Bliss : les premières genouillères de XC ?
Par Olivier Béart -
Vous sortez sans casque ? Jamais ? Alors pourquoi ne pas protéger aussi d’autres parties du corps, même pour du XC ou en rando ! C’est le pari que veut relever Bliss avec les Minimalist, éprouvées sur le terrain par Vojo.
Il est vrai que, étant amateur de XC et marathons à la base mais aimant de plus en plus l’enduro, il a fallu que la réglementation me contraigne à le faire pour investir dans un set de protections. Pourtant, aujourd’hui, il ne me viendrait plus l’idée de rouler « tout nu » en enduro. Et après tout, pourquoi pas en XC aussi ? Certainement pas avec de grosses genouillères pensées au départ pour la DH mais, avec ces petites Bliss, pourquoi pas. Nous avons donc pris notre interlocuteur au mot et nous sommes repartis avec deux paires de Minimalist sous le bras pour un test approfondi d’un peu plus de deux mois, où elles nous ont accompagné pour absolument toutes nos sorties. Bliss est une marque d’origine allemande spécialisée dans les protections pour le vélo et le ski. Outre une gamme « classique », où la coque est faite de mousse thermoplastique, elle mise surtout sur un matériau baptisé « Armourgel S2 ». Développé en Grande-Bretagne, ce matériau n’est pour l’instant utilisé que par Bliss pour des protections (genouillères, coudières, dorsale, short,…), mais Leatt a récemment présenté un casque avec des inserts Armourgel et Cube propose des gants avec un petit renfort au niveau des phalanges. Cette matière est une sorte de plastique souple, résistant aux hautes et basses températures (de +40°C à -20°C) sans perdre ses qualités, très fin (6mm d’épaisseur) et doté d’une grande capacité de dissipation de l’énergie en cas de choc. Mais la forme est aussi importante. Comme on le voit sur nos genouillères de test, les zones renforcées sont percées d’innombrables alvéoles. Le nom de S2 Lab fait d’ailleurs référence à ces formes, comme le montre le schéma ci-dessous qui simule le comportement de l’Armourgel sous l’effet d’une force importante. A l’instar du D3O, cette matière qui avait fait beaucoup parler d’elle à sa sortie et qui connaît encore un grand succès (661, TSG, Bluegrass, Dakine,…), l’Armourgel est souple à la base, mais il se fige instantanément en cas d’impact. A la différence que, grâce à sa composition mais aussi et surtout à sa structure alvéolaire, la dissipation de l’énergie est nettement plus progressive, ce qui améliore sa capacité de protection par rapport au D3O qui avait été rapidement décrié dans sa première version (qui a heureusement évolué depuis) à cause de son « raidissement » trop important et trop rapide qui réduisait sa capacité de protection. Bliss profite également d’un autre avantage de l’Armourgel : il peut être placé directement sur le textile. Ce qui permet de proposer des modèles très simples et légers, comme la gamme Minimalist dont nous testons ici les genouillères, mais qui comprend une panoplie presque complète d’équipements de protection. A noter que la marque allemande propose aussi des protections au look plus classique avec ce type d’insert, plus épais et enfermé entre deux couches de tissus pour les pratiques plus engagées. J’y pense et puis j’oublie ! On l’a dit plus haut, notre test s’est étalé sur plus de deux mois pendant lesquels nous avons porté les genouillères Bliss à chacune de nos sorties, y compris XC et lors de randonnées de plus de 4h. Le premier constat est qu’elles sont très faciles à installer. Si vous portez parfois des jambières 3/4 pour tenir les articulations au chaud à la mi-saison, c’est exactement pareil ! En roulant, la sensation se rapproche également de simples « leg warmers » et la partie protection n’occasionne aucune gêne. Pour autant, elles ne semblent pas spécialement chaudes quand il fait plus de 20°C et elles sont certainement les genouillères les plus aérées que nous ayons testé. Souvent, avec des modèles classiques plus volumineux, on finit par ressentir des frottements sur le haut des rotules, mais ici ce n’est pas le cas. Comme elles sont très légères et qu’elles se placent au plus près du corps, de simples petits élastiques suffisent à les faire tenir en place. De sorte qu’on ne ressent pas non plus le moindre point de serrage comme on peut en rencontrer avec des modèles munis de straps. Dès la première sortie, on les oublie complètement. Il faut bien parfois tirer un peu sur le haut pour les remettre en place, mais ce n’est qu’au bout de plusieurs heures qu’il faut faire ce petit geste pour la première fois. Petit conseil : les Bliss taillent grand et, alors que nous mettons du Medium dans toutes les autres marques, c’est ici avec du Small que nous nous sommes sentis le plus à l’aise. Nous n’avons pas chuté en XC/rando lorsque nous les portions, mais la sensation de sécurité qu’elles procurent est un petit plus assez rassurant. Qui sera d’autant plus apprécié par les personnes ayant déjà eu des soucis de genoux, ou encore par les bikeuses souvent plus soucieuses de garder des jambes exemptes de cicatrices que leurs homologues masculins… Vous l’aurez compris, pour le cross, nous sommes convaincus. Mais même si la gamme Bliss comporte des modèles spécifiques pour l’enduro, les Minimalist peuvent également convenir pour cette pratique. Pour laquelle elles sont d’ailleurs dûment homologuées. Nicolas Lau, du team Cube, les porte d’ailleurs sur les manches de l’Enduro World Series avec un certain succès. Nous avons donc également porté les Minimalist sur plusieurs sorties où le casque intégral est de rigueur. Et là, nous avons pu tester leur efficacité lors d’une (belle) chute. Clairement, la partie Armourgel a joué son rôle et bien que le genou ait heurté des cailloux, nous n’avons absolument rien senti. Par contre, en remontant sur le vélo, nous nous sommes aperçu qu’une des deux genouillères avait tourné, ce qui n’arrive que très rarement avec des modèles plus couvrants et maintenus par des straps. La protection latérale est également un peu en retrait par rapport aux vraies versions DH. Mais, pour le pilote fin qui recherche la légèreté et la performance à tout prix, elles peuvent tout aussi bien faire le job pour du « gros vélo ». Les genouillères Bliss ont changé notre façon de voir les protections. Loin d’être réservées à un usage engagé, les porter devient vite un réflexe pour toutes les sorties. Après tout, on ne sait jamais, et même si elles n’offrent pas le même niveau de protection que des modèles classiques, c’est nettement mieux que rien du tout ! La seule contrainte qu’elles imposent finalement, c’est de porter un short baggy (façon Fumic ou Fontana) car en prolongement d’un cuissard « moule b… », vous risquez vite de devenir la risée de tout le peloton. Mais si, aujourd’hui, vous attirerez certainement les regards au départ d’une course de XC, notre petit doigt nous dit que les mentalités pourraient bien évoluer très rapidement ! Plus d’infos: www.blisscamp.com/bike et sur le site de l’importateur France/Benelux, Sabma