Biivouac 2015 – L’équipage Vojo/Orbea au cœur de la course

Est-il encore vraiment nécessaire de présenter les épreuves Biivouac ? En 3 ans à peine, elles se sont imposées comme une référence pour les amateurs d’enduro, d’esprit d’équipe, de beaux parcours et de superbes spéciales. Notre testeur Nico Casteels a embarqué dans un équipage Vojo/Orbea en compagnie de Simon André afin de vivre les 3 jours d’événement au cœur de la course. C’est parti pour le Haut Verdon !

Le Rallon X-Team

Nous avons pu prendre en main un Rallon X-Team flambant neuf quelques jours avant le début de l’événement. Afin de faire face au terrain rocailleux et particulèrement exigeant, nous avons opté pour un pneu Hutchinson Taipan renforcé pour la roue arrière, tout en conservant le Maxxis High Roller II à l’avant. Nous avons également échangé le plateau de 28 dents au profit d’un modèle de 30 dents plus adapté aux portions de pédalage à haute vitesse.

Côté suspensions, nous avons pu trouver nos marques sur la fourche BOS Deville et l’amortisseur Kirk grâce à l’expérience de Simon… bien utile car il s’agit de suspensions très pointues à régler et qui ne s’adressent pas nécessairement au commun des bikers. À l’issue de ces plusieurs jours de course, notre machine ne nous a jamais fait défaut et elle s’est révélée être un excellent allié pour ce genre d’épreuve. Nous avons ramené le Rallon dans nos bagages et nous continuons aujourd’hui à le mettre à l’épreuve pour vous proposer très prochainement un test longue durée. Mais avant cela, retournons faire un tour dans le Haut Verdon piur découvrir le terrain et l’épreuve sur laquelle nous l’avons étrenné.

Jour 1 : L’arrivée

L’organisation a donné rendez-vous à tous les pilotes à Saint-André-les-Alpes (dans les alpes de Haute-Provence). C’est la première occasion pour nous de rencontrer nos camarades d’aventure, nous chargeons les vélos et les bagages dans un bus et nous nous rendons vers le premier lieu de bivouac.

Une bonne demi-heure plus tard, nous posons nos bagages à Colmars, une charmante petite cité fortifiée logée à 1200m d’altitude, au creux de la vallée du Verdon. Une fois installé, tout le monde se retrouve pour le premier repas de l’événement. Ces moments où tous les riders et l’organisation se retrouvent font réellement partie du charme de Biivouac.

À quelques heures du début de la course, la majorité des pilotes rejoint sa tente assez tôt dans la soirée. Le lendemain, le programme s’annonce physique, avec quatre longues spéciales. Seule une poignée de riders audacieux resteront éveillé jusqu’à la fermeture du bar de l’hôtel « la France », l’unique café ouvert dans le village. Parmi eux, au moins un Belge, mais qui préfère garder l’anonymat…

Jour 2 : Col d’Allos – Colmars les Alpes

Vendredi matin, il fait frais mais le ciel dégagé nous promet une belle journée ensoleillée. C’est de bon augure car le tracé nous fera grimper à plusieurs reprises au dessus des 2000m d’altitude. La première spéciale de la journée prend son départ au col d’Allos à 2250m. Les organisateurs préservent les organismes en proposant une navette en bus jusqu’au départ de la première liaison. Ces chemins vous rappellent quelque chose ? Normal : la meute est lâchée sur les tracés de la Tribe 10000 et de la Trans-Provence !

Dès cette première liaison, le ton est donné. Le sentier débute sur les crêtes puis plonge dans un bois parsemé de mélèzes. Le single est de toute beauté et de nombreuses équipes en profitent déjà pour faire une pause photo.

Avec Simon, nous prenons garde aux premiers passages de ruisseaux qui ont déjà occasionné des chutes. Mon camarade d’aventure s’est aligné au départ de ce Biivouac avec un Orbea Occam TR. C’est un « petit » 120mm en 29 » mais qui, bien manié, peut se montrer hyper compétitif sur ce genre de format. Manque de chance, une pédale du vélo de Simon nous lâchera juste avant le départ de la première spéciale. Notre réparation de fortune ne suffira pas et mon équipier sera donc forcé de parcourir toute la descente sans jamais pouvoir déclipser. Nous commençons ainsi la course sur une fausse note et c’est bien dommage car la spéciale qui nous était proposée se construisait avec un enchainement très rapide d’épingles, tantôt dans la pente, tantôt à plat et pouvoir déclipser offre une sécurité bien nécessaire sur ce genre de traces parcourues à l’aveugle.

Le single serpente entre les arbres et il faut rester bien concentré pour ne pas les approcher de trop près. J’ai choisi de partir derrière Simon qui m’ouvre la trace et me facilite le choix de mes trajectoires. Gaz en grand !

Tout au long de l’aventure, le camion Mavic assure une assistance technique qui rendra de beaux services à de nombreux riders. Nous y effectuons un premier stop pour régler le fameux souci de pédale et c’est avec deux vélos au top que nous repartons en direction de la deuxième liaison.

Sur les hauteurs de la station de ski de Seignus d’Allos, nous pédalons sur la route, puis sur une piste et enfin sur un single. La spéciale qui nous attend est annoncée comme rapide et peu technique.

Nous nous élançons dans les alpages, nous enchainons ensuite une série d’épingle en forêt avant de terminer sur une piste large jonchée de pierres et de rochers. À l’issue du week-end, c’est la spéciale qui nous aurons le moins apprécié même si il faut avouer que les pointes de vitesses dans la roue de Simon étaient assez grisantes.

Arrivés en bas, nous nous entassons dans un bus et c’est au tour du chauffeur de ce dernier de s’élancer sur sa spéciale à lui, celle du Col des Champs. L’ambiance est bon enfant et le chauffeur est encouragé par les pilotes. Arrêtés à mi-hauteur, nous empruntons (à vélo cette fois-ci) un sentier de randonnée. Nous avons dû batailler avec une sacrée pente pendant une bonne demi-heure. Une fois le pourcentage de la pente revenu à un niveau convenable, nous arrivons au départ de la spéciale 3.

C’est le tracé le plus technique de la journée, en forêt, nous bataillons entre de gros rochers qui font la part belle au pilotage. Mon Rallon s’en sort spécialement bien dans ces passages où il faut choisir sa ligne avec beaucoup de précision malgré un sol fuyant.

Nous en prenons plein les bras et plein les yeux dans les épingles, les sauts et même un wall-ride dans le lit asséché d’un ruisseau. Je termine cette spéciale avec les mains bien fatiguées… Peut être est-ce la faute à un poste de pilotage de 35mm, trop rigide et à une fourche qui, bien que très efficace dans le défoncé, n’est pas des plus confortable sur les plus petits impacts ? Néanmoins, tout le monde arrive en bas avec le sourire…mais aussi avec le ventre vide. Il est plus de 14h et on se jette sur le buffet froid !

Une fois repus, nous bloquons nos amortisseurs pour entamer une dernière ascension d’une heure qui nous mènera au départ de la plus longue et dernière spéciale du jour, que les pilotes les plus rapides vont boucler en près de 10 minutes !

Nous terminons cette première journée de la meilleure des manières avec cette spéciale très variée. Elle nous propose une partie physique, des passages en single très rapides et d’autres plus cassants. Avec Simon, nous nous coordonnons pour aborder les virages aveugles le plus efficacement possible. Une bonne coordination entre l’ouvreur et le suiveur permet de gagner de précieuses secondes.

Pour ma part, je fatigue et je commence à sérieusement accuser le coup. Simon doit me « booster » pour que nous ne nous fassions pas rattraper par l’équipe Sunn partie juste derrière nous et que nous entendons se rapprocher.

C’est d’ailleurs l’équipe Sunn composée de Kilian Bron et de Thomas Lapeyrie qui remportera cette première journée avec près d’une minute d’avance sur les seconds, l’équipage Specialized France (Meunier-Escalier). L’équipe Rupicapra Rupicapra (Chenevier-Tomasi) est troisième et notre équipage Orbea/Vojo termine quatrième.

De retour au camping de Colmars, l’heure de l’apéro et de la réparation des montures a sonné. Pour les organismes, c’est le moment de se reposer. Il faut dire que tout le monde a souffert et cette journée a laissé des traces. Le repas du soir se montrant un peu léger, nombreux sont les pilotes qui regagnent rapidement leurs duvets pour dormir ou pour jouer un peu d’harmonica (devinez qui a oublié ses boules-quies ?).

 Jour 3 : Colmars-les-Alpes – Thorame

Samedi matin, direction à nouveau le Col des Champs pour la première liaison en single sur un balcon qui nous emmènera vers la spéciale numéro 1. Tout le monde est dans le rythme mais nous craignons la météo peu favorable qui pourrait s’inviter dans la danse et transformer le terrain en patinoire.

La brume a déjà commencé à humidifier le terrain et les sentiers herbeux parsemés de grosses pierres sont de plus en plus difficiles à négocier. L’adhérence est précaire et nous naviguons entre les endroits bien secs non exposés et les zones glissantes. En toute fin de spéciale, le passage du pont a été le théâtre de belles embardées !

Coup de chance dans la matinée, le ciel se dégage et le soleil apparaît. Le reste de la journée se déroulera sur le sec. Le charme de Biivouac c’est également les imprévus et les spéciales en plein cœur de la nature.

Exit la rubalise et bonjour les obstacles naturel. Certaines équipes ont dû sauter sur leurs freins pour éviter les vaches venues bronzer sur le tracé. Il était fort heureusement possible de les contourner mais les projections de bouse ont laissé un souvenir champêtre à certains…

Bien joueuse, la spéciale s’ouvre sur une portion technique comportant des passages de dévers rocheux avant de laisser place à une relance à plat sur laquelle je constate avec bonheur que le Rallon conserve facilement toute sa vitesse. Le sentier se fait ensuite plus raide et rapide.

Attention toutefois de ne pas perdre le contrôle, la spéciale comporte de nombreuses épingles sur des graviers et des pommes de pin qui ne demandent qu’à rouler sous les pneus.

Les amateurs de drift sont aux anges mais les moins doués finissent dans les buissons ! 750m de dénivelé plus bas et 9 minutes plus tard, tout le monde a la banane !

Après cette superbe spéciale, il est temps de reprendre le bus pour rejoindre Peyresq, un charmant village qui nous accueillera dans une salle tout ce qu’il y a de plus typique pour un délicieux repas de midi.

La pause s’est avérée nécessaire car la liaison suivante nous accapare pour plus de 1h30 et 500mètres de dénivelé positif. Fort heureusement nous pouvons compter sur un paysage à couper le souffle pour nous donner du baume au cœur. Notre single nous emmène sur une crête rocheuse, propriété des chèvres, moutons et vautours de la région.

Au top départ de la spéciale 3, c’est parti pour une folle dégringolade. Le terrain est ouvert mais le sol est jonché de buissons épineux et de rochers, Simon y laissera d’ailleurs des plumes à la suite d’un énorme OTB. Son Occam s’envole mais nous repartons dans un bois de pins qui se termine sur une grande dalle rocheuse.

Simon a été secoué par sa chute mais il s’en relève plus énervé que jamais et il va littéralement se déchaîner sur le bas de la spéciale. Je dois ouvrir les gaz en grand pour arriver à le suivre. Nous accrochons le scratch sur cette spéciale que nous finissons dans un fou rire, les mains tremblantes d’adrénaline !

Retour à Peyresq par une courte liaison ou nous avons la bonne surprise de croiser un troupeau d’ânes.

Pour la dernière spéciale de la journée, Simon et moi décidons d’assurer, refroidis par la chute lors du chrono précédent. Bien nous a pris car le single est fort rapide et joueur mais il présente un bon nombre de pièges. Derrière les épingles, il faut évaluer les rochers à sauter ou à enrouler.

La lecture du terrain est primordiale et il est possible de réduire tous les efforts précédents à néant en une fraction de seconde. Notre équipe Orbea/Vojo s’en sort plutôt bien sur cette spéciale qui boucle la journée et la course (mais nous ne le savions pas encore).

Comme le veut le principe de la course par itinérance, nous changeons de lieu de camping et nous posons nos vélos à Thorame. Pendant la soirée, nous goûtons à la délicieuse bière artisanale bio de la ferme-brasserie Cordoeuil. Cette dernière est tellement bonne que la soirée sera bien (trop) arrosée pour certains ! En parlant d’arrosage, le ciel qui nous avait épargnés jusque là a décidé de rattraper son retard et c’est sous les orages que la troupe se réveille vers 6h du matin le dimanche.

Jour 4 : Pluie, podium et photoshoot

Au réveil, il pleut des cordes. Les visages sont fermés, personne n’est très motivé pour se lancer dans les trois spéciales bien techniques qui nous attendent. Vers 8h, la décision tombe, la journée est annulée. Un choix difficile pour l’organisation mais qui s’avèrera être le bon.

La remise des prix s’organise dans la grange du camping et notre équipe prend la troisième place ! Simon comme moi avions déjà pris part à Biivouac dans d’autres équipages mais c’est la première fois que nous roulions ensemble, et le tout sur de nouveaux vélos ! Voilà donc une bonne surprise ! L’équipage Sunn remporte l’édition devant le duo Chenevier-Tomassi.

Après un dernier repas partagé tous ensemble, nous remontons dans les navettes en direction de Saint André-les Alpes. Une petite séance photo s’organise et on applaudit les différents gagnants. Le podium évidemment, mais également l’équipage mixte (Marchal-Delapierre de Mountainbiker Paris) ou l’équipage « Plus de 80 ans » (remporté par les américains du team specialized US (Sloan-Buckley)).

Biivouac s’achève un peu trop tôt à mon goût mais l’évènement restera malgré tout un excellent souvenir. L’organisation a tenu toutes ses promesses en matière de beau VTT et de convivialité.

Parti avec un équipier de haut niveau, nous bouclons pas loin de 85 kilomètres en deux jours pour 5000 mètres de dénivelé négatif.  Rendez-vous maintenant pour un test complet du vélo dès qu’il sera passé dans les mains des autres testeurs Vojo ! Et pour terminer, un petit bonus signé Oqamy Visuel :

Biivouac Haut Verdon, la vidéo :

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Retrouvez les résultats complets sur le site de nos confrères d’Endurotribe, partenaire de l’événement : www.endurotribe.com/biivouac-haut-verdon