BAMS 2024 | Raid Bocq : la boue jusqu’au bout
Par Christophe Bortels -
Clap de fin sur le Belgian Ardennes Marathon Series 2024 ! Disputé ce dimanche, le Raid Bocq faisait en effet office de septième et ultime manche du BAMS pour cette année. Une finale à l’image de l’ensemble de la saison (ou presque) : sous le soleil, mais les roues dans la boue ! Reportage :
Débutée le 1er avril sous le déluge à La Hallonienne, la saison 2024 du Belgian Ardennes Marathon Series (BAMS) s’apprête à connaître son épilogue en ce dimanche 15 septembre. Nous voilà donc à Godinne pour le Raid Bocq, 7e et dernière manche de la saison. Sur les hauteurs, le soleil brille déjà, mais ici dans la vallée de la Meuse c’est le brouillard qui règne. Surtout, il fait bien frais : à peine 5 degrés ! Et devinez quoi ? Oui, le terrain est gras, comme sur quasi toute les manches cette saison…
La doudoune est l’accessoire à la mode dans la fraicheur matinale. On se réchauffe et on s’échauffe comme on peut avant le départ prévu à 9h.
Ils sont une centaine au départ du 100 km, et parmi eux on retrouve la plupart des favoris alignés sur le Grand Raid Godefroy une semaine plus tôt : Joris Massaer, Simon Grégoire, Thomas Sprengers, Kryspin Pyrgies, pour n’en citer que quelques-uns, auxquels on peut rajouter Milan Stiens (3e du Chouffe Marathon il y a un mois) et le Néerlandais Bas Peters. Mais comme on le verra un peu plus tard, un invité surprise va venir titiller les habitués !
9h15 : avec un peu de retard, c’est parti pour la plus longue distance du jour ! Au programme, 100 km pour 2300 m de dénivelé positif.
Le 70 km, qui donne également des points pour le classement BAMS, s’élancera quant à lui un quart d’heure plus tard.
Alors que les premiers rayons du soleil se mêlent à ce qui reste du brouillard matinal, les concurrents empruntent l’habituelle boucle de 14 km à l’est de la Meuse avant de basculer de l’autre côté du fleuve. Au menu de ce début de parcours musclé figurent deux belles bosses et deux descentes.
La première de ces deux côtes a permis à un groupe d’une dizaine de coureurs de se détacher.
Sans surprise, on y retrouve tous les favoris et quelques outsiders : Joris Massaer, Simon Grégoire, Owen Valcke, Robin Ferket, Bas Peters, Milan Stiens, Thomas Sprengers, Kryspin Pyrgies et Arthur Courtois.
Quelques mètres derrière, le jeune crosseux Lukas Malezsewski est au contact du groupe de tête. L’ancien champion d’Europe Junior et champion de Belgique U23 en XCO s’aligne pour la première fois sur un marathon ce dimanche, mais va-t-il tenir la distance face aux habitués ?
1m70 en hauteur, ok, mais combien en largeur ? Tout juste ou tout juste pas pour qu’un cintre de VTT y passe confortablement… Ce petit tunnel tout sombre sous les voies ferrées peut certainement être rangé dans la catégorie des difficultés non-répertoriées.
Celle-ci est bien répertoriée par contre ! Au kilomètre 20 se dresse celle que tous les participants attendent avec impatience (ou pas) : la fameuse montée impossible. Elle ne paie pas de mine comme ça, mais les observateurs sont pessimistes à la vue de la petite couche de boue qui n’attend qu’une chose, faire patiner les pneus arrière…
La tête de course confirme nos craintes, aujourd’hui ça va vraiment être compliqué de la passer sur le vélo. Quelques mètres seulement dans les forts pourcentages et il faut se résigner à mettre pied à terre.
Derrière le groupe de tête désormais constitué de huit concurrents, la poursuite est menée par Kryspin Pyrgies et Robin Ferket qui sont à une petite minute, alors qu’un trio Julien Delaet / Ramses Bekkenk / Johan Van De Ven est déjà relégué à quatre minutes.
Non, ça ne passe toujours pas sur le vélo. Séance de rattrapage le week-end prochain à l’occasion de l’Ultra Raid des 3 Vallées qui empruntera lui aussi cette fameuse montée !
Cinq kilomètres après la montée impossible, Kryspin Pyrgies voit tous ses espoirs de revenir sur le groupe de tête ruinés par une crevaison du pneu arrière. Déception pour celui qui avait pris une très belle 2e place la semaine dernière sur le Grand Raid Godefroy.
Bonne nouvelle par contre : après un début de matinée dans le brouillard, le soleil est enfin là, et avec lui des températures parfaites pour un marathon.
Au tiers de la course, c’est toujours le groupe de huit qui mène la course. Bas Peters, Simon Grégoire, Joris Massaer, Owen Valcke, Milan Stiens, Thomas Sprengers, Arthur Courtois, Lukas Malezsewski : le vainqueur est très certainement parmi eux.
C’est à ce stade de l’épreuve que les premiers du 100 km commencent à se mêler aux meilleurs concurrents du 70 km, partis plus tard mais qui évitent certaines petites boucles de la longue distance.
Sur le 70 km justement, Joyce Vanderbeken semble bien partie pour ajouter une nouvelle victoire à son palmarès, et très certainement une nouvelle victoire au classement général chez les Dames Elites.
La classique petite descente sympa du kilomètre 37…
… et le tout aussi classique et charmant passage dans la zone du trial de Warnant.
Le parcours zappait toutefois une petite descente suivie d’un beau coup de cul dans ce secteur, évités cette année en tournant à droite ici au lieu d’aller à gauche.
La mi-course est passée, et ça a complètement explosé devant ! Oubliez le gros groupe de huit, Simon Grégoire et Lukas Malezsewski sont à présent seuls en tête.
Milan Stiens et Thomas Sprengers ne sont pas loin et vont d’ailleurs recoller au duo de tête un peu plus loin. Arthur Courtois, Bas Peters, Owen Valcke… Les poursuivants défilent un à un, mais où est Joris Massaer ? On le verra finalement passer 6 minutes après les premiers, victime d’un pneu arrière déchiré. Il n’y aura pas de 3e victoire pour lui sur le BAMS cette année.
KM 59 : une portion roulante qui fait du bien, peu après un gros bourbier qui en aura fait pester plus d’un.
Plusieurs silhouettes apparaissent au loin dans cette montée qui mène à l’Abbaye de Maredsous, et l’une d’entre elles semble se détacher doucement…
Lukas Malezsewski vient de faire très mal à ses trois compagnons d’échappée ! Simon Grégoire et Thomas Sprengers ont dû concéder quelques mètres alors que Milan Stiens semble un peu plus dans le dur encore.
KM 74 : Lukas Malezsewski continue d’accélérer, en cinq kilomètres seulement son avance de quelques secondes s’est transformée en un avantage de plus d’une minute sur le duo Grégoire / Sprengers et de pratiquement deux minutes sur Milan Stiens. Costaud…
Après 73 km à l’ouest de la Meuse, les concurrents repassent à l’est pour une petite boucle finale. Et comme dans la boucle du début, on y retrouve deux des plus grosses côtes de tout le parcours, dont celle-ci, menant au Château de Poilvache.
Fidèle à ses racines, Lukas Malezsewski imprime un véritable rythme de XC sur ce marathon ! Thomas Sprengers est désormais seul en poursuite et compte 6 minutes de retard alors qu’il reste une bonne dizaine de kilomètres de course.
Une leçon ! Lukas Malezsewski remporte avec autorité le tout premier marathon auquel il participe, bouclant les 100 km en 4h21.
« Oui, c’était mon premier marathon !Je me suis inscrit il y a quelques jours, le but était de venir préparer les championnats du monde de gravel (début octobre à Louvain). Quand je viens sur une course c’est pour gagner mais on ne sait jamais comment ça va se passer. J’ai vu que mes concurrents avaient du mal quand j’ai accéléré une première fois alors j’ai attaqué et ça a marché…« , expliquait le vainqueur du jour à l’arrivée.
Victime d’une casse de selle à Bouillon qui lui avait fait perdre la 2e place, Thomas Sprengers a cette fois évité le même type de mésaventure et termine 2e, à 8 minutes de Lukas Malezsewski.
Milan Stiens est 3e au scratch et 1er U23.
Bas Peters est quant à lui 4e de la course et s’impose en Master 2.
Un temps à la lutte pour la 2e place, Simon Grégoire a vécu une fin de course compliquée et a dû laisser filer Stiens et Peters. Il termine finalement 5e.
Owen Valcke (à droite) et Arthur Courtois (à gauche) prennent respectivement les 6e et 7e places.
Le top 10 est complété par Rasmes Bekkenk (8e et 2e Master 2), Kryspin Pirgies (9e) et Robin Ferket (10e).
36e au scratch, Rudi Moons s’impose en master 3.
Puck Pinxt décroche la victoire chez les femmes sur le 100 km devant Sara Michielsens et Anne Verlaek.
Sur le 70 km, on notera la victoire de Robin Perneel devant Thomas Lehnen et Martijn Braspenning, tandis que chez les femmes Joyce Vanderbeken s’impose sans surprise devant Britt Segers et Karen Steurs.
Dernière manche oblige, c’était aussi la remise des trophées pour les classements définitifs du BAMS dans pas moins de 7 catégories.
Les vainqueurs finaux, de gauche à droite : Luc Klopp (Master 3, devant Luc Koning et Rudi Moons), Joris Massaer (Master 1, devant Kryspin Pyrgies et Willem de Beyter), Danae Stroubouli (Dames Master, devant Karen Steurs et Sara Michielsens), Joyce Vanderbeken (Dames Elites, devant Puck Pinxt et Ruth Vermeiren), Ramses Bekkenk (Master 2, devant Ivan Scevenels et Arne Broekmans), Simon Grégoire (Elite, devant Arthur Courtois et Tim de Schuyter) et Robin Ferket (U23, devant Alexy Delongueville et Jonas Mertens).
La saison 2024 du Belgian Ardennes Marathon Series est désormais terminée. Rendez-vous fin octobre pour la publication du calendrier 2025 et en avril prochain pour la reprise !
Résultats complets et classements BAMS sur Chronorace
Site officiel du BAMS : marathonmtb.be