Elsass Bike, un défi longue distance au coeur des Vosges
Par Olivier Béart -
C’est en plein cœur du plus grand massif forestier des Vosges que nous avons pris rendez-vous en ce début d’été pour une nouvelle épreuve vtt au long cours : l’Elsass Bike. Alléchés par le discours prometteur des organisateurs nous annonçant une pléthore de sentiers, nous avons voulu en savoir plus.
Puisque les organisateurs proposent deux formules sur un ou deux jours, le tout sera parcouru en deux étapes en ce qui nous concerne, ce qui, au vu des chaleurs annoncées, s’avérera bien vite une idée lumineuse. Mais l’Elsass Bike, ce n’est pas seulement une longue distance attirant les marathoniens purs jus. Plusieurs épreuves sont au programme, de 27 à 130 kilomètres, à parcourir en 1 ou 2 jours. De quoi satisfaire tous les appétits…et tous les mollets. Les cyclotouristes ont droit eux aussi à participer à la fête, avec des parcours empruntant les plus beaux cols de la région.
Bref, il y a du monde dans la salle polyvalente du petit village de Wangenbourg. D’emblée, cela respire le sérieux : les organisateurs sont aux petits soins pour les participants. Conseils de sécurité, explications détaillées sur les parcours, le tout avec le sourire et la bonne humeur. Il n’y a plus qu’à appuyer sur les pédales ! Le hic, c’est que le thermomètre s’affole déjà : à 8h00 du matin, les températures dépassent allègrement les 20 degrés.
On ne traîne donc pas à se mettre en selle. Fort heureusement, une grande partie du parcours se fera à l’ombre de l’épaisse forêt vosgienne. On commence par une longue côte d’une bonne dizaine de kilomètres nous permettant d’atteindre le sommet du week-end (920 mètres d’altitude). Les singles sont déjà nombreux et ludiques, tandis que les pistes roulantes nous permettent de profiter de vues magnifiques sur la vallée.
La descente qui suit commence elle aussi par une piste un peu monotone. Mais, bientôt, nous bifurquons sur la gauche pour aller chercher un magnifique sentier. Très étroit, par endroits piégeux, voilà le genre de petites merveilles que l’on aimerait rencontrer plus souvent.
Et les festivités continuent jusqu’aux environs du kilomètre 40, pied de la dernière bosse. Les organisateurs semblent avoir tenu leur promesse, les amateurs de vélo de montagne haut en couleur se pourlèchent les babines. Les choses vont cependant se gâter dans la dernière grosse difficulté du jour. Sur une longue piste bien dégagée, nous allons tour à tour tomber comme des mouches.
La chaleur est insupportable, le moindre mètre carré d’ombre est alors mis à profit afin de rafraîchir quelque peu nos corps meurtris.
Un dernier effort et nous atteignons enfin le col de la Schleif, ultime sommet du jour. Le ravitaillement est pris d’assaut. La suite ne sera que pur bonheur avec une belle dégringolade d’une bonne dizaine de kilomètres. Un peu de technique entre les rochers tout d’abord, pour ensuite plonger vers le village de Wangenbourg via un savant mélange de pistes et de sentiers tonitruants. Nous avons retrouvé le sourire avant d’entamer la dernière ascension vers la ligne d’arrivée. En guise de récupération active, une bonne petite pression au bar de la salle nous permettra de retrouver un peu de fraîcheur. Santé !
Après une petite nuit dans notre chambre d’hôte du « Chant des Sources », nous reprenons la route vers le centre de Wangenbourg afin d’entamer la deuxième et dernière partie de ce parcours « Ultra ». Au menu du jour, 70 kilomètres et trois grosses difficultés. Wangenbourg se trouvant dans la vallée, on commence fort logiquement par une belle ascension. On retrouve une nouvelle fois le col de la Scheiff, synonyme de cauchemar pour la plupart d’entre nous la veille.
Fort heureusement, l’ascension se fera cette fois intégralement à l’ombre et au frais. Tout au-dessus, après un premier ravitaillement, nous allons découvrir ce qui restera sans doute la plus belle dégringolade du week-end. Une dizaine de kilomètres sous forme d’un joyeux single, une pure merveille ! Rien d’insurmontable au niveau technique, mais les amateurs de fin pilotage seront comblés !
On n’a pas le temps de se remettre de ces belles émotions que voici déjà le deuxième ravitaillement. On a droit ici à un véritable festin : tout y est, des rafraîchissantes brochettes aux fruits à l’inattendue fontaine au chocolat. C’est Byzance ! La suite nous fera regretter cet arrêt prolongé…
Près de 20 bornes d’ascension ininterrompue, avec en prime une chaleur à nouveau suffocante, l’addition commence à être lourde. La pente raide et le terrain difficile nous impose par endroits à mettre pied à terre.
Malgré tout, le circuit reste très agréable et nous atteignons ainsi vaille que vaille le troisième ravitaillement tout en essayant d’oublier la douleur. A ce stade, il nous reste une bonne trentaine de kilomètres, et nous avons apparemment fait le plus dur. Du moins, c’est ce qu’on nous annonce…
Et s’il est vrai que la fin du parcours se révélera plus roulante, nous devrons encore nous farcir quelques portions bien usantes, et ce d’autant que le circuit est ici un peu plus ouvert et donc plus exposé au soleil. C’est donc finalement avec une joie non dissimulée que nous entrevoyons, au bout d’un dernier effort, les belles ruines du château médiéval de Wangenbourg.
En définitive, cette première édition de l’Elsass Bike nous aura permis de découvrir un circuit bien équilibré. Certes, les amateurs de parcours extrêmes resteront sur leur faim. Les autres retiendront surtout un circuit très ludique avec une belle proportion de singletrack tout aussi plaisants les uns que les autres. C’est bien simple, nous n’avons vu que fort peu la couleur du macadam ! Ajoutons à cela des paysages magnifiques et une ambiance au poil, vous aurez compris que cette première édition de l’Elsass Bike nous aura conquis ! Rendez-vous en 2016 !
Pour plus d’informations sur l’édition 2015 de l’Elsass Bike, rendez-vous sur www.elsassbike.fr
Texte et photos : Stéphane Van Wonterghem