils procurent permet de se lancer dans des portions hyper raides et impressionnantes, d’avoir l’estomac qui se retourne dans tous les sens, mais de se dire une fois qu’on est passé : « Oh, finalement, ce n’était pas si terrible que cela… on va vite remonter pour recommencer cette piste. »
Au final, ce n’est que la nuit tombante qui aura raison de notre enthousiasme. Il faut ranger les vélos et se mettre en route. Mais heureusement, ce n’est pas fini. Nous prenons la direction d’un autre haut-lieu du VTT au Québec, dont le nom ne vous est certainement pas inconnu.
Ca y est ? Vous avez deviné ? Eh oui : pour la suite de notre trip, nous vous donnons rendez-vous au Mont-Ste-Anne, que nous vous ferons découvrir d’une façon tout à fait différente de la célèbre Coupe du Monde. A bientôt !
Lien utile : http://sentiersdumoulin.com/fr/accueil/
Les autres articles de notre trip :
– #1 : Saint Raymond et Shannahan
– #3 : Mont-Ste-Anne
– #4 : Bromont
– Le bikecheck de l’Orbea Occam piloté par Yohan, grand gagnant de notre concours
Pour ceux qui seraient tentés par l’aventure, LGB Organisations & Travel organise une nouvelle session à la découverte de ces magnifiques sentiers, du 26 mai au 2 juin 2018 !
Merci à Orbea et Sram d’avoir rendu ce trip possible.