Nouveauté | Fox Live Valve Neo : les suspensions électronique de retour chez Fox !

Par Léo Kervran -

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Nouveauté | Fox Live Valve Neo : les suspensions électronique de retour chez Fox !

Les suspensions électroniques sont de retour chez Fox ! Parmi les premières à se lancer dans le domaine avec le Live Valve en 2018, la marque américaine revient aujourd’hui avec un tout nouveau système qui n’a plus grand-chose à voir avec son prédécesseur : le Live Valve Neo. Transmission sans fil, personnalisation très poussée, action sur l’amortisseur uniquement… Voici tout ce qu’il faut savoir :

Si vous vous souvenez du Fox Live Valve, oubliez tout ce que vous saviez à son sujet : mis à part le nom et un soupçon de la philosophie, ce Fox Live Valve Neo est entièrement nouveau et ne partage rien avec l’ancien système. Sans dire que Fox est reparti d’une feuille blanche, car la marque a certainement tiré certains enseignements de cette première expérience, le Live Valve Neo a une approche bien différente de la gestion électronique des suspensions.

D’abord, il s’adresse uniquement aux pratiques trail et enduro : la marque ne le propose que sur base de Float X ou de DHX. Il n’y a donc pas de XC au programme pour l’instant. Ensuite, il repose sur une transmission sans fil, comme le concurrent RockShox Flight Attendant et comme la toute nouvelle tige de selle Fox Transfer Neo. Neo, Neo… comme dans Live Valve Neo ! Oui, mais pas de quoi s’emballer : le nom désigne simplement le protocole de transmission sans fil conçu par Fox et toute synergie entre les deux produits se limite pour l’instant à des batteries identiques et interchangeables.

Au contraire du RockShox Flight Attendant, le Live Valve Neo n’intervient que sur l’amortisseur. La fourche est laissée libre de ses mouvements et au-delà de ça, elle n’embarque pas directement de capteur. On peut donc associer un amortisseur Fox Live Valve Neo à n’importe quelle fourche du marché, même si un modèle Fox sera forcément plus cohérent.

Le Fox Live Valve Neo en détail

Sur le vélo, le système se compose de trois composants : un capteur au niveau du frein arrière, un capteur au niveau du frein avant et l’unité centrale sur l’amortisseur. Si les capteurs se fixent au niveau des étriers de frein, ils n’enregistrent toutefois pas l’activité de freinage ; c’était simplement l’endroit le plus pratique pour être à la fois proche de l’axe de roue et avoir une solution simple face aux éventuels problèmes de compatibilité. Il est plus facile de s’assurer que le capteur passe sur quelques modèles d’étriers que sur l’entièreté des vélos du marché ! On note également qu’il n’y a pas de capteur de pédalage ou de puissance : tout ce qui intéresse Fox c’est le terrain (pente et état), qu’on pédale ou non n’a pas d’importance.

Par ailleurs, s’ils se ressemblent vu de l’extérieur, ces capteurs ne font pas exactement la même chose et ne sont pas interchangeables. A l’avant, il mesure les chocs reçus par la roue avant mais aussi la pente sur laquelle se trouve le vélo. A l’arrière, il mesure simplement les chocs reçus par la roue arrière.

Lorsqu’un choc qui dépasse le seuil fixé (plus d’explications sur le sujet en dessous) est détecté et uniquement à ce moment, les capteurs envoient à l’unité centrale la commande d’ouvrir l’amortisseur. Le reste du temps, lorsque le sol est lisse ou les chocs trop faibles, l’information reste au niveau des capteurs. Dans l’amortisseur, le passage du mode ouvert au mode fermé se fait au moyen d’un petit électroaimant, une solution qui est selon Fox plus rapide qu’un moteur tout en restant « virtuellement silencieuse ».

Pourquoi l’amortisseur uniquement et pas la fourche ? Fox indique que le système peut passer d’un mode à l’autre (ouvert ou fermé) en 1/70e de seconde, et si la marque au renard estime que c’est largement suffisant pour déverrouiller la suspension arrière à temps, elle juge en revanche que pour l’avant, le moindre délai sur un choc prend immédiatement la forme d’un retard sensible pour le ou la pilote. Et comme la suspension avant est loin d’être la première source de perte d’énergie ou d’efficacité en trail/enduro, autant conserver une fourche qui fonctionne parfaitement en permanence.

Autre différence vis-à-vis du système RockShox, le Live Valve Neo n’alterne qu’entre deux modes : ouvert et fermé, il n’y a pas de position intermédiaire. Pour Fox, c’est inutile : le système est tellement rapide qu’il est plus intéressant d’avoir l’amortisseur ouvert quand c’est utile et fermé le reste du temps, comme le Live Valve original, que de « s’encombrer » d’un mode intermédiaire qui n’est ni réellement bon pour encaisser des chocs ni réellement efficace au pédalage.

Fox promet également que le système peut détecter quand le vélo est en l’air, afin de libérer l’amortisseur à temps pour la réception après un saut. Heureusement !

Une personnalisation poussée

Bien que le Live Valve Neo paraisse simple à première vue, Fox a mis un tel accent sur les possibilités de personnalisation que le système est finalement assez pointu. Le Live Valve Neo repose sur trois variables : la force du choc, qui dicte s’il faut ouvrir ou non l’amortisseur, le délai, qui définit le laps de temps après lequel l’amortisseur doit se refermer si les capteurs n’ont signalé aucun choc (si l’un des deux enregistre un nouveau choc dans cette période, le délai recommence et ainsi de suite) et la pente, qui peut donner lieu à une réponse différente suivant la situation du vélo (montée, plat ou descente).

Le système fonctionne en tandem avec l’application Fox Bike App, qui permet de contrôler le niveau de batterie des composants (tige de selle Fox Transfer Neo comprise), le nombre d’heures d’utilisation et de réserver un entretien le cas échéant, mais qui permet aussi et surtout de personnaliser le fonctionnement du Live Valve Neo.

D’origine, l’application propose 5 modes : Standard (la configuration par défaut), Plush pour plus de confort, Firm qui sera moins sensible aux plus petits impacts, Open qui laisse en position ouverte quoi qu’il arrive et Closed qui fait l’opposé.

Cependant, il est aussi possible pour celles et ceux que cela intéresse d’aller bien plus loin. En rentrant dans ce que Fox appelle les « Precision Tune », on peut modifier le seuil de sensibilité des capteurs à l’avant et l’arrière indépendamment l’un de l’autre, le délai de la même façon, un éventuel « Override » (l’amortisseur reste ouvert ou fermé quoi qu’il arrive) et ce pour chaque situation : montée, plat et descente !

Plus fouillé encore, on peut aussi agir sur ce que le système considère comme du plat : est-ce une pente à 0° ? A ± 2° ? Peut-être même ± 5° (presque 10 %) ? Pour Fox, le but est de s’adapter à des régions très différentes et on voit où ils veulent en venir : à la rédaction, Adrien, Christophe et Olivier qui vivent en Belgique n’auront peut-être pas le même réglage que Léo, Paul et Romain dans les Alpes.

Ces réglages personnalisés peuvent être enregistrés et on peut en sauvegarder autant que l’on souhaite et même les partager avec d’autres pilotes via l’application. Fox précise qu’on peut garder sous la main jusqu’à trois modes « actifs », c’est-à-dire avec le Live Valve Neo en fonctionnement et non bloqué sur Ouvert ou Fermé, dans un menu d’accès rapide sur l’application. De quoi alterner facilement entre deux configurations des suspensions pour celles et ceux qui roulent régulièrement sur deux spots bien différents par exemple, ou avoir des réglages différents suivant les conditions météo.

Et à tout cela, il faut ajouter un réglage de la fermeté du mode… fermé, qui se fait cette fois directement sur l’amortisseur via une petite molette (couleur noire, sous celle de réglage des compressions) avec 7 positions. Enfin, il est rassurant de savoir qu’en cas de défaut d’une batterie (celle de l’amortisseur ou la pile CR 2032 de chaque capteur), l’amortisseur se met en mode Ouvert et n’en bouge plus, peu importe ce qui était configuré via l’application.

Fox Live Valve Neo : modèles et prix

Comme évoqué plus haut dans cet article, le Live Valve Neo sera proposé sur les amortisseurs Float X et DHX, qui conservent le reste de leurs caractéristiques (réglage du rebond, des compressions basses vitesses, possibilité d’ajouter des tokens).

Ces amortisseurs seront disponibles en gamme Factory et Performance Elite (la même chose sans le traitement Kashima) aux tarifs suivants :

  • 499 € pour le kit comprenant les capteurs avant et arrière, une batterie et un chargeur
  • 1299 € pour le Float X équipé du Live Valve Neo
  • 1249 € pour le DHX équipé du Live Valve Neo

Enfin, Fox indique qu’une commande au guidon permettant d’alterner entre différents modes sans repasser par l’application (ouvert/automatique/fermé par exemple) arrivera par la suite. On l’aperçoit d’ailleurs sur certaines photos de cet article, saurez-vous la trouver ?

Plus d’informations : ridefox.com

ParLéo Kervran