Portfolio | Deux coupes du monde au Brésil : ce qu’on en retient
Par Léo Kervran -
La saison 2024 de coupe du monde XC est lancée, et elle est bien lancée ! Entre la découverte de nouveaux parcours, les enjeux de qualification olympique pour un certain nombre de pilotes, les conditions inhabituelles à cette période de l’année pour les athlètes de l’hémisphère nord et la tension des premières coupe du monde de la saison, ces deux semaines au Brésil furent riches en émotions et en enseignements. Voici ce que nous avons retenu avant le retour en Europe :
La course aux Jeux
A entendre certains ou certaines pilotes, leur résultat sur ces deux premières coupe du monde était presque accessoire dans l’absolu. Plus que de rentrer dans le top 10, de monter sur le podium ou de remporter la victoire, la première motivation pour une partie des athlètes les plus en vue au Brésil était de sécuriser une place dans leur sélection nationale pour les Jeux olympiques cet été.
On reviendra dessus bientôt dans un article pour vous expliquer en détail le processus et faire le point sur qui aura droit à quoi mais pour l’instant, retenez que même les meilleurs nations n’auront que deux places par course (et non trois comme à Tokyo) pour les Jeux Olympiques.
Les USA, avec Haley Batten, Kate Courtney, Savilia Blunk, Gwendalyn Gibson voire Kelsey Urban ? La France, avec Victor Koretzky, Jordan Sarrou, Joshua Dubau, Thomas Griot, Titouan Carod voire Maxime Marotte et Adrien Boichis ? La Suisse, avec Nino Schurter, Mathias Flückiger, Filippo Colombo, Thomas Litscher voire Lars Forster chez les hommes et Alessandra Keller ainsi que les trois médaillées de Tokyo chez les femmes (Jolanda Neff, Sina Frei et Linda Indergand) ? A chaque fois, il ne faudra en retenir que deux.
Le processus de qualification olympique et d’attribution des places se clôturera le 26 mai, au soir de la coupe du monde de Nove Mesto, mais ça ne laisse que deux mois avant les épreuves XC à Paris. Trop juste pour planifier sereinement son entraînement et c’est pourquoi, pour la plupart des athlètes concernés, ces deux courses au Brésil faisaient figure de dernière chance pour performer et se mettre en avant afin d’obtenir cette sélection « officieuse » si convoitée et se projeter vers l’avenir.
Ainsi, Jenny Rissveds expliquait après sa victoire à Mairiporã qu’elle avait tiré parti de cette pression pour s’économiser pendant la course : alors qu’elle est déjà assurée de sa place dans la sélection suédoise, elle a laissé Haley Batten et Savilia Blunk, à la recherche de bons résultats pour leur fédération, rouler en tête et assumer le rôle de meneuses d’allure pendant l’essentiel de la course, lui permettant ainsi de rester dans les roues et de dépenser un peu d’énergie.
Chez les Américaines justement, Haley Batten et Savilia Blunk ont nettement pris l’ascendant sur ces manches d’ouverture et il serait surprenant de ne pas les voir cet été à Paris. Déjà aux avant-postes en fin d’année dernière, elles n’ont fait au Brésil que confirmer tout leur potentiel. La blessure de Gwendalyn Gibson à Mairiporã a encore simplifié les choses, tandis que Kelsey Urban a montré qu’elle sera une remplaçante de choix si besoin mais est probablement encore un peu juste pour la sélection. Dommage pour Kate Courtney, qui a ouvert la voie à cette nouvelle génération américaine en XC et qu’on ne verra probablement pas aux JO… Mais elle pourrait encore viser les jeux de la prochaine olympiade puisqu’ils auront lieu chez elle, en Californie !
Et du côté des Français ? Aujourd’hui, la balance semble pencher en faveur de Victor Koretzky et Jordan Sarrou. Avec ses performances en deuxième partie de saison 2023, le premier était déjà presque assuré de faire partie de la sélection et son « festival » sur ces deux manches d’ouverture n’a fait que le renforcer. Le leader de la délégation française, c’est lui ! Derrière, les choses étaient plus ouvertes mais Jordan Sarrou a marqué de gros points au Brésil. Régulier, sur le podium à chaque fois, il « profite » en plus de la blessure de Joshua Dubau qui était son plus gros adversaire à ce stade. Carod et Marotte pas à leur meilleur niveau, Griot handicapé par des problèmes mécaniques quand il ne prend pas un mauvais départ et le coup de poker de Boichis qui n’a pas fonctionné… Les choses semblent bien engagées pour Jordan Sarrou !
Le festival Koretzky
Impossible de ne pas avoir le nom de Victor Koretztky qui résonne en tête à la fin de cette tournée brésilienne pour l’ouverture de la coupe du monde de cross-country 2024 ! Deuxième sur le XCO de Mairiporã et celui d’Axará, 4e sur le XCC de cette première manche et victorieux sur le XCC de la seconde… Victor Koretzky a prouvé son (très) bon état de forme en ce début de saison.
Il faut dire que l’on avait eu quelques indices avec les courses préparatoires où le Français s’est aligné… puisqu’il les a simplement toutes gagnées : Banyoles, Albenga et puis Marseille.
D’autant plus que le Français présente de tels résultats avec la manière ! Lors de l’épreuve olympique de Mairiporã, c’est son attaque en début de dernier tour qui va lancer les hostilités et débloquer la course. Il ira finalement chercher la deuxième place derrière son coéquipier Christopher Blevins.
Revenons également sur la course à rebondissements d’Araxà où Victor Koretzky s’appliquait à rester placé dans le trio de tête en début de course avant de décider de partir en solitaire à deux tours de l’arrivée. L’écart se creuse et on a l’impression que rien ne peut dévier le Français de la victoire… jusqu’à ce que dernier soit victime d’un déraillement. Il est ainsi repris par le groupe de poursuivants et tout est à refaire, le ciel vient de lui tomber sur la tête !
Avec une combativité sans faille, le pilote du Specialized Factory Racing arrache la deuxième place devant Jordan Sarrou et Alan Hatherly. Mentalité de guerrier, stratégie avisée et capacités techniques indiscutables, le Victor Koretzky millésime 2024 semble à point.
Nouveaux visages
Chaque début de saison amène son lot de surprise et au Brésil, on a pu voir quelques nouveaux visages dans les premières positions. Martin Vidaurre, Kelsey Urban, Simon Andreassen, Chiara Teocchi, Simone Avondetto ou encore Steffi Häberlin, voici quelques pilotes qu’on n’avait pas souvent (voire jamais) vus à ce niveau et qui seront surveillés de près à Nove Mesto dans un mois.
Avec Martin Vidaurre et Simon Andreassen, on ne parle pas de complets inconnus. Le premier a presque écrasé la catégorie U23 en 2021 et 2022 tandis que le second avait déjà remporté une coupe du monde, à Nove Mesto en 2020. Néanmoins, le Chilien n’a pas brillé dès son passage chez les Elites l’année dernière comme certains l’attendaient tandis que le Danois, champion du monde de route et de XC chez les Juniors, peine encore à faire autre chose que des coups d’éclat. L’année 2024 sera-t-elle la bonne pour les deux hommes ? A 24 et 26 ans ils ont encore du temps devant eux, mais s’ils ont maintenant bien intégré le rythme de la catégorie Elites, on devrait les revoir souvent cette année…
De la même façon, on vous conseille de garder un oeil sur Simone Avondetto. Champion du monde U23 aux Gets en 2022 (l’une des rares courses ayant échappé à Martin Vidaurre cette année-là), l’Italien a lui aussi pris le temps de l’apprentissage en 2023 et pourrait bien crever l’écran cette année. 6e puis 13e sur ces deux premières manches, il n’a certes pas animé les courses comme le Chilien mais de tels résultats pour une deuxième année seulement chez les Elites sont déjà très prometteurs. A suivre !
Pour Chiara Teocchi, c’est un peu différent. A 27 ans, l’Italienne commence à avoir quelques années d’expérience chez les Elites mais avant Mairipõra, elle n’avait jamais eu de résultat à même de confirmer le potentiel qu’elle avait laissé entrevoir chez les U23, où elle était une habituée du top 10 mondial. Après son magnifique coup d’éclat sur la manche d’ouverture la semaine dernière, 4e après avoir joué devant toute la course, elle a malheureusement chuté à Araxà (comme beaucoup de monde) et n’a pas pu rééditer la performance. Un nouveau top 10 à Nove Mesto pourrait apporter beaucoup pour la suite de sa saison et peut-être faire la différence entre un exploit isolé et le début d’une belle aventure.
Quant à Kelsey Urban et Steffi Häberlin, il faut suivre de (très) près le circuit mondial pour avoir déjà entendu ces noms. La première est américaine, a 25 ans, et entame sa troisième saison sous les couleurs du Team 31 Ibis Cycles Continental, le même que Jenny Rissveds. Vu de l’extérieur, peu de choses laissaient présager d’un grand potentiel sportif mais tout ne se joue pas toujours uniquement dans ce domaine, encore moins pour le Team 31. L’équipe a su voir au-delà des résultats pour faire confiance à la jeune Américaine, tout juste sortie des rangs U23 lors de son recrutement, et cela a payé.
Après deux années d’apprentissage plutôt anonymes, ralentie en plus par une blessure au dos qui l’a tenue éloignée des circuits pendant une grande partie de la saison en 2023, Kelsey Urban a fait une entrée remarquée aux avant-postes sur la tournée brésilienne. 8e à Mairiporã, 12e à Araxà après avoir impressionné tout le monde par ses qualités techniques, l’Américaine pourrait bien être l’une des figures montantes de la discipline.
C’est un peu la même chose pour Steffi Häberlin (ci-dessus dans la roue de Jennifer Jackson). A 26 ans, la Suissesse n’avait pas de véritable saison marquante à l’international avant de rejoindre le Team BMC l’année dernière, tout juste un ou deux coups d’éclat comme une 15e place au Mont-Sainte-Anne en 2022. Son recrutement faisait un peu figure de pari pour l’équipe mais celui-ci pourrait bien s’avérer gagnant. 12e à Mairipõra puis 7e du XCC à Araxà avant d’être victime de soucis mécaniques sur le XCO, elle devra encore faire ses preuves en Europe avec un plateau plus dense et le retour de certaines parmi les meilleures mondiales (Pauline Ferrand-Prévot, Puck Pieterse, Mona Mitterwallner…), mais voilà une belle manière de commencer la saison.
Jenny Rissveds et le Team 31, jouer au sommet
Simple coïncidence ou vraie belle histoire ? Au Brésil, le pays dans lequel elle a décroché le titre de championne olympique en 2016, Jenny Rissveds a réalisé le meilleur début de saison de sa carrière avec une victoire et une deuxième place. Si on l’a vue lever les bras à plusieurs reprises en XCC ces dernières années, la Suédoise était plus souvent placée que victorieuse en XCO depuis son retour à la compétition en 2019 (12 podiums, 1 victoire).
Son retour sur la plus haute marche du podium fait plaisir à voir et en 2024, le clin d’oeil avec les Jeux olympiques à venir est facile. Toutefois, les performances d’un ou d’une athlète sont aussi celles de son équipe et pour le Team 31 Ibis Cycles Continental, on aurait tendance à penser que c’est encore plus vrai qu’ailleurs.
Le nom de la structure fait référence à l’article 31 de la Convention relative aux droits de l’enfant des Nations Unies, qui prévoit que « Les Etats parties reconnaissent à l’enfant le droit au repos et aux loisirs, de se livrer au jeu et à des activités récréatives propres à son âge et de participer librement à la vie culturelle et artistique » et que « Les Etats parties respectent et favorisent le droit de l’enfant de participer pleinement à la vie culturelle et artistique et encouragent l’organisation à son intention de moyens appropriés de loisirs et d’activités récréatives, artistiques et culturelles, dans des conditions d’égalité ».
Pour défendre cet idéal, l’équipe a notamment organisé sur plusieurs coupes du monde ces dernières saison des « Kid’s Ride », où les jeunes vététistes de la région sont invités à venir partager une sortie vélo avec Jenny Rissveds, Kelsey Urban et consorts. En Suède, les actions sont encore plus nombreuses et s’étendent également hors saison.
L'équipe semble moins focalisée sur la performance pure et les résultats que d'autres mais elle démarre l'année sur les chapeaux de roues !
Dans sa communication, l’équipe se démarque également et semble moins focalisée sur la performance pure et les résultats que d’autres structures. Et cela fonctionne ! Entre Jenny Rissveds et Kelsey Urban, le Team 31 a démarré l’année sur les chapeaux de roues, sans que cela ne semble entacher la sérénité de l’équipe.
Il faut également mentionner que le Team 31 a recruté Zoe Cuthbert cette année, qui avait fait parler d’elle l’année dernière avec de beaux résultats chez les U23 sans aucune équipe pour la soutenir (lire Interview | Zoe Cuthbert : 22 ans, un van et des coupes du monde). En 2024, l’Australienne découvre la catégorie Elites et pour l’instant, ça se passe plutôt bien. A l’image de Kelsey Urban, on ne serait pas surpris de la voir plus haut dans quelques années, une fois l’apprentissage terminé. Travailler avec de jeunes athlètes et prendre le temps nécessaire, voilà encore un signe du bel esprit qui se dégage de cette équipe.
On ne gagne pas une course sur la start-loop mais on peut la perdre
Ayant originellement pour fonction d’étirer le peloton durant ce qu’on pourrait qualifier de tour 0, la start-loop est généralement une partie plus ou moins conséquente du parcours sur laquelle une déviation, plus ouverte et large que les singletracks de course, a été rajoutée. L’objectif est de lancer la course tout en évitant autant que possible les bouchons créés par l’effet de peloton.
On comprend donc aisément en quoi le placement durant cette start-loop est empreinte de conséquence pour le reste de la course : on ne gagne pas une course sur la start-loop mais on peut la perdre.
Le parfait exemple prend forme sous la personne de Christopher Blevins durant le XCO d’Araxá. Auteur d’un bon départ, le pilote du Specialized Factory Racing tente de grappiller quelques places lors d’un virage serré abordé en peloton durant la start-loop… et finit au tapis. Un petit obstacle au niveau du balisage aura eu raison du leader de la coupe du monde. Pour quelques petites secondes d’économisées, le voici désormais en queue de peloton. Tout est à refaire, mais impossible de prétendre à la victoire pour lui aujourd’hui.
Cependant, l’inverse n’est pas tout à fait vrai non plus : on ne gagne pas une course simplement sur la start-loop. C’est cette fois Luca Schwarzbauer qui se prête au jeu de l’illustration durant la même course : parti en force comme à son habitude, le pilote du Canyon Cllctv XCO pointe à la deuxième position en fin de start-loop. Pourtant trois tours plus loin, c’est à la 19e place que l’on retrouve le pilote allemand, et c’est finalement en 23e position qu’il croisera la ligne d’arrivée… juste derrière un certain Christopher Blevins ! La start-loop ne fait pas toute une course, elle y contribue seulement.
Kira Böhm et Riley Amos, témoins d’une génération
Si les courses Elites ont capté beaucoup d’attention de la part du public, à juste titre, la catégorie Espoirs méritait le coup d’œil également ! Sur ces deux premières manches, un scénario assez simple s’est installé : Kira Böhm et Riley Amos ont décidé de ne laisser aucune chance à la concurrence et de repartir avec l’ensemble des victoires, tant sur les formats courts que sur les épreuves olympiques.
Avec un schéma de course stratégique et bien ficelé, les deux leaders Espoirs de ce début de saison de coupe du monde partagent un mode opératoire similaire. A l’attaque franche et incisive à la vue de tous, Riley Amos et Kira Böhm y ont préféré des échappées en douceur au moment opportun. De manière générale sur ces quatre épreuves, on peut apercevoir que les deux athlètes ont patiemment attendu le moment opportun avant de hausser sensiblement le rythme, de telle manière que leurs adversaires ne puissent que difficilement riposter. Une manière intelligente et stratégique de courir, enseignement de toutes les courses que les jeunes athlètes ont pu visionner ?
Si le résultat et la façon d’y parvenir sont identiques, le passif des deux athlètes par contre diffère : Riley Amos est un habitué des podiums en compétitions internationales, en atteste sa deuxième place au classement général XCO et 3e place au classement général XCC l’année dernière, alors que Kira Böhm découvre les joies des victoires internationales cette année, avec ses premiers succès en coupe du monde (XCC et XCO confondus).
Plus d’excuse, vous avez désormais une (très) bonne raison de visionner les courses Espoirs !
Le Brésil ne déçoit jamais
Si le Brésil avait déjà réussi à séduire les pilotes et spectateurs de la coupe du monde de cross-country avec Petrópolis en 2021, force est de constater que cette tournée brésilienne aura réussi à tenir ses promesses et le niveau d’excellence attendu.
Il faut dire qu’entre le remarquable circuit de Petrópolis et la ferveur brésilienne des supporters, le Brésil est resté en mémoire comme une terre de choix pour l’organisation d’une manche de coupe du monde… ou plutôt deux ! En plus de l’ouverture de la saison à Mairiporã, c’est à Araxá que les pilotes internationaux avaient rendez-vous le week-end suivant. Une véritable tournée brésilienne pour inaugurer ces deux nouvelles destinations pour la coupe du monde de cross-country, qui figuraient déjà comme des spots de choix pour les pilotes locaux.
Si ces deux premières manches avaient lieu au Brésil, le contraste entre les deux parcours était saisissant. Manche d’ouverture, Mairiporã était conçu pour donner des courses intenses et maintenir le suspense en favorisant les groupes plus que les échappées solitaires, et présentant peu de passages techniques en montée ou sur le plat. Quelques obstacles artificiels en bois et un photogénique pierrier en descente avaient pour mission de mettre du peps sur ce circuit très roulant. En course, le résultat fut inégal : intéressante chez les femmes, hachée et avec une impression de suspense « artificiel » chez les hommes. L’idée devait être tentée mais il y aura peut-être des choses à revoir si le site revient au calendrier dans le futur.
En comparaison, le sinueux parcours d’Araxá a presque fait l’unanimité et le contraire aurait été étonnant. Décrit par les pilotes et les staffs comme technique, spectaculaire, excitant, difficile à rouler en course… le circuit de cette deuxième manche de coupe du monde a parlé avec son coeur. Avec ses nombreuses sections techniques remplies de sauts, drops, virages relevés, franchissements de pierriers et de rondins de bois… le tout au milieu d’une jungle luxuriante, impossible de ne pas être conquis.
On remarquera toutefois le nombre plus important de déconvenues, chutes, problèmes mécaniques et abandons sur ce circuit d’Araxá en comparaison avec le circuit plus placide de Mairiporã. L’autre facette d’un tel circuit amusant et spectaculaire est évidemment sa difficulté à le rouler à une allure de course et/ou en groupe, avec son risque de chute, de casse mécanique et sa difficulté à dépasser. Il y en aura donc eu pour tous les goûts en cette tournée brésilienne.
Qu’importe le circuit, un dénominateur commun demeure : la ferveur brésilienne qui a animé les supporters tout au long de la piste durant ces deux week-ends de course ! Ici, les pilotes sont traités comme de véritables superstars et sont très demandés par le public. Impossible de passer à côté de la case selfie et autographe. La récompense ? Un encouragement sans faille derrière la rubalise durant toute la durée de la course, et ce qu’importe la nationalité du coureur… Sauf si celui-ci est Brésilien, alors là, c’est encore pire ! On peut aussi remercier Henrique Avancini, qui a joué un rôle certain pour le développement du sport dans le pays et qui était encore impliqué dans l’organisation de ces deux épreuves même s’il ne court plus cette année.
Si cela dépasse évidemment les manches brésiliennes et touche davantage à l’organisation générale et aux droits de diffusion acquis par Warner Bros. Discovery, il nous faut mentionner la très bonne couverture et retransmission en direct de la course. Des angles bien choisis permettant de suivre le coeur de l’action, de magnifiques images, des ralentis de très bonne qualité… On s’est presque cru au Brésil durant ces deux dernières semaines. On pourra seulement regretter une réalisation qui se focalise parfois un peu trop sur certains groupes, en oubliant des batailles intéressantes ailleurs.
Résumé des podiums
Etape 1 – Mairiporã
XCO Elites Femmes
1- Jenny Rissveds (SWE, Team 31 Ibis Cycles Continental)
2- Savilia Blunk (USA, Decathlon Ford Racing Team)
3- Haley Batten (USA, Specialized Factory Racing)
4- Chiara Teocchi (ITA, Orbea Factory Team)
5- Jolanda Neff (SUI, Trek Factory Racing – Pirelli)
XCO Elites Hommes
1- Christopher Blevins (USA, Specialized Factory Racing)
2- Victor Koretzky (FRA, Specialized Factory Racing)
3- Filippo Colombo (SUI, Scott-Sram MTB Racing Team)
4- Jordan Sarrou (FRA, Team BMC)
5- Martin Vidaurre Kossmann (CHI, Specialized Factory Racing)
Etape 2 – Araxà
XCO Elites Femmes
1- Haley Batten (USA, Specialized Factory Racing)
2- Jenny Rissveds (SWE, Team 31 Ibis Cycles Continental)
3- Savilia Blunk (USA, Decathlon Ford Racing Team)
4- Alessandra Keller (SUI, Thömus Maxon)
5- Anne Terpstra (NED, Ghost Factory Racing)
XCO Elites Hommes
1- Simon Andreassen (DEN, Cannondale Factory Racing)
2- Victor Koretzky (FRA, Specialized Factory Racing)
3- Alan Hatherly (RSA, Cannondale Factory Racing)
4- Filippo Colombo (SUI, Scott-Sram MTB Racing Team)
5- Jordan Sarrou (FRA, Team BMC)
Classement général de la coupe du monde XC
Espoirs
Classement général XCO U23 femmes
Classement général XCO U23 hommes
Au classement général de la coupe du monde, pas de mystères. Invaincus au Brésil, Kira Böhm et Riley Amos ont tous les deux le maillot de leader solidement installé sur leurs épaules et comptent une centaine de points d’avance sur leurs plus proches poursuivants. 101 exactement pour l’Allemande, qui devance Emilly Johnston et Ginia Caluori, et 105 pour l’Américain qui est suivi par Bjorn Riley et Finn Treudler.
Elites
Chez les femmes, c’est serré en tête puisque Haley Batten a profité de son week-end parfait à Araxà pour ravir la tunique rouge et blanche à Jenny Rissveds, mais elle ne compte que 7 points d’avance sur la Suédoise. Savilia Blunk est 3e en observation tandis qu’Alessandra Keller pointe à la 4e place et Evie Richards à la 5e, quelques points devant sa coéquipière Jolanda Neff.
Du côté des hommes, c’est l’inverse ! A force de répondre présent partout, Victor Koretzky s’est installé en tête avec une belle marge de manoeuvre. Derrière en revanche, c’est ultra-serré puisque seulement 1 point sépare Simon Andreassen, 2e, de Christopher Blevins, 3e. Filippo Colombo est lui aussi dans le match avec 6 points de retard sur l’Américain et Jordan Sarrou, 5e, n’est pas loin non plus.
Après ces débuts palpitants outre-Atlantique, la coupe du monde de XC est sur le chemin du retour en Europe. On retrouvera les pilotes du 24 au 26 mai à Nove Mesto, le temple tchèque de la discipline ! De notre côté, on vous donne rendez-vous bien plus tôt avec l’ouverture de la coupe du monde de DH à Fort William (Ecosse) du 3 au 5 mai puis l’ouverture de celle d’enduro à Finale Ligure (Italie) la semaine suivante.
Texte Léo Kervran & Adrien Protano