Bike Patrol – les visages du Pleney

Par Paul Humbert -

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Bike Patrol – les visages du Pleney

Derrière chaque piste de VTT se cachent des heures de travail et des litres de sueur. Nous avons suivi l’équipe des bike patrols de Morzine, Hugo, Sandy et Simon, sur ce qui est certainement la piste la plus iconique du vélo de descente en Europe.

 

Morzine, Portes du Soleil. Si le nom de la destination résonne dans la tête de nombreux vététistes à travers le monde c’est parce qu’en quelques dizaines d’années, la station, et une piste en particulier, a retenu l’attention de la scène internationale.

Au pied des remontées du télécabine du Pleney, il est n’est pas rare de voir se côtoyer vététistes amateurs et professionnels. Au coeur de l’été entre les courses, c’est le grand rendez-vous des pilotes de coupe du monde de descente et d’enduro.

Lors de notre passage, nous avons retrouvé par hasard Kimi Viardot (K Bike – Santa Cruz) et Nathan Pontvianne (Goodman – Santa Cruz).

Ce qui rend la destination unique, c’est le vélo évidemment, ses traces pirates (mais chut) et sa piste noire iconique. Mais derrière les pistes du bike park se cachent trois personnes : Simon, Sandy et Hugo. Les trois bike patrols oeuvrent depuis des années pour entretenir et améliorer les tracés. En plus de ces missions, ils interviennent en premier lieu en cas d’urgence avant l’arrivée des pompiers.

Bike Patrol, c’est une formation professionnelle, mais c’est avant tout un métier passion. Dans notre trio du jour, aucun d’entre eux n’est originaire de Morzine. Ils ont tous fait le choix de la région, de ce sport et de ce métier.

C’est Santa Cruz qui équipe les shapers de Morzine avec des V10 et des Nomad.

Difficile de passer ses journées une pioche à la main sans avoir une forme d’amour pour son sport et l’envie de le partager. On trace et on entretient pour soi, mais avant tout, il faut savoir se mettre à la place des autres et travailler pour eux.

Travailler sur un bike park, c’est également évoluer en pleine nature, et faire face à ses aléas. Il faut apprendre à la connaître pour bien gérer les afflux d’eau, et il faut savoir la dompter pour s’adapter au relief et au terrain de la montagne sur laquelle on travaille. Il faut aussi savoir faire le dos rond et accepter les grosses journées de pluie où les passages répétés des riders vont endommager considérablement les pistes. Tout est à refaire.

Lorsque Santa Cruz, le partenaire de l’équipe des bike patrol du Pleney, nous a proposé de passer une journée en leur compagnie, on ne voyait pas meilleur endroit que « la noire » comme illustration de leur travail. La piste existait bien avant qu’ils ne touchent à une pioche, et existera encore bien longtemps après leur passage sur le bike park. Mais pendant qu’ils sont là, Hugo, Simon et Sandy ont la responsabilité de la piste conçue en 1997. Rapide, naturelle et rythmée, elle est unique dans les Portes du Soleil. Ce qui fait la singularité d’une destination, c’est également la terre sur laquelle on évolue, et d’un pan de montagne à l’autre, l’expérience est complètement différente. Il en va de même pour la manière de « shaper ».

Au Pleney, l’équipe des bike patrols a choisi de travailler « à la main » et non à la pelle mécanique. Le travail est plus dur, mais on retrouve des pistes aux reliefs plus naturels et moins artificiels. Les bike patrols ne s’en cachent pas, le terrain n’est pas facile et les pistes ne sont pas les plus accessibles pour les débutants, mais c’est aussi ce qui fait le charme de la destination, à proximité immédiate de deux autres domaines (Les Gets et Avoriaz) aux profils beaucoup plus accessibles.

Chaque journée commence par un état des lieux du bike park : ce qui doit être travaillé, ce qui doit être amélioré… Place ensuite au shape et aux heures passées sous le soleil et la pluie entre les passages des riders. Nombreux sont ceux qui les saluent, les remercient à chaque passage.

La journée se termine par une dernière patrouille sur les pistes en basculant dans la pente après l’arrivée de la dernière télécabine.

Pendant la journée, ils sont également les femmes et les hommes de front pour les secours. Avant même l’arrivée des pompiers, ambulances ou hélicoptères, les bike patrols interviennent pour sécuriser les zones d’accident et apporter les premiers soins.

Dans ce métier, il faut aimer les autres.

À Morzine, une personnalité dénote, celle de Sandy. Elle est l’une des seules bike patrols de France, et à Morzine, un vélo ou une pioche à la main, elle rappelle et martèle que rien dans ce métier ne le pré-dispose aux hommes. Originaire du Vercors, elle shape également là bas sur son temps libre.

 

 

Elle compte donc sur les nouvelles générations de rideuses pour la rejoindre à la formation des bike patrols à laquelle elle prend part.

La prochaine fois que vous vous rendrez dans les Portes du Soleil et sur les reliefs de Morzine, ouvrez l’oeil sur celles et ceux qui oeuvrent pour notre plaisir.

 

ParPaul Humbert