Déborah Motsch : mon premier ride en vélo de DH
Par Paul Humbert -
L’été s’installe et nous sommes nombreux à prendre la route de la montagne. Le VTT, ça vous connaît, mais peu d’entre nous ont vraiment l’habitude des vélos de descente. Intimidants, on doute parfois d’avoir les capacités à les piloter et on se demande souvent en quoi il sont différents de notre VTT traditionnel ! Après nous avoir guidés en Nouvelle-Zélande, en Nouvelle-Calédonie, dans le Valais et dans le Jura plus récemment, Déborah Motsch, la rideuse du Giromagny Enduro Team nous raconte sa première expérience en vélo de descente, un Santa Cruz V10 :
Depuis que j’ai troqué les tenues moulantes et les semi-rigides pour des shorts et des vélos tout-suspendus, je me balade sur les sentiers avec mon fidèle Transition Patrol qui représente tout ce qu’il me faut pour la pratique de l’enduro : un vélo pédaleur et joueur en descente. Mais pour le stage, j’avais l’obligation d’avoir un vélo de descente. Je n’étais pas trop rassurée à l’idée de rouler sur une telle machine qui me paraissait bien difficile à manier avec ces gros débattements. Pour autant, j’étais curieuse de voir ce que ça allait donner ! Après quelques coups de fil, j’apprends que Santa Cruz est en mesure de me prêter un V10 carbone. Wahouuuu je suis trop gâtée, je ne pouvais pas espérer mieux pour une première sur un vélo de DH !!
En arrivant mardi matin, je me suis ainsi rendue chez FB Freeride à Morzine, un revendeur Santa Cruz, pour récupérer le bike. Les mécanos étaient super sympas et ont pris le temps de faire quelques réglages qui différaient de ceux de mon vélo habituel : suspensions un peu plus molles et leviers de freins à peine plus bas. J’étais excitée comme une puce et je n’avais qu’une seule envie : dévorer le maximum de pistes possibles pour exploiter le potentiel de ce vélo !
J’ai alors retrouvé ma promo et notre formateur Damien Chaudron au télésiège des Chavannes aux Gets. Il m’aura fallu un peu de patience avant de dévaler une piste sans m’arrêter, car nous étions avant tout en formation, et passions pas mal de temps à travailler certains gestes de base comme la position, les virages, les sauts, les manuals,… Quel que soit le niveau des riders, il y a toujours des choses à améliorer. Tout le monde devait d’ailleurs être équipé de pédales plates, premier gros changement pour moi qui roule depuis des années en pédales automatiques !
Dès les premiers mètres, je me demandais bien comment j’allais faire pour piloter et pour me comporter sur un tel engin. Il m’aura finalement fallu une journée pour m’habituer au plus gros débattement, au guidon plus large, à la géométrie complètement différente et aux pédales plates. Plus je roulais et plus je me familiarisais avec la bête. Dans les passages techniques, dans les lits de racines, je me sentais prendre beaucoup plus de vitesse qu’avec mon Transition. Le gros débattement et la géométrie me mettaient en confiance en absorbant tous les chocs, à tel point que j’avais presque l’impression d’être dans un fauteuil.
C’est dans les sections accidentées qui ne nécessitaient pas nécessairement beaucoup de pilotage où, étonnamment, j’ai réussi à me faire le plus plaisir, contrairement à ce que je ressens sur mon vélo d’enduro sur lequel, habituellement, je préfère les parties techniques et presque trialisantes. Au final, on n’a pas trop besoin d’avoir de gros biscotos avec un vélo pareil ! Enfin… ça dépend tout de même des situations et de la longueur de la piste !
Changement de versant le jeudi, direction Super Morzine. J’avais hâte de voir à quoi ressemblaient ces pistes depuis le temps que j’en entendais parler ! On a dévalé plusieurs fois une piste bleue bien shappée avec une succession de virages relevés, parfaite pour bosser sur sa position. Plus je roulais sur cette piste, plus je parvenais à être fluide et à me faire plaisir avec le V10. Grâce à son poids plume et sa géométrie, j’arrivais à mettre plus d’angle dans les virages. Je manquais encore de confiance pour prendre de la vitesse dans les virages, chose que je sais pourtant faire sans souci sur mon vélo d’enduro. Cette piste donnait vraiment la sensation d’être sur un toboggan ! Il n’y avait qu’à se faufiler d’un virage à l’autre sans avoir à donner un seul coup de pédale. Un peu plus tard dans la journée, changement de décor et départ pour des pistes un peu plus techniques et plus typées enduro. Ça a été un peu plus difficile pour moi de manier le vélo sur ce genre de terrain. Ceci dit, j’étais bien contente de l’avoir dans les pentes raides !
À ma grande surprise, je suis globalement contente d’avoir pu rouler sur ce vélo. C’est peut être dans la tête, mais plus le vélo est gros, plus j’ose engager. J’ai réussi à enchaîner des passages que je n’aurais jamais imaginé faire avec un enduro. J’ai trouvé mes marques assez rapidement et ça a été une chouette première expérience en vélo de descente. C’est sûr que quelques jours ne suffisent pas pour exploiter tout le potentiel du Santa Cruz mais je serais curieuse de voir les progrès que je pourrais faire sur la durée, notamment au niveau des sauts et de la fluidité en général. C’est également un bon élément de progression dans le sens où, d’après moi, la pratique avec les deux vélos est complémentaire : l’enduro apporte la technique pour la descente, et la descente apporte la vitesse pour l’enduro !
C’est très intéressant de sortir de sa zone de confort et de rouler dans d’autres conditions. Au début je me suis quasiment retrouvée comme une débutante et je devais redoubler d’attention pour me concentrer sur ce que je faisais. Puis au fur et à mesure, les gestes devenaient automatiques et j’ai rapidement su trouver mes repères pour être presque aussi à l’aise que sur un vélo d’enduro ! Ce V10 a vraiment été top pour rouler en Bike Park, même pour quelqu’un qui, comme moi, n’avait jamais roulé sur un vélo de descente. Il faut tout de même garder un peu de patience sur les premières descentes le temps de s’habituer à ce nouveau gabarit, et ne surtout pas griller les étapes et voulant aller vite, partout, tout de suite !
À bientôt ! »