BAMS 2024 | Ardennes Trophy : rien ne peut gâcher la fête
Par Christophe Bortels -
On retrouvait un grand classique du calendrier belge en guise de 3e manche du Belgian Ardennes Marathon Series ce dimanche : l’Ardennes Trophy ! Et si le soleil a pointé le bout de son nez en cours de journée, la pluie des derniers jours avait rendu le terrain pour le moins délicat et piégeux… Récit d’une épreuve toujours aussi appréciée, même quand la boue s’invite à la fête, et qui évolue encore même après tant d’années :
Un sujet de discussion était sur toutes les lèvres ce dimanche 19 mai : la météo. Après une Hallonienne dantesque début avril puis un Hard’n Marathon sous le soleil et sur un terrain plutôt sec le week-end dernier, que nous réservait cette 33 édition de l’Ardennes Trophy, qui faisait aussi office de 3e manche du BAMS 2024 ? La petite brume matinale ne mettra pas longtemps à se dissiper, et le soleil daignera même se montrer plus tard dans la journée. Seul problème, il a vraiment beaucoup plu les jours précédents, et le terrain risque donc d’être un peu humide !
9h30 : comme d’habitude, c’est le 65 km qui est lancé en premier. Direction le nord, alors que le 95 km partira tout d’abord pour une boucle au sud, tout comme le 45 km qui sera le dernier à prendre le départ à 10h30. Le but est d’éviter au maximum que les participants des différentes distances se gênent les uns les autres.
Pas de grande star au départ du 95 km cette année comme Pierre de Froidmont ou Greg Van Avermaet, mais une start list bien relevée tout de même avec à peu près tout ce qui se fait de mieux en Belgique et aux Pays-Bas en marathon VTT : battu au sprint par Teus Ruijter la semaine dernière à l’Hard’n Marathon, Simon Grégoire compte bien devancer le Néerlandais cette fois, mais il faudra aussi surveiller Joris Massaer, Paul Häuser et Thomas Sprengers, tous anciens vainqueurs sur le BAMS, ainsi que Kevin Van Hoovels et Sébastien Carabin, qui court toujours derrière une victoire sur l’Ardennes Trophy après avoir échoué trois fois à la 2e place…
10h : c’est parti pour un peu plus de 95 kilomètres et 2650 mètres de dénivelé positif, avec 22 côtes répertoriées !
Après une dizaine de kilomètres, on peut déjà faire deux constats : comme le week-end dernier, Simon Grégoire semble en forme et est déjà aux avant-postes, même s’il n’y a cette fois pas encore de groupe qui s’est véritablement détaché, juste un peloton très étiré. Maxime Dony, Joris Massaer, Thomas Sprengers, Paul Häuser sont bien là, par contre Teus Ruijter, vainqueur la semaine dernière sur l’Hard’n Marathon, va être contraint à l’abandon en début de course suite à un problème de frein.
Autre enseignement qui s’impose d’emblée : comme on pouvait s’y attendre, le terrain est bien lourd et boueux par endroits !
KM 22, nous voilà aux fameux Gués de Winamplanche. Même si c’est toujours sympa de voir les concurrents passer dans l’eau, c’est un endroit dont on a déjà bien fait le tour lors des dernières éditions et qu’on comptait zapper cette année. Seulement voilà, avec les grosses pluies des derniers jours le niveau de l’Eau Rouge est clairement plus haut que d’habitude (même si ce n’est pas flagrant en photo). Voilà qui pourrait compliquer les choses… Alors, ça va passer dans l’eau ou sur le pont ?
Le gué est derrière un virage, le pont pas vraiment visible, et puis les concurrents n’ont pas froid aux yeux. Alors ça y va sans hésiter, non sans poser au moins un pied dans l’eau pour la plupart.
Le tout est de ne pas être trop lent… ou trop rapide comme ici ! Arrêt net, bain gratuit.
Voyons le bon côté des choses : on en ressort avec un vélo tout propre…
KM 33 : après être repassés par le site de départ au terme de la boucle sud, les concurrents ont entamé la boucle nord. Et dans cette belle descente schisteuse particulièrement délicate cette année, surprise : un changement de direction à 90° envoie vers la gauche dans une toute nouvelle petite boucle fraichement tracée par les organisateurs !
Cette petite boucle fait le tour de la carrière du Chaffour. L’écran de végétation bouche un peu la vue, mais le trou sur la droite derrière les barrières est impressionnant…
Ils sont six à l’avant et sont donc les premiers du 95 km à emprunter cette dérivation toute fraîche : Simon Grégoire, Joris Massaer, Paul Häuser, Maxime Dony, Wout Janssen et Wim de Bruin.
Victime d’un saut de chaîne, Wim de Bruin est contraint de s’arrêter et se fait passer par Thomas Sprengers, qui était en poursuite derrière le groupe de tête.
Un petit nose-turn signé Paul Häuser !
Impossible ne pas retourner chaque année à la Potagerie d’Antan. Ce qui fait le charme du lieu, au-delà de son ravito qui était cette fois sous serre, c’est qu’on ne sait jamais quelle y sera la configuration et par où passeront les concurrents. Cette fois il y avait de tout : slalom dans une serre, puis entre les serres…
… et même à travers les choux ! C’est Joris Massaer qui emmène alors un groupe de tête très étiré mais toujours composé des mêmes coureurs.
C’est la partie du parcours où on en prend vraiment plein les yeux, avec de nombreux paysages ouverts plus somptueux les uns que les autres.
Encore de la nouveauté, cette fois au niveau de l’Alpage de Sassor, où l’abord de la montée faisait cette fois passer dans un petit ruisseau, lui aussi bien gonflé par les fortes pluies.
Alors que le parcours fait d’habitude tout le tour du Château de Franchimont, la pose d’échafaudages sur les murailles de l’édifice et la tenue d’un concours de tir à l’arc le même jour que la course ont forcé les traceurs à couper au plus court. Ceci dit, il fallait toujours s’extraire des douves par cette redoutable petite bosse ! Franchimont, c’est aussi l’endroit idéal pour un petit check mécanique, et un ravito mythique où les bénévoles vous servent en habits d’époque. Dépaysement garanti…
KM 68 : nous voilà aux 2/3 de la course, après Franchimont, et ils sont cinq à faire la course en tête : Joris Massaer, Simon Grégoire, Wim de Bruin, Maxime Dony et Wout Janssen. On ne sait pas vraiment où il en était par rapport à ce groupe, mais Thomas Sprengers a abandonné un peu plus tôt.
KM 88 : on fait un dernier topo à un peu moins de 10 kilomètres de l’arrivée… et grosse surprise ! Joris Massaer et Maxime Dony sont seuls devant. Ils étaient encore trois quelques instants plus tôt mais Simon Grégoire a plié son plateau, ce qui va hélas le contraindre à l’abandon. Wim de Bruin est seul en poursuite mais il compte plus d’une minute et demie de retard, alors que Wout Janssen, 4e, est lui à 3 minutes.
Sur la ligne d’arrivée, les concurrents des deux plus petites distances du jour défilent. La tête de course du 95 km ne va plus tarder, est-ce que ce sera un homme seul ou va-t-on encore assister à un sprint comme le week-end dernier ?
Ils sont deux ! Joris Massaer est légèrement devant, mais Maxime Dony lance le sprint à une centaine de mètres de la ligne et son rival comprend vite qu’il ne va pas pouvoir lutter…
Maxime Dony peut prendre le temps de savourer sa toute première victoire sur un BAMS !
Anecdote amusante, le vainqueur du jour est loin d’apprécier ce type de conditions, et a même failli renoncer à prendre le départ ce dimanche matin… « C’est fou, parce que je me suis décidé ce matin. Je déteste la boue, c’est des conditions que je ne supporte pas ! Je me suis dit « bah, je calcule pas, j’essaie juste de suivre le plus possible », j’étais même pas sûr de finir… Et puis je ne sais pas, tout s’est bien passé, j’arrivais à suivre. On était à 5 ou 6 puis on s’est retrouvés à trois à la fin, avec Simon et Joris, là j’étais limite tout le temps. Je pense que Simon était vraiment très fort mais il a cassé son plateau. Joris a fait un écart dans la dernière descente en lacets mais arrivé à la route il a glissé et il est tombé. Je l’ai attendu dans la montée finale, il m’a passé puis a un peu accéléré, je suis revenu sur lui et on est arrivés au sprint. Et là ça a été… C’est incroyable, je cours derrière cette victoire depuis 2018 ! », expliquait Maxime Dony à l’arrivée.
Le genou ouvert suite à sa chute, Joris Massaer prend donc la 2e place et s’impose en Master 1.
Troisième, Wim de Bruin monte sur le podium scratch et prend la 2e place en Elites derrière Maxime Dony.
Le top 5 est complété par Wout Janssen, 1er chez les Espoirs, et Bas Lucas de Vries, 5e scratch et 3e Elite.
Thom Bonder et Gerben Mos terminent respectivement 6e et 7e.
Sébastien Carabin (8e), Kryspin Pyrgies (9e) et Paul Häuser (10e) ferment le top 10.
21e scratch, Kris Henderieckx s’impose au classement Master 2, alors que le premier Master 3 est Pim de Waard.
Chez les femmes, c’est l’incontournable Joyce Vanderbeken qui s’impose grâce à sa 63e place scratch, devant Puck Pinxt et Lara Defour.
Le podium Femmes Elites correspond au top 3 scratch, alors qu’en Femmes Masters la victoire revient à Alieke Hoogenboom, suivie de Danae Stroubouli et Verena Walter.
Sur le 65 km, qui rapportait également des points pour le classement BAMS, on notera les victoires de Thomas Garnier et Daphny Van Den Brand, tandis que Whytic Priem et Aurélie Charette remportent le 45 km.
Trois des leaders du classement BAMS après 3 manches sur 7 : Alexy Delongueville (Espoirs), Mario Vandenhoute (Master 3) et Joris Massaer (Master 1).
Puck Pinxt conserve son maillot chez les Femmes Elites, Ramses Bekkenk fait de même en Master 2, par contre Simon Grégoire doit laisser sa 1ère place en Elites à Thomas Garnier (vainqueur du 65 km sur cet Ardennes Trophy) suite à son abandon, tout comme Karen Steurs, absente ce week-end, qui est dépassée par Danae Stroubouli chez les femmes Masters.
Rendez-vous le dimanche 23 juin à Malmédy pour la quatrième manche du BAMS : le célèbre Raid des Hautes Fagnes !
Résultats complets sur Chronorace
Calendrier BAMS 2024 :
- 1er avril 2024 : La Hallonienne (Grand-Halleux) – 80 km
- 12 mai 2024 : Hard’n Marathon (Miavoye) – 65 / 80 / 105 km
- 19 mai 2024 : Ardennes Trophy (La Reid) – 65 / 95 km
- 23 juin 2024 : Raid des Hautes Fagnes (Malmédy) – 65 / 90 / 115 km
- 18 août 2024 : La Chouffe Marathon (Achouffe) – 65 / 95 km
- 08 septembre 2024 : Grand Raid Godefroy (Bouillon) – 70 / 90 / 120
- 15 septembre 2024 : Raid Bocq (Godinne) – 70 / 100 km
Site officiel du BAMS : marathonmtb.be