BAMS 2023 | Raid Bocq : finale à rebondissements

Par Christophe Bortels -

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BAMS 2023 | Raid Bocq : finale à rebondissements

Lancée à La Hallonienne début avril, la saison 2023 des Belgian Ardennes Marathon Series (BAMS) s’est achevée ce dimanche 17 septembre à l’occasion de la 3e édition du Raid Bocq, à Godinne. Une manche finale disputée sur un terrain gras et piégeux mais sous le soleil… et qui a été riche en rebondissements ! Reportage :

Comme en 2022, le rendez-vous était donné au collège de Godinne-Burnot, des infrastuctures spacieuses qui se prêtent bien à l’accueil d’un évènement comme le Raid Bocq. Ce marathon avait l’honneur, pour la 3e saison consécutive, de clôturer le calendrier BAMS.

Pour cette 7e et ultime manche de la saison, ils étaient 224 partants sur le 70 km et 166 sur le 100 km, la plus longue distance du jour, qui affiche par ailleurs un peu plus de 2500 mètres de dénivelé positif.

 

Logiquement, on retrouvait moins de grands noms sur la ligne de départ qu’il y a une semaine lors du championnat de Belgique à Bouillon, mais la plupart des habitués des BAMS étaient présents. Parmi les favoris, on pointera Joris Massaer, en quête d’une première victoire sur la série cette saison, le routard Jens Keukeleire, mais aussi Simon Grégoire et bien sûr Thomas Sprengers, vainqueur du Raid Bocq l’année dernière.

Le 100 km s’élance à 9h pile. Les concurrents du 70 km feront de même un quart d’heure plus tard.

Après le petit tour habituel dans le parc du Collège débute une sorte de long start loop d’une bonne dizaine de kilomètres sur les hauteurs de Godinne. Une boucle qui avait été remaniée pour l’occasion et qui s’avérera bien plus difficile que l’ancienne.

Redoutable cette saison, Joyce Vanderbeken compte bien ajouter un nouveau succès à son palmarès.

La boucle de départ a permis à un groupe de huit concurrents de s’isoler en tête : Joris Massaer, Jens Keukeleire, Simon Grégoire, le Néerlandais Teus Ruijter, Thomas Sprengers, le Portugais André Resende, Maxime Dony et Robin Ferket mènent après les 14 premiers kilomètres. Différents petits groupes de poursuivants tenteront de les rejoindre. Spoiler : ça ne marchera pas…

La traversée de pont pour basculer à l’ouest de la Meuse permet de jeter un oeil à ses poursuivants directs et aux écarts déjà créés.

Après 20 kilomètres se dresse devant les concurrents du 100 km (le 70 km n’y avait pas droit cette année) la désormais célèbre « montée impossible » du Raid Bocq. La pluie de la nuit l’a rendue un peu grasse, et parce que ce n’est déjà pas assez compliqué comme ça, une pièce de métal signalée par du ruban coloré et par un petit piquet se trouve en plein milieu de la trace…

 

C’est Joris Massaer qui affronte la montée en premier. Mais il est obligé de poser pied à terre, tout comme ses trois compagnons d’échappée avec qui il occupe désormais la tête de l’épreuve : Simon Grégoire, Thomas Sprengers et Jens Keukeleire.

En poursuite à moins d’une minute, Teus Ruijter, Maxime Dony et Robin Ferket doivent eux aussi se résoudre à pousser le vélo.

Mais cette année, on verra quelques concurrents dompter cette montée finalement pas si impossible. Le premier à y parvenir, c’est lui, Lars Bollen, et quelques autres suivront.

Forcément, ça dérape, ça se bloque l’un l’autre, mais ça s’entraide aussi. Ce qui n’est pas toujours synonyme de réussite, comme on peut le voir…

Nous voilà au 30e kilomètre… et il y eu du changement aux avant-postes ! Un tout droit du groupe de tête à un changement de direction aux alentours du 23e kilomètre puis une chute de Joris Massaer ont rebattu les cartes. Voilà donc Jens Keukeleire, Teus Ruijter, Simon Grégoire et Maxime Dony devant…

… et Thomas Sprengers, Joris Massaer et Robin Ferket en poursuite.

Mais moins de deux kilomètres plus loin, la jonction est faite et ils sont désormais sept devant.

En ce milieu de matinée, le soleil se fait enfin plus franc et l’atmosphère est absolument magnifique sur les plateaux.

Il faut malgré tout rester attentif, notamment dans les descentes, le terrain étant bien gras par endroits et parfois même truffé de roches et de cailloux.

 

A peine le regroupement effectué, Joris Massaer a placé une accélération et a fait exploser le groupe de tête. Le voilà devant en compagnie de Teus Ruijter, Jens Keukeleire et Simon Grégoire, alors que Maxime Dony est 30 secondes derrière et le duo Sprengers/Ferket encore 20 secondes plus loin.

Le matériel souffre toujours énormément sur un marathon et certains doivent passer par la case « intervention express ».

Peu après le 50e kilomètre, le parcours traverse ce superbe bois très accidenté, particulièrement prisé des trialistes.

Le passage est impressionnant et l’abord rocheux à l’aveugle n’aide pas, mais en laissant aller sans trop toucher aux freins ça passe tranquillement.

A ce moment de la course, Jens Keukeleire, Joris Massaer et Simon Grégoire sont toujours devant, tandis que Teus Ruijter n’est qu’à quelques secondes du groupe. Maxime Dony et Robin Ferket pointent aux 5e et 6e place, mais deux kilomètres plus loin Maxime va plier une pédale et être contraint à l’abandon.

Alors que la tête de course descend pour la première fois de la journée vers la vallée de la Molignée, c’est Teus Ruijter qui emmène le quatuor.

En haut de la montée suivante, le parcours passe à proximité de la majestueuse Abbaye de Maredsous.

Mais pas le temps de s’arrêter pour une petite dégustation de bière et de fromage d’abbaye, nous sommes au 67e kilomètre et il reste donc encore un tiers de la distance à effectuer !

Vainqueur de l’épreuve l’année dernière, Thomas Sprengers est 7e à ce moment de la course derrière le groupe de tête, Robin Ferket et André Resende. Sauf grosse surprise, il ne devrait donc pas signer le doublé.

Deux éléments notables au 73e kilomètre : la vue imprenable sur le Château de Montaigle… et la crevaison de Simon Grégoire ! Suite à ça, il a dû laisser filer ses trois compagnons d’échappée, et un souci de cartouche ne lui a pas permis de regonfler correctement son pneu arrière. Il repartira finalement en compagnie de Robin Ferket.

 

Au kilomètre 87, en haut de l’avant-dernière grosse côte du parcours, c’est Joris Massaer qui se présente avec une minute et demie d’avance sur Teus Ruijter et trois sur Jens Keukeleire ! Alors que ce dernier, alors en tête avec Massaer, s’est arrêté plusieurs minutes suite à un souci de dérailleur électrique mais a pu être dépanné par la batterie de Maxime Dony – qui après avoir abandonné, avait rejoint le dernier ravitaillement pour donner un coup de main à son co-équipier Simon Grégoire (vous suivez toujours ?) – Massaer a réussi à s’isoler en tête avec une avance confortable.

10 kilomètres plus loin, Joris Massaer se présente seul sur la ligne d’arrivée et prend le temps de savourer cette victoire autoritaire !

Joris Massaer remporte sa première victoire de la saison sur cette manche finale, lui qui ne s’était plus imposé sur un BAMS depuis le Grand Raid Godefroy l’année dernière.

Trois minutes plus tard, on a droit à un peu plus de suspense pour la 2e place puisque Jens Keukeleire, visiblement très fort ce dimanche, a bouché dans le final le gros trou qui le séparait de Teus Ruijter et domine le sprint sans trop de difficulté.

Le top 3 scratch du jour : Joris Massaer, Jens Keukeleire et Teus Ruijter. Ce dernier s’impose en Elite alors que Joris prend une nouvelle fois la 1ère place en Master 1.

Malgré ses déboires, Simon Grégoire signe une belle 4e place, mais il termine à plus de 16 minutes du vainqueur.

Très réguliers tout au long de la course, André Resende et Thomas Sprengers prennent respectivement les 5e et 6e place scratch.

Un moment 5e, Robin Ferket (à gauche) termine finalement 7e mais premier Espoir. Les co-équipiers Stijn Van Boxstael et Owen Valcke sont 8e et 10e alors que Mathias Cloostermans s’intercale entre les deux.

 

Chez les femmes, c’est une nouvelle fois Joyce Vanderbeken qui s’impose, devant Karen Steurs et Elisa Heeren. On se permet également une petite mention spéciale pour Blanche Flémal, qui s’était lancé comme défi de s’aligner sur toutes les plus longues distances de la saison BAMS… et de les terminer bien entendu. Mission accomplie ! Elle est d’ailleurs la seule femme à y être parvenue, notamment en raison du fait que plusieurs concurrentes comme Joyce Vanderbeken avaient renoncé au 120 km du Grand Raid Godefroy en faveur du 90 km, sur lequel se disputait le championnat de Belgique féminin.

 

Cette course et cette saison laisseront des traces, aussi bien sur les organismes que sur les machines.

Et voici les vainqueurs du classement général final du BAMS : Joris Massaer (Master 1), Thomas Sprengers (Elite), Kimberly Peeters (Dames Elite), Joyce Vanderbeken (Dames Master), Rony Vandael (Master 3), Robin Ferket (Espoir) et Kris Henderieckx (Master 2).

Rendez-vous en 2024 pour la 8e saison des Belgian Ardennes Marathon Series !

Résultats complets sur Chronorace

ParChristophe Bortels