Match | Camelbak Palos – Mavic Crossride Belt
Par Olivier Béart -
Tous aux abris, les bananes sont de retour ! Vous vous souvenez de ces sacs de taille qui faisaient fureur dans les années 80′ ? Voici qu’elles reviennent dans le vtt, mais rassurez-vous, sous des formes modernisées. Avec le Camelbak Palos et la Mavic CrossRide Belt, ces deux marques répondent aux demandes d’une partie des bikers, principalement des enduristes mais pas seulement, qui n’aiment pas rouler avec un sac à dos, mais dont le vélo ou les poches de maillot ne permettent pas d’accueillir une gourde ainsi que le nécessaire minimum de réparation. Nous avons confronté ces deux visions contemporaine de la ceinture/banane dans un match. Voici nos impressions.
Camelbak
Les nouveautés de la gamme Camelbak 2016 sont clairement axées sur le port dans le bas du dos, avec le Skyline, qui reste un sac à dos mais dont le poids repose plus au niveau du bassin que sur les épaules, ainsi que le Palos testé ici qui est une sorte de gros sac banane qui se porte à l’arrière et qui tient en place uniquement via une ceinture.
C’est presque une évidence pour la marque, même si elle produit également des bidons depuis plusieurs années, le Camelbak Palos est doté d’une poche à eau d’1,5l, allongée horizontalement pour bien s’intégrer dans le sac banane.
On trouve également 5 espaces de stockage qui totalisent 2,5l de volume, dont une poche de type « organiser »/trousse à outils qui peut se déployer pour faciliter l’accès à son contenu.
Mavic
Du côté de la marque Française, on voit les choses un peu différemment. La Mavic CrossRide Belt s’inspire des porte-gourdes de running tels qu’on en trouve par exemple chez Salomon, qui appartient au même groupe. Mais, si la base est la même, la Mavic CrossRide Belt a été modifiée en profondeur pour s’adapter aux besoins des vttistes.
On trouve ainsi un bidon de 600ml dont la forme triangulaire est spécifique pour assurer un maintien parfait et n’occasionner aucune gène, ainsi que trois poches dont les dimensions ont été calculées au plus juste pour accueillir le nécessaire pour rouler et réparer, ni plus, ni moins.
On peut ainsi stocker une chambre à air (light de préférence !), son smartphone, ses clés et un multi-outil dans la poche principale ; une petite pompe dans une poche intelligemment placée le long du bidon, et une barre énergétique dans le petit filet latéral, ou un petit outil si vous voulez qu’il soit facilement accessible.
On termine avec quelques infos purement factuelles : le Camelbak Palos pèse 770g avec poche à eau et coûte 79,90€, alors que la Mavic CrossRide Belt ne pèse que 330g et coûte 60€ tout rond.
Camelbak Palos VS Mavic CrossRide Belt : sur le terrain
Au premier abord, le Camelbak Palos est plutôt volumineux. Mais, quand on commence à le remplir, il ne semble plus si grand que cela. La première déception vient de la poche à eau, dont les petites extensions latérales peuvent laisser penser qu’elle revient sur les côtés du sac, mais il n’en est rien. Il faut les faire rentrer tant bien que mal dans la poche principale et nous vous conseillons de ne pas trop remplir le réservoir. De toute façon, il contient les 1,5l annoncés sans être à ras-bord. Pour notre nécessaire de réparation, c’est la même chose : la chambre à air rentre tout juste avec le smartphone, et les poches latérales permettent d’accueillir de petites barres et gels, pas plus. Seule la poche pliante sur l’arrière est vraiment logeable et permet d’accueillir le multi-outil, des cartouches de CO2 et quelques autres petites joyeusetés.
On sent que la ceinture Mavic a été développée à partir des besoins des riders
Du côté de la Mavic CrossRide Belt, c’est l’inverse : elle semble minuscule au premier abord mais, si on met effectivement un peu moins en volume que dans le Camelbak Palos, chaque élément de notre nécessaire de base a parfaitement trouvé sa place comme détaillé un peu plus haut. On sent que la ceinture Mavic a été développée à partir des besoins des riders et l’organisation de l’ensemble est parfaite.
Au niveau de l’hydratation, le Camelbak Palos l’emporte par rapport à la Mavic Crossride Belt au niveau du volume : 1,5l pour la version avec poche contre 600ml pour le bidon. Ce n’est pas énorme, mais quand on ajoute un bidon sur le cadre (quand c’est possible), on arrive à des volumes très intéressants et largement suffisants pour envisager des sorties moyennes à longues selon les conditions.
Au-delà du volume, la ceinture Mavic refait une partie de son retard au niveau de l’accessibilité. Sur le Camelbak, le tuyau n’arrive pas par les épaules comme sur un sac classique. Et c’est beaucoup moins pratique ! Ici, pour peu qu’on ait un buste un peu grand, il faut tirer assez fort sur le tuyau pour qu’il arrive à la bouche. Et, une fois qu’on a fini de boire, il faut impérativement le refixer sur un petit support magnétique, pas aussi pratique sur le terrain qu’il en a l’air en statique, sans quoi le tuyau vient cogner le cadre et vos jambes.
Avec la Mavic CrossRide Belt, c’est plus simple : on passe la main dans le dos et on trouve tout de suite le bidon, qui sort très facilement de son logement grâce à son inclinaison à 45°. Pour le remettre, c’est tout aussi naturel et on ne rate que très rarement son coup. Le maintien du bidon dans la ceinture s’est aussi avéré parfait et même en usage enduro, il n’a jamais bougé. Le seul bémol concerne la qualité très basique du bouchon du bidon et de la tétine : le plastique dur, c’était bien il y a 10 ans. Maintenant, quand on a goûté aux embouts en silicone, c’est dur de revenir en arrière. Cher monsieur Mavic, voilà une piste d’évolution pour la prochaine génération !
Sur le Palos, la ceinture a tendance à se desserrer, rendant le sac instable
Reste la question du maintien et du confort d’utilisation. Et, là aussi, la Mavic CrossRide Belt prend le dessus sur le Camelbak Palos. Ce dernier n’est pas facile à ajuster et trouver la bonne position prend un peu de temps à chaque sortie. A la limite, on pourrait s’y faire, mais ce qui est plus gênant, c’est que la ceinture a tendance à se desserrer, rendant le sac instable en le laissant balloter dans le bas du dos. Son poids supérieur à la base et son potentiel de chargement supérieur ne font qu’aggraver les choses. Du côté de la ceinture Mavic, on l’enfile en 5 secondes puis… on l’oublie. Tout est dit.
Verdict
De ces deux interprétations modernes de la célèbre « banane », la Mavic CrossRide Belt nous a clairement plus séduits. Certes, c’est une solution minimaliste et il faut se résoudre à emporter le strict minimum, mais le plus souvent, c’est largement suffisant. Du côté de Camelbak, la qualité de réalisation est au rendez-vous, mais on n’atteint pas le niveau d’excellence d’autres produits de la marque (souvenez-vous de la victoire du Camelbak Kudu dans notre grand test comparatif de sacs avec protection dosale intégrée) et le Palos nous semble manquer de mise au point. Avec une ceinture qui tient mieux en place et une forme plus étudiée pour mieux épouser le relief du dos, il pourrait se positionner en alternative aux sacs classiques. Mais, pour le coup, il se fait distancer par une ceinture Mavic stable, confortable et très bien pensée. Elle remporte donc logiquement ce match.
Plus d’infos : www.camelbak.com – www.mavic.com