Cannondale Enduro Tour #1 : 380 pilotes, et nous, et nous !
Par Olivier Béart -
Gros succès pour la première manche du Cannondale Enduro Tour qui s’est déroulée ce week-end à Dabo dans les Vosges, avec 380 pilotes au départ. Parmi eux, votre reporter Vojo venu découvrir cette magnifique région à l’occasion de cet événement. Récit d’une chaude journée rocailleuse, tourbeuse et mousseuse organisée de main de maître par Jérôme Clementz et sa bande !
Vous connaissez Jérôme Clementz, le pilote d’enduro ? Voici Jérôme Clementz, l’organisateur ! Elsass Enduro, Bluegrass et aujourd’hui, Cannondale Enduro Tour : tout cela, c’est lui aussi. Pas tout seul bien sûr ! Il est efficacement épaulé par sa compagne Pauline Dieffenthaler, ainsi que par des amis bikers et des clubs locaux pour organiser cette série de courses qui contribue fameusement à la propagation du virus enduro dans l’Est de la France. Le moins qu’on puisse dire, c’est que la formule marche, avec des riders qui viennent aujourd’hui d’un peu partout en Europe et surtout d’Allemagne, de Belgique ou encore des Pays de l’Est ! Bien sûr, la notoriété de Jey joue un rôle et permet de décrocher des partenaires de poids comme Cannondale ou Sram. Mais il y a aussi et surtout ces magnifiques terrains de jeux que sont les Vosges et l’Alsace, avec du dénivelé mais pas trop, de grandes forêts quadrillées de sentiers tous plus beaux les uns que les autres, et bien sûr des communautés de riders motivés et impliqués, prêts à se retrousser les manches pour faire découvrir leurs petits coins de paradis. La preuve du succès de la formule, on la voit sur la photo ci-dessus : 380 riders (race et open) qui font la file pour retirer leur plaque de cadre au petit matin de cette belle journée ensoleillée du mois d’avril. A l’ouverture des inscriptions, en quelques heures à peine, toutes les places pour cette première manche de Dabo étaient prises. Cela pourrait générer quelques frustrations, voire de l’énervement dans la file vu l’attente… mais en fait, pas du tout ! En discutant avec les riders autour de nous, on voit que tout le monde prend les choses avec philosophie. « Pas de place pour toutes les manches ? Pas grave, ce sera pour l’an prochain. Une file ? Ca permet de discuter avec les copains. » Avec un tel esprit, la journée s’annonce bien ! Si les 100 premiers riders doivent partir selon l’ordre des dossards sur la première spéciale, le système de chronométrage avec puce et boîtiers permet ensuite de démarrer quand on le souhaite. Petit à petit, de petits groupes se forment et un nouvel ordre naturel s’établit de sorte qu’à partir de la 2e ou 3e spéciale, chacun trouve sa place et peut faire les spéciales à son rythme, sans être gêné le moins du monde. Devant par contre, on n’est pas là pour amuser la galerie et il y a du tout gros niveau français. Trop occupé par l’organisation, Jérôme Clementz ne roule pas et joue les ouvreurs, mais on retrouve une autre grande star de l’enduro bleu-blanc-rouge avec le dossard n°1 : Rémy Absalon. Malgré un pouce un peu abîmé, il a fait honneur à son rang en s’imposant avec une vingtaine de secondes d’avance sur le second, et en signant un temps de 24’02 » au cumul des 6 spéciales de la journée. Juste derrière, on retrouve Ludovic Oget (dossard 5), qui s’est montré menaçant jusqu’au bout avec trois meilleurs temps sur 6 spéciales, mais qui accuse au final un retard de 20 secondes encaissé surtout dans la première et la dernière spéciale du jour. La lutte pour la dernière marche du podium a aussi été âpre ! Seulement 9 centièmes de secondes séparent Eliott Trabac (à droite) d’Alexis Noirot (à gauche). Autant dire rien, mais c’est finalement la plus grande régularité du pilote Scott qui lui permet de rejoindre son leader Rémy Absalon sur le podium. Vu l’écart insignifiant, Noirot sera d’ailleurs invité à se placer à côté de Trabac au moment de la remise des prix. Parmi les autres animateurs de la course, on citera Jérémy Arnould (n°7), cinquième, ainsi que le jeune Corentin Macinot (n°12) que Jérôme Clementz a pris sous son aile dans sa structure, et qui dispose du même matériel que son mentor. Il est 7e au général et il remporte la catégorie Juniors haut la main en se permettant même de devancer un des spécialistes des courses de l’Est et du Nord, Thomas Hartstren, 8e (image en bas, à droite). Pierre Clementz, le petit frère de Jérôme, a aussi bien défendu les couleurs du sponsor principal de la série et fait honneur à son patronyme en accrochant la 14e place du jour. Pour l’avoir côtoyé pendant notre séjour sur place, on peut vous dire que la sympathie est contagieuse dans la famille ! Chez les filles, c’est l’inévitable Claire Hassenfratz qui l’emporte sur sa nouvelle monture canadienne devant Hannah Roether et Fanny Amann. Pour ma part, avec mon dossard 321, je me présente au départ sans autre ambition que de tester du matériel en vue de futurs articles et surtout de découvrir cette superbe partie du massif vosgien, avec son sol fait de tourbe et de sable, qui a l’avantage de sécher particulièrement vite, ainsi que ses rochers en grès particulièrement accrocheurs. Dès le départ, je me joins à la bande du team belge Nomadesk-Narviflex, composée de marathoniens et crosseurs reconvertis avec talent dans l’enduro. Avec Kris Hertsens, 4e Master au final, on se met au service du très rapide Olivier Bruwiere en partant devant lui et en s’engageant à le laisser passer directement dans les spéciales pour qu’il ne souffre pas du trafic. Hélas, une crevaison m’oblige à lâcher le groupe dans la SP3 et finalement, Olivier Bruwiere devra abandonner après un contact de son plateau avant avec une pierre. Dommage car avant cela, il avait réussi à accroche un 6e et un 8e temps !Ce que je retiendrai surtout de cette expérience enduro dans l’Est de la France, c’est l’ambiance super détendue entre coureurs, mais enflammée sur le bord de la piste avec un public nombreux, même dans des coins reculés, et quelques beaux groupes d’énervés armés de bruyants accessoires, du genre de ceux qu’on rencontre habituellement sur les manches de Coupe du Monde. Ce qui m’a marqué aussi, c’est ce terrain si particulier et vraiment exceptionnel pour la pratique de l’enduro. Il y a de la pente par endroits, un peu plus de dénivelé que dans nos Ardennes belges mais pas trop pour ne pas rendre insurmontables les liaisons à la pédale. Puis, rouler dans cette nature préservée et au milieu de ces amas rocheux majestueux ne peut pas laisser insensible. A 3h de route à peine de Paris, de la Belgique et de la plupart des grandes villes Allemandes, Dabo est vraiment un coin qui mériterait d’être encore plus développé pour la pratique du vtt. Notre petit doigt nous a dit que du côté de l’office du tourisme, on a quelques projets. Espérons qu’ils pourront se concrétiser rapidement ! Voilà, cette belle journée s’achève sur une bonne « flamm » (la spécialité locale) et une petite mousse en applaudissant les podiums au bord du lac et du petit ruisseau de la Zorn. Avec une certitude au moment de dire au revoir : we’ll be back ! Classements complets : http://www.cannondale-endurotour.com/dabo > Résultats Texte : Olivier Béart – Photos : Simon Marchal, Lionel Bilger, Quentin Bilger et Jérémie Reuiller – Cannondale Enduro Tour Retrouvez également la vidéo de l’événement, signée Jérémie Reullier… elle vaut aussi le détour !www.vojomag.com/video/cannondale-enduro-tour-1-dabo-la-video