World Cup Les Gets 2024 | Ambiance et paddocks

Par Léo Kervran -

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World Cup Les Gets 2024 | Ambiance et paddocks

Après l’enduro et le marathon, retour aux bonnes habitudes pour le circuit de coupe du monde et la Haute-Savoie ! Ce week-end, la station des Gets accueille les épreuves de XC et de DH comme (presque) chaque année depuis 2019. Avant que le programme sportif ne démarre, on est allé se balader dans les paddocks à la recherche de petites choses insolites comme on ne peut en voir qu’en coupe du monde. Florilège :

Si vous nous suivez depuis quelques années, vous savez qu’on a pris l’habitude de faire un tour (très) exhaustif des paddocks sur la coupe du monde des Gets. Cette année, on a déjà eu l’occasion de vous montrer une bonne partie des vélos du plateau, que ce soit en XC (Bike Check XC 2024) ou en DH (Prototypes, électronique, couvre-disques : le matos DH à Fort William). On a donc décidé de se concentrer sur des choses un peu plus rares ou insolites… et on n’est pas revenus les mains vides.

On commence avec ce qui est d’ores et déjà notre plus belle trouvaille de l’année, le paddock bike / café racer du team manager de Trinity Racing, équipe connue pour ses vélos aux couleurs éclatantes et ses maillots fantaisistes (mais toujours réussis). Ce que vous avez devant les yeux est un donc Specialized Crux aux couleurs de l’équipe, doté d’un mono-plateau en 50 dents et d’un poste de pilotage Roval de XC.

Pédales plates (qui devraient toutefois changer bientôt), roues Roval Terra CLX avec pneus Pathfinder S-Works, poignées ESI assorties au vélo et des Blips pour les changements de rapport… Absurde mais magnifique.

Quelques mètres plus loin, chez Specialized Factory Racing, les systèmes d’acquisition de données étaient de sortie (ici sur le vélo de Sina Frei). L’équipe américaine a été l’une des premières à s’y convertir et cela fait désormais partie de son rituel nous explique Jérôme Alix, l’un des mécaniciens : « On l’utilise sur chaque course depuis cinq ans, le jeudi, et même si on connaît le parcours comme ici. Ça permet au moins de confirmer les réglages de l’année dernière. C’est notre propre système, qu’on a développé nous-mêmes. »

Un rituel, mais pas un outil sacralisé pour autant : « Il faut bien sûr le croiser avec le ressenti, si tu règles un vélo juste sur la base de l’ordinateur ça ne marche pas », et ce d’autant plus que tous les athlètes ne l’utilisent pas de la même façon : « Les garçons ne l’utilisent presque pas, ils ont un bon ressenti et l’expriment bien. Les filles en revanche c’est systématique, elles ont parfois un peu plus de mal à trouver des mots précis donc elles utilisent le système. Ça permet aussi de récupérer beaucoup de données pour le développement des vélos, pour la marque c’est très important. »

Rien de notable ou nouveau sur les vélos chez Santa Cruz RockShox au moment de notre passage mais il y a toujours une bonne raison de s’arrêter devant le grand camion des italiens… A l’image des superbes mallettes d’outils des mécanos ! Chacun son style et ses couleurs mais toutes ont de quoi faire rêver.

Passée chez Trinx cet hiver, la championne de France U23 Olivia Onesti fait la chasse au poids. Tige de selle rigide et serrage minimaliste, butées de direction retirées…

Sur le vélo d’un de ses coéquipiers, on a également remarqué cet étrange amortisseur sans aucun marquage et à la forme assez « brute ». A l’exception d’Onesti qui avait un pédalier Shimano XTR classique sur son vélo, toute l’équipe roule avec des capteurs de puissance Sigeyi, un nouveau venu dans le paddock.

Chez BMC, on remarque cette commande Zirbel à gauche du cintre, jolie et très bien intégrée. Elle sert vraisemblablement à commander les suspensions électroniques Öhlins… que nous n’avons pas le droit de prendre en photo en détail.

Direction la zone de BH-Coloma, où les mécaniciens semblaient préparer les Lynx Race dévoilés l’année dernière… mais le prototype aperçu plus tôt dans l’année (Spyshot | Un nouveau XC chez BH ?) est toujours dans un coin du stand.

Si les indices penchent clairement vers un tout-suspendu (deux câbles sur la manette de blocage des suspensions, point de pivot concentrique à l’axe de roue arrière), impossible de deviner ce qui se cache sous la chaussette.

Du côté d’Orbea Factory Team, on repère un drôle d’arrangement sur le vélo d’Anne Tauber. Souffrant d’un problème au dos, la Néerlandaise essaye de se soulager ou de se rééquilibrer avec une sur-épaisseur sur sa poignée droite. Un simple bout de grip découpé et recollé fait l’affaire !

Avant de repartir, on s’arrête (une nouvelle fois) devant une caisse à outils avec une question : est-ce un espace en attente d’être découpé pour ranger l’enceinte, ou une place réservée pour la poser ?

Petite (grosse) touche pailletée sur la potence du Scott Spark RC de Kate Courtney. Irrégulière depuis plusieurs saisons mais loin des performances qui l’avaient menée au titre mondial en 2018 puis à ses victoires en coupe du monde la saison suivante, l’Américaine a toutefois montré un visage intéressant sur les dernières coupes du monde. De bon augure avant la course des Gets, qu’elle avait remportée en 2019 ?

Les marquages au feutre sont courants dans le paddock : pour contrôler d’un coup d’oeil la position d’un réglage, pour s’assurer que ce qui a été serré n’a pas bougé…

Chez Ridley, on tombe sur l’une des plus belles peintures personnalisées du paddock avec le vélo de Gunnar Holmgren, champion du Canada en titre.

Sur un circuit rapide comme celui des Gets, le Canadien privilégie les Vittoria Peyote présentés un peu plus tôt dans l’année… Tant que le sol est sec. Des orages et de la pluie intense sont annoncés pour samedi et surtout dimanche, il faudra peut-être reconsidérer ce choix avant le départ. Notez aussi les poignées en mousses à la forme originale.

Sur le vélo de son coéquipier Martins Blums, champion de Lettonie, on remarque un poste de pilotage Controltech en une seule pièce, alors que le reste de l’équipe est en cintre-potence classique.

Du côté de la descente, Specialized Gravity était en plein montage de vélo lors de notre passage.

On ne sait toujours pas à quoi ressemble l’amortisseur qui se cache sous la boîte (vu de l’extérieur, celui-ci ressemble à un Öhlins TTX 22m.2 tout ce qu’il y a de plus classique), mais depuis quelques courses, l’équipe ne cache plus le reste de la suspension.

Le Lapierre Zipp Collective et Antoine Rogge sont à nouveau de la partie, avec le même prototype que celui roulé en coupe du monde d’enduro par les autres pilotes de l’équipe (voir Suspensions électroniques, prototype : dans les paddocks EDR de Finale Ligure). Ici, le vélo était toutefois monté avec un galet de renvoi et un point de pivot haut.

A l’avant, on remarque aussi ce qui ressemble à des passages internes « à l’ancienne » fermés par un adhésif. Une solution courante pour les prototypes, afin d’intervenir plus facilement sur le vélo ou de ne pas être coincé en cas de problème avec les passages dans le jeu de direction. Avec les différentes options de pivot et même un flipchip, cela fait beaucoup de possibilités d’ajustement… Seront-elles toutes conservées pour le modèle de série ?

Et juste à côté de la tente, que trouve-t-on ? Le même vélo en simple té, plus enduro !

Petit détour par une jeune équipe au guidon d’un vélo rare : le prototype We Are One de DH.

Ce vélo est une version « civile », des modèles avec plus de secrets étaient en train de rouler au moment de notre passage dans le stand… mais ça n’empêche pas d’avoir des fixations d’amortisseur démontables en quelques tours de clé, afin de changer rapidement la géométrie ou le comportement de la suspension du vélo.

A l’avant, on remarque quelque chose d’original. Les deux parties de la potence peuvent être interverties afin de serrer le cintre sur une zone plus ou moins étroite, et ainsi lui donner plus ou moins de capacité à se déformer. Ça ne jouerait pas sur les vibrations mais ça influencerait tout de même les sensations de pilotage.

Hommage à Steve Smith.

 

Sous la tente Trek Factory Racing on repère un petit anti-déraillement imprimé en 3D sur la roulette du point du pivot haut. Sur le même vélo, les poignées sont protégées et attendent leur propriétaire pour partir les mains au sec, et au propre. 

Chez FMD Racing, l’équipe de Tahnée Seagrave (entre autres), on retrouve la dernière itération du Sender. Longtemps aperçu à l’état de prototype camouflé, le vélo ressemble de plus en plus à un vélo de production. Sans surprise, il présente lui aussi un point de pivot haut avec galet de renvoi.

Sous la tente Commencal Muc-Off, la flotte de vélos d’entraînement (hors DH) est composée en grande partie de Tempo, et on remarque un VTTAE équipé d’un moteur Bosch Performance SX. Si on se repère aux lignes du vélo et à l’absence de ce modèle sur le site, on peut imaginer l’arrivée prochaine d’un VTTAE Light dans la gamme. Un E-Tempo ou un Tempo Power ?

Le vélo de descente Mondraker qu’on trouve aux mains de l’équipe est à l’état de prototype, ou tout du moins, il n’est pas disponible pour le grand public. Pendant que les mécaniciens installent le matériel d’acquisition de données, on découvre un peu plus des entrailles du vélo.

Sur le Santa Cruz V10 du Santa Cruz Syndicate, on repère un système OChain.

Pièce d’orfèvrerie, le vélo de descente Pivot continue son bout de chemin sur les pistes du monde entier. Il mêle tubes en carbone et raccords en alliage. Est-ce qu’il sera un jour commercialisé pour le grande public ? On en doute, mais on se laisse aller à rêver.

Jeudi, c’est le jour des essais en DH et de la (re)découverte de la piste. Chaque équipe a ses bases de réglages, mais s’adapte en fonction du terrain. Par exemple, chez Commencal, on commence la journée en pneus boue recoupés, mais on va rapidement passer sur pneus secs. Chez Canyon ou Norco, tout le monde passe par l’acquisition de donnée.

Après les reconnaissances, place au repos et au massage pour les athlètes avant la journée des qualifications et des demi-finales.

Rendez-vous très vite pour les premières actions de course et les résultats de la coupe du monde des Gets !

 

ParLéo Kervran