Bérengère en road-trip : destination Nouvelle-Zélande
Par Bérengère Boës -
Vous nous connaissez, nous aimons vous faire vivre au rythme des passionnés de notre sport. Aujourd’hui, nous suivons Bérengère, une Française qui après s’être investie à 100% dans son métier dans le milieu du vélo a décidé de plier bagage pour passer quelques mois en Nouvelle-Zélande. Plus qu’un « simple » récit de road trip dans la terre du milieu, elle nous raconte les raisons qui l’ont poussée à partir quelques temps et la manière dont elle a entrepris ce voyage. Fougères, chaleur et singletracks, elle nous raconte tout et nous fait rêver au passage:
Si je dois faire court pour me présenter, je dirais que je suis issue d’une famille de cyclistes et que j’ai toujours aimé le vélo sous toutes ses formes. Après quelques années en tant que journaliste et mon DEJEPS VTT en poche, je rencontre Max Commencal en 2012 sur l’Ile de La Réunion lors de la Mégavalanche de Saint Paul (trop authentique pour ne pas mentionner ce détail) et c’est là qu’il me parle d’un job qui collait parfaitement à mes attentes. Quelques semaines plus tard, me voilà en Principauté d’Andorre avec la charge de gérer l’écriture des fiches produits pour le web, la description des gammes de vélos et la gestion des réseaux sociaux.
Ayant facilement la bougeotte, étant accro aux évènements et compétitions VTT, j’ai rapidement voyagé un peu partout dans le monde. Dans les plus grandes destinations, on compte Taïwan, l’Afrique du Sud, l’Australie, l’Île de La Réunion, le Canada, les Etats-Unis en plus de nombreux pays européens où, avec mes collègues, nous prenions à coeur d’installer le plus beau stand du paddock pour y présenter les dernières nouveautés de la marque !
Seulement, après 4 ans à vivre à 100% pour mon travail, à enchaîner projets et trajets, j’ai réalisé que j’en oubliais l’essentiel : prendre le temps pour rouler au lieu d’être sur mes mails et devoir sans arrêt me connecter aux réseaux sociaux – le virus du siècle je crois. Je voulais prendre le temps pour mes proches sans avoir à écourter chaque moment car les events s’enchaînent les uns après les autres, bref, savoir décrocher pour mieux savourer.
Fin de l’été 2016, j’ai pris la décision de quitter la firme andorrane ainsi que mon appartement. Je voulais faire un break, je voulais voyager à mon rythme et rouler, rouler, rouler ! La destination Nouvelle Zélande n’a fait aucun débat. Mon ami John Parkin y est déjà parti deux fois deux mois et sa passion pour ces deux îles ne faisait qu’augmenter mon envie de filer tout là-bas. Comme il travaille en tant que freelancer dans la vidéo (John est derrière une grande partie des images estampillées RedBull dans notre sport, ndrl), il a la liberté de travailler d’où il le souhaite. Son unique obligation était d’être de retour pour la Coupe du Monde de Lourdes fin avril 2017 (et je vous invite d’ailleurs à aller voir ce beau spectacle). Nous voilà donc fixés sur les dates, nous partirons pour la période estivale, c’est à dire de décembre 2016, lorsque l’été arrive en NZ jusqu’en avril 2017.
Quatre gros bons mois nous attendent, pour rouler les plus beaux trails de NZ et découvrir de mes propres yeux la Terre du Milieu ! Le programme me réjouit, le ‘Visitor Visa’ en poche, il ne reste plus qu’à choisir mon nouveau vélo !
Forcément addict’ Commencal, j’ai roulé en Meta SX puis en Meta AM V4 ces dernières années. Ayant été fortement sensibilisée aux marques de caractère, j’ai été attirée par Juliana. Encore peu présente en Europe, j’ai été séduite par leur orientation fille mais qui, pour la première fois, ne se la joue pas trop ‘girly’. La réputation des cadres n’est plus à faire, leur marketing me plait : couleurs mates ultra élégantes, sans option Barbie pour une fois ! Quelques coups de fil par-ci par-là et je trouve mon Graal, un Roubion fraichement livré depuis la Californie, pouah, j’adore déjà !
Un peu de Sram, quelques louches de DT et un soupçon de Schwalbe sur mon vélo ; du Fox plein la valise pour la pilote et me voilà parée. Le top. Je suis « gâtée comme une princesse» pour reprendre les termes de ma mère ! Mais il est temps de se mettre en route.
Nous y sommes enfin, 6 décembre 2016 : bagages prêts, les premières gelées sont tombées en Alsace, ma terre natale, il est temps de prendre la direction d’Auckland avec comme objectif de la première semaine : trouver une voiture ! La meilleure option pour cette durée de voyage est d’acheter une voiture pour essayer de la revendre au même coût au moment du retour (ou du moins quasiment au même prix). Option break pour nous pour avoir suffisamment de place pour caser les vélos et, pourquoi pas, pour y passer quelques nuits à la volée. Contrairement à l’image qu’on se fait d’un trip en NZ, nous n’avons pas retenu l’option van car nous avons de bons plans logements à différents endroits du pays. Puis pour info, les lois néo-zélandaises sont devenues bien plus rudes depuis la Coupe du Monde de Rugby en 2011 et le camping sauvage est bien plus restreint et sanctionné qu’il ne l’était avant.
Je vous passe les péripéties lors de nos différentes visites de garages sur Auckland – batterie à plat, mauvaise clé, réservoir vide avec retour à pied chez le garagistes, essai avec des freins cassés… Du coup, nous avons été séduits par une Toyota Caldina qui semblait la plus correcte même si nous n’avons jamais entendu ce nom de voiture en Europe ! Option gangster avec ses vitres teintées pour mieux cacher les vélos, version 4×4 si l’envie nous prend d’aller dans l’arrière pays.
Voilà une bonne choses de faite, il est temps pour nous de quitter la capitale et son trafic pour filer sur Rotorua ! Après un faux départ dû à une problème électronique sur notre voiture (ah, l’aventure disais-je) et une journée complète passée au garage, nous arrivons une journée plus tard que prévu sur la terre des premiers Crankworx 2017. Nous sommes en période de vacances, juste avant Noël et pourtant, l’ambiance semble calme et détendue ! Cela tranche pas mal avec l’Europe et ici, le marathon des cadeaux et des repas n’est pas au programme, les belles journées ensoleillées poussent davantage à s’occuper à l’extérieur.
La tradition du sapin de Noël est tout de même bien maintenue, à la seule différence que les kiwis l’achètent en tongs et non pas en chaussures fourrées comme il est coutume chez nous !
Revenons au VTT : le trail center de Rotorua, dans la Redwood Forest, se compose en gros en deux parties. La première, là où est située l’entrée principale, est plus typée grand public avec des trails typés XCO et jusqu’à de l’Enduro. L’autre partie de la forêt se situe à 10/15’ à vélo, est plus typée Enduro/DH et propose des navettes toutes la journée. C’est d’ailleurs sur cette partie qu’est organisée la manche nationale de DH. L’option ‘je monte à vélo’ est évidemment possible, il faut simplement compter 45 minutes de pédalage pour arriver jusqu’au sommet.
Sachez que partout en NZ, les niveaux des pistes sont gradués de 1 à 5 et vous retrouvez des panneaux informatifs (location, type de trail, numéro d’urgence) au début de chaque circuit. De plus, si vous utilisez l’application Track World, vous aurez la meilleure mise à jour des tracés et vous permettra de mieux explorer de nouveaux horizons sans vous paumer, ce qui est toujours mieux !
Dès le premier et jusqu’au dernier jour sur place, j’étais en totale admiration avec ce décor (je le suis d’ailleurs toujours). Il semble complètement surréaliste avec ce côté jungle à n’en plus finir, ses singletracks tous aussi parfaits les uns que les autres et entièrement construits et pensés pour le VTT. J’ai en tête l’image d’une pumptrack géante avec des racines en plus. Le flow est fantastique et plus tu roules vite, plus tu te rends comptes que ces trails sont ultra ludiques et créés pour se faire plaisir avant tout. Nous nous y sommes rendus durant deux semaines quasi non-stop, nous avons essayé chaque jour de nouveaux trails et pourtant, il nous en reste toujours d’autres à découvrir ! C’est d’ailleurs la première fois que je m’affute en période de Noël, au lieu de passer mon temps à manger des bredeles (les petits gâteaux de Noël alsaciens), je roulais !
Je rajouterais que la composition de Redwood Forest MTB Bike Park est simplement intelligente ! Beaucoup de circuits se recoupent, il est très facile de rouler simplement 20’ pour les plus pressés ou bien 5h complètes sans forcément s’éloigner de son point de départ. A noter aussi que c’est l’un des rares endroits où il est possible de s’amuser autant sur un hardtail que sur un enduro. A Rotorua, faire du VTT fait partie de la culture locale, c’est comme faire du ski dans une station de sport d’hiver ! Tout le monde roule, peu importe le niveau et c’est agréable à voir.
Vous l’avez compris, ce lieu est définitivement un merveille et il y est facile d’y passer des journées entières. On y trouve même une food truck à l’extérieur du bois, idéal pour une pause snack, café ou smoothie et toutes les excuses sont bonnes pour s’y arrêter ! Maintenant si vous souhaitez aussi goûter aux douceurs locales, la ville regorge d’excellents coffee shops, il se sera pas difficile pour trouver où se ravitailler et y apprécier le fameux flat white journalier auquel je suis devenue complètement accro.
Pour tout souci mécanique ou autre achat pour votre VTT, vous aurez le choix entre 15 différents magasins de vélo (assez unique pour une ville de seulement 65 000 habitants). D’ailleurs, si un jour vous y passez, je vous conseille le magasin NZ Ride Central et Bike Culture NZ où l’accueil et le service sont irréprochables !
Le bémol de Rotorua ? Evidemment l’odeur de soufre dû aux nombreux geysers et mares de boue chaude aux alentour de la ville. Si vous sortez des chemins battus, vous pourrez en apercevoir quelques uns, c’est impressionnant !
Voilà tout pour ce premier chapitre (faut dire que c’est déjà pas mal, félicitations à ceux qui ont lu jusqu’ici). D’autres destinations nous attendent avec, dans les grandes lignes, Wellington et le passage sur l’île du Sud pour rejoindre Nelson !
À tout bientôt, Bérengère. »