Prise en main : Scott E-Genius 2018, du gros et du Shimano
Par Paul Humbert -
Quelques jours après l’annonce du Scott Genius, la marque présente l’E-Genius 2018. Lui aussi suit l’évolution du E-Spark et se dote de nouvelles caractéristiques propres à la plateforme. Comme le nouveau Scott Genius « classique », l’E-Genius adopte une toute nouvelle géométrie et accueille des roues de 27,5 ou 29 pouces. Nous avons passé un bref moment au guidon du nouveau E-Genius, découvrez nos premières sensations :
La machine développera désormais 150mm de débattement à l’avant comme à l’arrière et il sera possible de choisir entre des roues de 27,5 pouces, équipées de pneus de section 2.5 à 2.8 ou des roues de 29 pouces équipées de pneus de section 2.4 ou 2.6. Au moment de basculer d’une taille de roue à l’autre, il suffit, en deux coups de clé allen, de retourner le « flip-chip » présent sur le point d’ancrage haut de l’amortisseur. La différence de hauteur du train roulant n’impacte visiblement pas la calibration du moteur. Comme on vous l’expliquait dans la présentation du Scott Genius 2018, la marque a décidé, pour des raisons de clarté, de ne plus utiliser l’appellation « Plus » qu’elle a contribué à répandre ces deux dernières années.
Côté géométrie, l’E-Genius veut se rapprocher de celle du Scott Genius 2018 et limiter au maximum l’impact du moteur. On apprend que l’angle de direction a été ouvert de deux degrés par rapport au précédent Scott E-Genius, les bases passent de 490 à 460mm et l’angle du tube de selle a été redressé de 2 degrés.
Le reach en taille M est de 437,4 ou 443,5mm (tout dépend de la position du « flip-chip ») et de 458,7 ou 464,7mm en taille L.
À l’instar du Scott Genius 2018, l’E-Genius 2018 opte pour une cinématique « Four Bar Linkage ». Avec un moteur Shimano plus compact, les ingénieurs annoncent « avoir eu l’opportunité de développer exactement la cinématique qu’on cherchait avec des caractéristiques de suspension que nous n’avons pas pu avoir dans le passé ». La suspension se veut ainsi « sensible en début de course pour offrir le meilleur confort et la meilleure traction » tout en étant « d’un bon support à partir du point de SAG pour de bonnes performances au pédalage et dans les virages ». Comme sur l’E-Spark et le Genius 2018, un amortisseur à la fixation Trunnion a été utilisé.
On repère sur ce nouveau E-Genius sa motorisation Shimano. Pour rappel, le moteur Shimano E-8000 est équipé d’une batterie de 500Wh qui est donnée pour 1000 cycles. Le bloc moteur a été retravaillé pour être plus compact et rigide. Il pèse moins de 3,2kg (d’après le constructeur) et développe un couple et une puissance de 70Nm et 250W.
La commande est identique à celle d’un shifter de transmission Di2 et l’écran de contrôle, en couleur, indique l’évolution du moteur entre les différents modes : Eco, Trail et Boost. On apprend d’ailleurs que pour 2018, une mise à jour permettra de paramétrer différemment l’assistance des modes Trail et Boost en proposant deux niveaux supplémentaires d’assistance.
Le tout peut se synchroniser avec la transmission électronique Di2 de chez Shimano comme sur notre modèle d’essai.
Pour Scott, ce moteur Shimano E-8000 offrait de bonnes possibilités d’intégration pour l’E-Genius 2018 qui l’intègre effectivement assez bien dans son tube inférieur. Une coque de protection vient également protéger le moteur, la batterie et les câbles qui traversent le cadre en interne. La batterie peut toujours être retirée et le chargement se fait ainsi soit sur le vélo directement, soit sur la batterie seule.
L’intérêt de ce système Shimano réside également dans l’intégration du capteur de vitesse sur le disque arrière et sur les bases. Tous les risques de mouvements parasites sont ainsi supprimés. Pour Scott, le passage au standard Boost (148/110mm) a permis à la marque de rigidifier le triangle arrière en augmentant la largeur des bases (qui ont également été rétrécies).
Au guidon, on retrouve le système « twinloc » cher à la marque. Ce dernier permet d’évoluer simultanément entre les trois positions de la fourche et de l’amortisseur. Le premier mode est « tout ouvert », le dernier est « tout bloqué » mais le mode intermédiaire vient fermer une partie de la chambre de la suspension arrière, diminuant ainsi le débattement à 110mm et offrant ainsi une courbe de suspension différente, maximisant la traction du vélo au pédalage sur les terrains irréguliers.
Côté construction, on sourit en découvrant deux pas de vis destinés à l’installation d’une béquille… à la demande du marché.
Du côté des petits détails, la marque de composants du groupe Scott, Syncros, présente un poste de pilotage permettant l’intégration des câbles de la transmission di2 et de la commande du moteur sur cet E-Genius 2018.
Un petit guide-chaîne Syncros trouve également sa place sur le vélo et il est même possible d’installer un porte-bidon (et un bidon) sur le Scott E-Genius 2018.
La gamme Scott E-Genius sera composée de trois modèles, un E-Genius Contessa entre en gamme avec des points de contact (selle et poste de pilotage) adaptés à la morphologie féminine et on retrouve un E-Genius 730 reprenant l’ancienne géométrie du vélo pour assurer l’entrée de gamme. Ce premier modèle reste équipé d’un moteur Bosch.
Les prix des vélos seront confirmés au moment de l’Eurobike et on annonce l’E-Genius 700 tuned à 22,9 kg en taille M. Les machines seront disponibles en automne.
Prise en main : Scott E-Genius 700 Tuned
Le Scott E-Genius 700 Tuned a été mis à notre disposition le temps d’un petit tour de découverte. Pour notre mètre quatre-vingt trois, il a été difficile de trouver la bonne monture car les vélos en taille L n’étaient pas sortis de pré-production. Nous grimpons donc sur un modèle en taille XL un peu grand. Le vélo est équipé de pneus Maxxis Minion DHF et DHR II de section 2.8. Direction la boucle test prévue pour nous sur les hauteurs d’Aoste en Italie. On prend facilement en main le moteur Shimano même si un temps est nécessaire pour commander la bête à l’aide d’un shifter « traditionnel ». La poste de pilotage est très chargé car on retrouve pas loin de 7 commandes différentes (2 pour les vitesses, 2 pour le moteur, 2 pour le twinloc et 1 pour la tige de selle).
Comme sur l’E-Spark découvert au lac de garde, nous trouvons rapidement une cadence de pédalage aidée par le moteur Shimano. Le vélo a plus d’angle et plus de débattement et ça se ressent très vite. Le vélo réussit à conserver un bon dynamisme, et sa suspension est bien plus performante que sur le précédent E-Genius. On reste collé au sol et le vélo encaisse en « s’asseyant ». Le Scott E-Genius est également plus dynamique que son prédécesseur et on sent que tout le vélo a été repensé.
Il nous tarde de pouvoir passer plus de temps à son guidon mais l’intégration réussie du moteur et les premières minutes passées sur le Scott E-Genius 2018 laissent présager de belles choses.
Redécouvrez notre présentation du E-Spark (ici) ainsi que celle du Scott Genius 2018 (ici).