Trans-Cascadia | Romain Paulhan & Débi Motsch : deux frenchies aux USA
Par Paul Humbert -
Petite épreuve d’enduro, la Trans-Cascadia se déroule depuis quelques années dans le « Pacific North West », non loin de Portland aux USA. Son concept : créer des sentiers qui s’inscriront sur des cartes officielles et profiter de 4 jours en pleine forêt pour organiser une course d’enduro par étapes. Nous avons choisi de vous en parler cette année car, pour la seconde année consécutive, des Français sont de la partie et les motivations des organisateurs méritent de voyager. Pour Vojo, Romain Paulhan et Débi Motsch nous parlent de la course et de ce qui les attend :
La Trans-Cascadia, c’est avant tout une course d’enduro « à l’aveugle » qui se déroule pendant 4 jours, mais la particularité de celle-ci est qu’elle est organisée dans un objectif plus large : participer à la création d’un réseau de sentiers et de pistes durable dans la région du Pacific North West.
Si l’ambition de Débi et de Romain sera de découvrir la dynamique des « trail-builders » locaux, ils auront également à coeur de bien profiter de la course, des paysages sauvages et de la communauté de riders particulièrement dense dans la région.
Pour vous accompagner dans la découverte de cette course et du projet que les organisateurs portent, il y aura Débi Motsch, une passionnée de VTT, coach et membre de l’association des Bikettes. Sur place, elle retrouvera Romain Paulhan, rider archi talentueux qui, après de nombreuses années de coupes du Monde de DH, s’ouvre à l’enduro tout en développant des activités de coach et de « trail builder ». On ne vous le cache pas, c’est le bureau français de Santa Cruz qui nous a parlé de cette course et ce n’est pas complètement un hasard si Débi et Romain roulent avec des vélos de la marque. Le projet était beau, ces deux riders sont sympathiques et habitués de ces lignes, nous avons donc décidé de partager leurs aventures. Avant de sauter dans l’avion, ils nous ont tous les deux écrit quelques mots :
Débi Motsch
Salut à tous ,c’est Débi ! La semaine prochaine, je participe à la Trans-Cascadia aux Etats-Unis, une course d’enduro qui me fait rêver depuis plusieurs années.
La Trans-Cascadia est réputée pour être une course « backcountry » qui se déroule sur la chaîne de montagnes au nord-est de Portland appelée « Cascade Mountain Range ». C’est loin du réseau et de la civilisation que les organisateurs et les bénévoles de la Trans-Cascadia construisent de leurs propres mains tous les sentiers sur lesquels nous roulerons pendant la course. Le but premier de cette démarche est d’établir une collaboration entre les marcheurs, les vététistes et les cavaliers. Ces aménagements servent aussi à adapter les sentiers aux vététistes pour que l’on s’amuse au maximum. Cet événement est réservé à 100 participants pour assurer une prestation de qualité. J’ai l’opportunité d’y participer grâce au soutien de Juliana et je suis vraiment impatiente de découvrir tout cela !
Ma préparation pour la Trans-Cascadia a été perturbée par une blessure mi août (luxation de l’épaule), mais j’ai rapidement eu le feu vert des médecins pour être sûre de pouvoir y participer, ouf ! Vous imaginez bien que je ne vais pas là-bas pour le chrono, mais je tiens tout de même à pouvoir en profiter et être un minimum prête physiquement vu les longues et belles journées de ride qui nous attendent. Au début de la convalescence, j’ai fait pas mal de randonnée et de home trainer. Ensuite, pendant ces trois dernières semaines, j’ai pu faire 4 sorties de vélo de route et 4sorties de VTT. Ça fait du bien de pédaler, après un été passé à faire du télésiège et à encadrer.
Quel plaisir de remonter sur le VTT, et en plus de découvrir de nouveaux endroits. C’est sur les hauteurs de Doussard (74) avec Paul (qui publiera ces lignes) et des amis que la reprise s’est faite. Le lendemain, direction le Semnoz, avec Coco et Momo, des copines Bikettes, puis dans le Beaufortain pour terminer sur de longues descentes.
Ces sorties m’ont permis de tester mon nouveau Juliana Maverick. C’est la toute première fois que je roule sur un 29’’, et j’en suis agréablement surprise en montée comme en descente : “Ça passe, j’ai les grandes roues ! »
Arrive le moment de préparer les affaires. Dans la « check list » de la Trans-Cascadia, on nous dit bien de tout prendre en double (voire triple), et surtout d’avoir des vêtements de pluie et chauds. Je me demande où je vais bien pouvoir faire rentrer ça, mais voilà, le vélo est emballé, le sac est bouclé !
Mardi, le réveil sonne très tôt pour le départ ! Une longue journée de trajet s’annonce. Dans l’avion je pratique mes activités favorites (après le VTT) : manger, dormir et regarder des films. À l’aéroport, je fais la connaissance d’Alex Pavon qui participe également à la course. On passe une journée à Portland avant de prendre la direction des bois, et je vous raconterai la suite quand nous aurons retrouvé du réseau !
Romain Paulhan
L’aventure Trans-Cascadia commence quelques jours après la Trans-Provence. On me propose de participer à cette course et j’accepte sans réfléchir. L’été a été bien rempli avec la construction d’un Trail Center à Bessans (73) et des camps de coaching à Morzine ! La Trans-Cascadia, c’est quatre jours d’enduro au beau milieu des plus belles montagnes de l’État de Washington, des trails tout frais, zéro réseau, le tout entouré de hippies et de champignons toute la journée. Y’a plus qu’à !
L’aventure commence après une belle et dernière journée passée à Whistler, mon périple annuel avec mes amis. On se lance une dernière fois tous ensemble sur Crabapple avec notre toute nouvelle Championne du monde « herself », Myriam- Pompon- Nicole, les Ruffin brothers, la Chill Zone « Frix, Maurice, Staque », Loïc, Lyle « El condor », Mattéo et Arnaud ou Justin, ça dépend de l’heure !
Le voyage aux US vers la Trans-Cascadia débute alors en rejoignant Downieville en Californie. Je voyage avec Max Schumann qui est rider et photographe, ainsi qu’une partie du staff Santa Cruz. Le village est super classe, ce lieu est atypique mais quelque peu abandonné. L’histoire du siège de comté de Sierra commence en 1849 quand les premières pépites d’or sont extraites de la « Yuba ». Le village devient l’un des plus riches de Cali en très peu de temps, des docteurs, dentistes, et de nombreux commerces y voient le jour ! Puis la législation Californienne interdit l’extraction hydraulique de l’or, la folie dorée s’éteint alors ! Downieville redevient un simple village du fin fond de la Californie.
C’est alors que Greg Williams, originaire du Nevada et issu d’une famille minière, essaye son premier VTT à Downieville. Après avoir gravi les 5000 pieds (1500m) et les quelque 26 miles (41km) de trottoirs, il découvrit les joies de la descente sur son village de vacances. Très vite, il trouve une solution pour amener les gens là-haut facilement, il met tout son argent de côté pour l’achat d’un van avec un rack sur le toit, l’histoire de Yuba Expeditions commence dès lors !
Si nous sommes ici aujourd’hui, c’est pour soutenir la passion de Greg et de ses copains du Sierra Trails qui travaillent pour relancer ce village vers un nouvel avenir. Ils font du VTT là-bas depuis 25 ans ! Aujourd’hui, il existe plus d’une trentaine de trails balisés, avec parfois plus de 2000m de dénivelé, les paysages y sont splendides et la terre est juste exceptionnelle. Nous sommes chanceux d’être présents juste après la pluie, ce qui rend le terrain parfait !
Nous logeons dans une petite cabane au bord de la « Yuba », des petites affiches sur les tribus Indiennes y sont accrochées aux murs, c’est chouette. Une bonne partie des trois cents employés de Santa Cruz, familles & copains de Downieville sont réunis ce week end pour une grande fête « Lure-A-Palooza » pour profiter tous ensemble de cette fin de saison. Nous sommes ici pour passer du bon temps, sur le vélo et au bord de l’eau avec une bonne bière « d’after ride » à la main.
Samedi soir, après une grande fête façon « hippie » où nous avons pu croiser des gens comme Monsieur Greg Minnaar, Sambo, Loosedog, Greg Evans et toute une belle équipe, on quitte Downieville pour reprendre la route vers Bend ! La route est belle et mon Bronson est prêt pour la Trans Cascadia.
See Yaaaa !
Photos : Max Schumann, PH